Claire Banto, Aurélie Chan Hew Wai, Eve Camps, Antoine Faucheron, Brigitte Bonan
{"title":"Évaluation préliminaire du système d’aide à la décision pharmaceutique pharmia® : quels sont les 1ers résultats de performance ?","authors":"Claire Banto, Aurélie Chan Hew Wai, Eve Camps, Antoine Faucheron, Brigitte Bonan","doi":"10.1016/j.phacli.2024.11.010","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’analyse pharmaceutique est un moyen fondamental dans la lutte contre l’iatrogénie. Depuis plusieurs années, les systèmes d’aide à la décision pharmaceutique (SADP) aident les pharmaciens dans cette mission, en identifiant les prescriptions à risque. PharmIA® priorise les patients selon le nombre et la gravité des alertes émises issues de Thériaque et de règles à dire d’expert (RADE). Ces nouveaux systèmes doivent cependant être qualifiés. L’objectif de ce travail a donc été d’évaluer la priorisation des prescriptions à analyser par PharmIA® et de calculer les indicateurs de performance.</div></div><div><h3>Matériels & méthode</h3><div>Les 100 patients ont été sélectionnés sur une période de 5 semaines : chaque semaine, 10 patients dont la prescription émettait le plus d’alertes et 10 patients dont la prescription n’émettait aucune alerte sur le SADP. Celles-ci ont été recensées, classées et comparées à une validation pharmaceutique par l’interne de pharmacie, formé spécifiquement par des pharmaciens séniors.</div></div><div><h3>Résultats & discussion</h3><div>Les 50 patients dont la prescription émettait le plus d’alertes avaient en moyenne 5,67<!--> <!-->±<!--> <!-->2,02 alertes. Au moins 1 IP a été faite pour 45 d’entre eux. Pour ce groupe 268 alertes critiques ont été signalées : 106 jugées conformes ont donné lieu à une intervention pharmaceutique (IP), 100 non conformes et 62 conformes n’ont pas donné lieu à une IP. Les alertes concernaient en majorité la posologie, des contre-indications (CI) physiopathologiques et CI liées à l’âge ou au poids. Parmi ces IP, 5 avaient un impact clinique (IC) majeur, 56 un IC moyen et 45 un IC mineur. Pour les 50 patients sans alerte, 7 prescriptions ont donné lieu à 1 IP relative à : 1 posologie journalière d’acide zoledronique, 1 enoxaparine prescrite chez un patient avec antécédent d’ulcère gastroduodénal, 4 doublons et 1 paracétamol prescrit<!--> <!-->><!--> <!-->4<!--> <!-->g journalier. Deux IP avaient un IC majeur, 4 un IC moyen et 1 un IC mineur. Les indicateurs de performance à prioriser les patients sont : valeur prédictive positive (VPP)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,9 ; valeur prédictive négative (VPN)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,86 ; sensibilité (Se)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,865 ; spécificité (Sp)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,896. Les indicateurs de performance d’1 alerte à engendrer 1 IP sont : VPP<!--> <!-->=<!--> <!-->0,395 ; VPN<!--> <!-->=<!--> <!-->0,86 ; Se<!--> <!-->=<!--> <!-->0,94 ; Sp<!--> <!-->=<!--> <!-->0,21.</div><div>Sans tenir compte de l’impact clinique, PharmIA® priorise correctement les patients avec plus de 4 alertes critiques puisque des IP sont bien réalisées. En revanche, pour les patients avec moins de 3 alertes critiques, il serait intéressant de recalculer les indicateurs de performance de la priorisation qui risquent d’être plus fortement impactés par les fausses alertes. De nombreuses alertes ne mènent pas à une IP d’où une spécificité des alertes très médiocre.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>PharmIA® ne prend pas en compte le contexte clinique, ne reconnaît pas certaines posologies minimales et maximales absentes de Theriaque, et quelques RADE sont non fonctionnelles. Ces manques mènent parfois à l’absence de détection de situation à risque. L’outil permet actuellement au pharmacien de signaler les alertes jugées de mauvaise qualité : couplée à une intelligence artificielle, cette fonction permettra d’améliorer PharmIA®.</div><div>.</div></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":"60 1","pages":"Page e7"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224005598","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L’analyse pharmaceutique est un moyen fondamental dans la lutte contre l’iatrogénie. Depuis plusieurs années, les systèmes d’aide à la décision pharmaceutique (SADP) aident les pharmaciens dans cette mission, en identifiant les prescriptions à risque. PharmIA® priorise les patients selon le nombre et la gravité des alertes émises issues de Thériaque et de règles à dire d’expert (RADE). Ces nouveaux systèmes doivent cependant être qualifiés. L’objectif de ce travail a donc été d’évaluer la priorisation des prescriptions à analyser par PharmIA® et de calculer les indicateurs de performance.
Matériels & méthode
Les 100 patients ont été sélectionnés sur une période de 5 semaines : chaque semaine, 10 patients dont la prescription émettait le plus d’alertes et 10 patients dont la prescription n’émettait aucune alerte sur le SADP. Celles-ci ont été recensées, classées et comparées à une validation pharmaceutique par l’interne de pharmacie, formé spécifiquement par des pharmaciens séniors.
Résultats & discussion
Les 50 patients dont la prescription émettait le plus d’alertes avaient en moyenne 5,67 ± 2,02 alertes. Au moins 1 IP a été faite pour 45 d’entre eux. Pour ce groupe 268 alertes critiques ont été signalées : 106 jugées conformes ont donné lieu à une intervention pharmaceutique (IP), 100 non conformes et 62 conformes n’ont pas donné lieu à une IP. Les alertes concernaient en majorité la posologie, des contre-indications (CI) physiopathologiques et CI liées à l’âge ou au poids. Parmi ces IP, 5 avaient un impact clinique (IC) majeur, 56 un IC moyen et 45 un IC mineur. Pour les 50 patients sans alerte, 7 prescriptions ont donné lieu à 1 IP relative à : 1 posologie journalière d’acide zoledronique, 1 enoxaparine prescrite chez un patient avec antécédent d’ulcère gastroduodénal, 4 doublons et 1 paracétamol prescrit > 4 g journalier. Deux IP avaient un IC majeur, 4 un IC moyen et 1 un IC mineur. Les indicateurs de performance à prioriser les patients sont : valeur prédictive positive (VPP) = 0,9 ; valeur prédictive négative (VPN) = 0,86 ; sensibilité (Se) = 0,865 ; spécificité (Sp) = 0,896. Les indicateurs de performance d’1 alerte à engendrer 1 IP sont : VPP = 0,395 ; VPN = 0,86 ; Se = 0,94 ; Sp = 0,21.
Sans tenir compte de l’impact clinique, PharmIA® priorise correctement les patients avec plus de 4 alertes critiques puisque des IP sont bien réalisées. En revanche, pour les patients avec moins de 3 alertes critiques, il serait intéressant de recalculer les indicateurs de performance de la priorisation qui risquent d’être plus fortement impactés par les fausses alertes. De nombreuses alertes ne mènent pas à une IP d’où une spécificité des alertes très médiocre.
Conclusion
PharmIA® ne prend pas en compte le contexte clinique, ne reconnaît pas certaines posologies minimales et maximales absentes de Theriaque, et quelques RADE sont non fonctionnelles. Ces manques mènent parfois à l’absence de détection de situation à risque. L’outil permet actuellement au pharmacien de signaler les alertes jugées de mauvaise qualité : couplée à une intelligence artificielle, cette fonction permettra d’améliorer PharmIA®.