Iatissam El Belhadji , Ivan Sencanic , Valérie Klinger , Xavier Nasica
{"title":"Ptosis d’origine oropharyngée : un syndrome de Horner atypique à ne pas manquer","authors":"Iatissam El Belhadji , Ivan Sencanic , Valérie Klinger , Xavier Nasica","doi":"10.1016/j.neurol.2025.01.084","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome de Claude-Bernard-Horner (CBH) associe ptosis, myosis et pseudo-enophtalmie, à degrés différents. Il peut révéler des affections graves, comme chez notre patiente dont le ptosis a permis de lui diagnostiquer un adénocarcinome de l’amygdale.</div></div><div><h3>Observation</h3><div>Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 74 ans, alcoolo-tabagique chronique à 60PA, qui a consulté en ophtalmologie pour une ptose de sa paupière gauche. L’examen retrouvait une acuité visuelle conservée, un ptosis minime de 2<!--> <!-->mm et une anisocorie par myosis minime de l’OG. Le reflexe photomoteur et consensuel étaient conservés et le reste de l’examen général retrouvait des adénopathies cervicales gauches et occipitales. Un angioscanner en urgence n’a pas mis en évidence d’anomalies vasculaires cérébrales. Une TDM thoracique ne notait pas d’anomalies à l’étage thoracique, mais à l’étage cervical montrait une masse faisant suspecter un adénophlegmon cervical. Une chirurgie avec biopsie exérèse a été faite, et l’anatomopathologie a conclu en un adénocarcinome de l’amygdale. Un bilan d’extension a été mené avec PET scan qui a noté l’absence de fixation à distance, et la patiente a démarré un cycle de chimio-radiothérapie adjuvante. Le suivi à 11 mois a objectivé une disparition des signes cliniques avec persistance de l’anisocorie modérée et du ptosis (<span><span>Figure 1</span></span>, <span><span>Figure 2</span></span>).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le syndrome de CBH signe l’irritation du sympathique lors de son trajet de l’hypothalamus à l’orbite, de cause iatrogène, tumorale compressive, ou vasculaire. Chez notre patiente, le ptosis unilatéral a sollicité un bilan complémentaire. L’adénocarcinome de l’amygdale étant une tumeur rare de l’oropharynx (1 %) elle se caractérise par un pronostic plus sombre, lié aux limitations thérapeutiques et à sa découverte tardive.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le syndrome de CBH comme il est décrit classiquement peut ne pas être avéré, et l’association d’un ptosis et myosis même minimes devrait alarmer et faire rechercher une cause compressive tout le long de l’axe sympathique.</div></div>","PeriodicalId":21321,"journal":{"name":"Revue neurologique","volume":"181 ","pages":"Pages S42-S43"},"PeriodicalIF":2.8000,"publicationDate":"2025-03-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue neurologique","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0035378725001006","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"CLINICAL NEUROLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le syndrome de Claude-Bernard-Horner (CBH) associe ptosis, myosis et pseudo-enophtalmie, à degrés différents. Il peut révéler des affections graves, comme chez notre patiente dont le ptosis a permis de lui diagnostiquer un adénocarcinome de l’amygdale.
Observation
Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 74 ans, alcoolo-tabagique chronique à 60PA, qui a consulté en ophtalmologie pour une ptose de sa paupière gauche. L’examen retrouvait une acuité visuelle conservée, un ptosis minime de 2 mm et une anisocorie par myosis minime de l’OG. Le reflexe photomoteur et consensuel étaient conservés et le reste de l’examen général retrouvait des adénopathies cervicales gauches et occipitales. Un angioscanner en urgence n’a pas mis en évidence d’anomalies vasculaires cérébrales. Une TDM thoracique ne notait pas d’anomalies à l’étage thoracique, mais à l’étage cervical montrait une masse faisant suspecter un adénophlegmon cervical. Une chirurgie avec biopsie exérèse a été faite, et l’anatomopathologie a conclu en un adénocarcinome de l’amygdale. Un bilan d’extension a été mené avec PET scan qui a noté l’absence de fixation à distance, et la patiente a démarré un cycle de chimio-radiothérapie adjuvante. Le suivi à 11 mois a objectivé une disparition des signes cliniques avec persistance de l’anisocorie modérée et du ptosis (Figure 1, Figure 2).
Discussion
Le syndrome de CBH signe l’irritation du sympathique lors de son trajet de l’hypothalamus à l’orbite, de cause iatrogène, tumorale compressive, ou vasculaire. Chez notre patiente, le ptosis unilatéral a sollicité un bilan complémentaire. L’adénocarcinome de l’amygdale étant une tumeur rare de l’oropharynx (1 %) elle se caractérise par un pronostic plus sombre, lié aux limitations thérapeutiques et à sa découverte tardive.
Conclusion
Le syndrome de CBH comme il est décrit classiquement peut ne pas être avéré, et l’association d’un ptosis et myosis même minimes devrait alarmer et faire rechercher une cause compressive tout le long de l’axe sympathique.
期刊介绍:
The first issue of the Revue Neurologique, featuring an original article by Jean-Martin Charcot, was published on February 28th, 1893. Six years later, the French Society of Neurology (SFN) adopted this journal as its official publication in the year of its foundation, 1899.
The Revue Neurologique was published throughout the 20th century without interruption and is indexed in all international databases (including Current Contents, Pubmed, Scopus). Ten annual issues provide original peer-reviewed clinical and research articles, and review articles giving up-to-date insights in all areas of neurology. The Revue Neurologique also publishes guidelines and recommendations.
The Revue Neurologique publishes original articles, brief reports, general reviews, editorials, and letters to the editor as well as correspondence concerning articles previously published in the journal in the correspondence column.