Facteurs de risque et conséquences fonctionnelles d’une inhibition musculaire d’origine articulaire après reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur : une étude rétrospective
Gregory Morel , Hugo Moron , Alban Stordeur , Rodolphe Testa , Alexandre Rambaud , Thomas Neri
{"title":"Facteurs de risque et conséquences fonctionnelles d’une inhibition musculaire d’origine articulaire après reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur : une étude rétrospective","authors":"Gregory Morel , Hugo Moron , Alban Stordeur , Rodolphe Testa , Alexandre Rambaud , Thomas Neri","doi":"10.1016/j.kine.2024.12.082","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’inhibition musculaire d’origine articulaire (<em>Arthrogenic Muscle Inhibition</em> ou AMI) est une complication des chirurgies de reconstruction du LCA. Elle implique des mécanismes spinaux et centraux, limite la récupération de la force quadricipitale et pénalise le retour au sport au niveau antérieur à celui précédent la blessure <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>, <span><span>[4]</span></span>, <span><span>[5]</span></span>. Notre objectif était d’identifier les facteurs de risque de développer une AMI et les conséquences fonctionnelles sur la récupération à 3 mois postopératoires.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective continue sur des patients opérés d’une RLCA. Étaient analysés les facteurs sociodémographiques (âge, IMC, profession, Tegner), les facteurs préopératoires (délai lésion-chirurgie, épanchement, flessum), les facteurs périopératoires (temps de garrot, lésion méniscale/cartilagineuse, EVA), postopératoire (force musculaire quadriceps homo et controlatéral, scores fonctionnels : IKDC/KOOS/GRS/ACL-RSI, score composite Star-Excursion-Balance-Test-bilatéral, les scores qualitatifs à la réalisation du test de 10 squats unipodaux de chaque côté et au <em>Single-Hop-Test</em> modifié (échelle QASLS).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le nombre de patients inclus était de 169. Une AMI a été retrouvée chez 33 % des patients. En préopératoire une anse de seau (19,2 vs 5 % ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01), un épanchement articulaire (40 vs 7,2 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et un délai court entre la lésion et la consultation (119 vs 260<!--> <!-->j ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) étaient corrélés à la présence d’une AMI. En postopératoire les femmes (55,6 vs 33,1 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et les personnes avec des antécédents médicaux (25,9 vs 11,3 % ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04) avaient plus de risque de développer une AMI. Les conséquences de l’AMI se retrouvaient sur l’amplitude de flexion-extension du genou (–18° ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01), la force quadricipitale (–0,52<!--> <!-->N.m.kg<sup>−1</sup> ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01), l’équilibre dynamique côté opéré (–3,4 % SC-SEBT ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02), le contrôle du genou côté sain au test de 10 squats unipodaux (+1,7 erreur ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) et les scores KOOS (–10,2 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01), IKDC (–8,8 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et GRS (–12,5 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01).</div></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><div>Cette étude rétrospective n’a pas permis de randomiser les patients. La cohorte étudiée était conséquente et a permis une analyse statistique solide. Les profils de développement d’une AMI pré- ou postopératoires sont différents. Les conséquences fonctionnelles se retrouvent sur le côté opéré et le côté sain. Lorsqu’elle est installée, l’AMI semble être difficile à lever et impacte la récupération à 3 mois des patients opérés d’une reconstruction du LCA.</div></div>","PeriodicalId":35491,"journal":{"name":"Kinesitherapie","volume":"25 279","pages":"Pages 51-52"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Kinesitherapie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S177901232400442X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L’inhibition musculaire d’origine articulaire (Arthrogenic Muscle Inhibition ou AMI) est une complication des chirurgies de reconstruction du LCA. Elle implique des mécanismes spinaux et centraux, limite la récupération de la force quadricipitale et pénalise le retour au sport au niveau antérieur à celui précédent la blessure [1], [2], [3], [4], [5]. Notre objectif était d’identifier les facteurs de risque de développer une AMI et les conséquences fonctionnelles sur la récupération à 3 mois postopératoires.
Matériel et méthodes
Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective continue sur des patients opérés d’une RLCA. Étaient analysés les facteurs sociodémographiques (âge, IMC, profession, Tegner), les facteurs préopératoires (délai lésion-chirurgie, épanchement, flessum), les facteurs périopératoires (temps de garrot, lésion méniscale/cartilagineuse, EVA), postopératoire (force musculaire quadriceps homo et controlatéral, scores fonctionnels : IKDC/KOOS/GRS/ACL-RSI, score composite Star-Excursion-Balance-Test-bilatéral, les scores qualitatifs à la réalisation du test de 10 squats unipodaux de chaque côté et au Single-Hop-Test modifié (échelle QASLS).
Résultats
Le nombre de patients inclus était de 169. Une AMI a été retrouvée chez 33 % des patients. En préopératoire une anse de seau (19,2 vs 5 % ; p = 0,01), un épanchement articulaire (40 vs 7,2 % ; p < 0,01) et un délai court entre la lésion et la consultation (119 vs 260 j ; p < 0,01) étaient corrélés à la présence d’une AMI. En postopératoire les femmes (55,6 vs 33,1 % ; p < 0,01) et les personnes avec des antécédents médicaux (25,9 vs 11,3 % ; p = 0,04) avaient plus de risque de développer une AMI. Les conséquences de l’AMI se retrouvaient sur l’amplitude de flexion-extension du genou (–18° ; p < 0,01), la force quadricipitale (–0,52 N.m.kg−1 ; p < 0,01), l’équilibre dynamique côté opéré (–3,4 % SC-SEBT ; p = 0,02), le contrôle du genou côté sain au test de 10 squats unipodaux (+1,7 erreur ; p = 0,02) et les scores KOOS (–10,2 % ; p < 0,01), IKDC (–8,8 % ; p < 0,01) et GRS (–12,5 % ; p < 0,01).
Discussion/Conclusion
Cette étude rétrospective n’a pas permis de randomiser les patients. La cohorte étudiée était conséquente et a permis une analyse statistique solide. Les profils de développement d’une AMI pré- ou postopératoires sont différents. Les conséquences fonctionnelles se retrouvent sur le côté opéré et le côté sain. Lorsqu’elle est installée, l’AMI semble être difficile à lever et impacte la récupération à 3 mois des patients opérés d’une reconstruction du LCA.
期刊介绍:
Kinésithérapie, la revue adresse aux praticiens et aux étudiants qui veulent lire des informations accessibles et utiles. Ce est la première revue francophone paramédicale à être indexée dans une base de données internationale - Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature : CINAHL.