{"title":"Analyse du D-9-tetrahydrocannabinol et du cannabidiol dans le fluide oral : comparaison de stabilité et d’extraction sur écouvillon FLOQSwabs®","authors":"Ludovic Romeuf , Julie Fourmaux , Guillaume Hoizey , Yvan Gaillard , Camille Chatenay , Charline Bottinelli","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.008","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Comparer la stabilité du D-9-tetrahydrocannabinol (THC) et du cannabidiol (CBD) dans le fluide oral ainsi que leur désorption du dispositif FLOQSwabs® afin d’estimer la possibilité d’interpréter le ratio [THC]/[CBD].</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Le dispositif FLOQSwabs® ne permettant pas de connaître le volume de fluide oral recueilli, une première estimation du volume à étudier a été réalisée à partir de prélèvements salivaires sur 10 volontaires. Pour l’ensemble de l’étude, du fluide oral était surchargé en THC et CBD à diverses concentrations selon le paramètre mesuré, puis déposé sur écouvillon FLOQSwabs®. Les composés d’intérêt étaient désorbés de l’écouvillon par l’utilisation d’un tampon stabilisateur de type Quantisal™. Une extraction liquide-liquide était ensuite réalisée avant de reconcentrer le THC et le CBD dans un extrait final analysé par LC-MS/MS. La méthode a été validée pour les deux composés en termes de linéarité (1,0–200<!--> <!-->ng/mL), de spécificité, de répétabilité et de reproductibilité au seuil de 1,0<!--> <!-->ng/mL. La stabilité des deux composés était étudiée dans diverses conditions : sec à température ambiante, sec à +4<!--> <!-->°C et en présence de tampon Quantisal™ à +4<!--> <!-->°C.</div></div><div><h3>Résultat</h3><div>Le volume moyen de fluide oral recueilli auprès des volontaires était mesuré à 247<!--> <!-->μL. La validation a été réalisée sur 250<!--> <!-->μL. Une variation de masse des écouvillons surchargés de fluide oral était négligeable (< 2 %) dans le temps (0 à 120<!--> <!-->h) quelle que soit la température testée (+4<!--> <!-->°C et température ambiante). À température ambiante, une diminution de 40 % de la concentration initiale a été observée dans l’heure suivant le dépôt sur le FLOQSwabs® pour les deux composés. Lorsque la durée de 120<!--> <!-->h, correspondant au délai de rétention de permis de conduire, était atteinte, la diminution a été mesurée à 85 % de la concentration initiale, pour les deux composés également.</div></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><div>En France, depuis la mise en place de l’arrêté du 13 décembre 2016 fixant les modalités du dépistage des substances témoignant de l’usage de stupéfiants prévu par le code de la route, le prélèvement salivaire sur dispositif FLOQSwabs® est devenue la matrice majoritairement analysée pour l’identification des stupéfiants. À ce jour, le cannabis est le 3<sup>e</sup> produit le plus consommé en France et la commercialisation de produits riches en CBD ayant un taux de THC<!--> <!--><<!--> <!-->0,3 % a très fortement augmentée. Les forces de l’ordre et magistrats questionnent de manière récurrente les laboratoires sur la distinction d’une consommation de THC de celle de CBD. La variabilité de la stabilité des cannabinoïdes dans le fluide oral en fonction du dispositif du prélèvement a déjà été démontrée. De plus, l’analyse du THC sur le dispositif FLOQSwabs® présente de nombreuses contraintes telles que la difficulté de désorption et son instabilité (Fabresse et al. Drug Test Anal 2019;11:824–32). La présente étude a été réalisée au plus près des conditions réelles d’utilisation des dispositifs par les forces de l’ordre. Elle a permis de démontrer que le THC et le CBD partagent le même profil de stabilité et de désorption de l’écouvillon, quelles que soient les conditions de conservation. Ainsi, la distinction de type de consommation (produit contenant majoritairement du THC, du CBD, ou bien co-consommation) pourra être envisagée par l’intermédiaire du ratio [THC]/[CBD], sous réserve de l’utilisation d’une méthode validée pour les deux composés.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Pages S11-S12"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007825000083","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Comparer la stabilité du D-9-tetrahydrocannabinol (THC) et du cannabidiol (CBD) dans le fluide oral ainsi que leur désorption du dispositif FLOQSwabs® afin d’estimer la possibilité d’interpréter le ratio [THC]/[CBD].
Méthode
Le dispositif FLOQSwabs® ne permettant pas de connaître le volume de fluide oral recueilli, une première estimation du volume à étudier a été réalisée à partir de prélèvements salivaires sur 10 volontaires. Pour l’ensemble de l’étude, du fluide oral était surchargé en THC et CBD à diverses concentrations selon le paramètre mesuré, puis déposé sur écouvillon FLOQSwabs®. Les composés d’intérêt étaient désorbés de l’écouvillon par l’utilisation d’un tampon stabilisateur de type Quantisal™. Une extraction liquide-liquide était ensuite réalisée avant de reconcentrer le THC et le CBD dans un extrait final analysé par LC-MS/MS. La méthode a été validée pour les deux composés en termes de linéarité (1,0–200 ng/mL), de spécificité, de répétabilité et de reproductibilité au seuil de 1,0 ng/mL. La stabilité des deux composés était étudiée dans diverses conditions : sec à température ambiante, sec à +4 °C et en présence de tampon Quantisal™ à +4 °C.
Résultat
Le volume moyen de fluide oral recueilli auprès des volontaires était mesuré à 247 μL. La validation a été réalisée sur 250 μL. Une variation de masse des écouvillons surchargés de fluide oral était négligeable (< 2 %) dans le temps (0 à 120 h) quelle que soit la température testée (+4 °C et température ambiante). À température ambiante, une diminution de 40 % de la concentration initiale a été observée dans l’heure suivant le dépôt sur le FLOQSwabs® pour les deux composés. Lorsque la durée de 120 h, correspondant au délai de rétention de permis de conduire, était atteinte, la diminution a été mesurée à 85 % de la concentration initiale, pour les deux composés également.
Discussion/Conclusion
En France, depuis la mise en place de l’arrêté du 13 décembre 2016 fixant les modalités du dépistage des substances témoignant de l’usage de stupéfiants prévu par le code de la route, le prélèvement salivaire sur dispositif FLOQSwabs® est devenue la matrice majoritairement analysée pour l’identification des stupéfiants. À ce jour, le cannabis est le 3e produit le plus consommé en France et la commercialisation de produits riches en CBD ayant un taux de THC < 0,3 % a très fortement augmentée. Les forces de l’ordre et magistrats questionnent de manière récurrente les laboratoires sur la distinction d’une consommation de THC de celle de CBD. La variabilité de la stabilité des cannabinoïdes dans le fluide oral en fonction du dispositif du prélèvement a déjà été démontrée. De plus, l’analyse du THC sur le dispositif FLOQSwabs® présente de nombreuses contraintes telles que la difficulté de désorption et son instabilité (Fabresse et al. Drug Test Anal 2019;11:824–32). La présente étude a été réalisée au plus près des conditions réelles d’utilisation des dispositifs par les forces de l’ordre. Elle a permis de démontrer que le THC et le CBD partagent le même profil de stabilité et de désorption de l’écouvillon, quelles que soient les conditions de conservation. Ainsi, la distinction de type de consommation (produit contenant majoritairement du THC, du CBD, ou bien co-consommation) pourra être envisagée par l’intermédiaire du ratio [THC]/[CBD], sous réserve de l’utilisation d’une méthode validée pour les deux composés.