Quantification en scintigraphie osseuse du poignet : apport des images « pseudo-planaires »

Abstract

Introduction

Les fractures du scaphoïde constituent les fractures du carpe les plus courantes. Parfois difficiles à détecter sur des radiographies, il est nécessaire de recourir à d’autres techniques d’imagerie, comme la scintigraphie osseuse, pour confirmer le diagnostic. Des études antérieures ont montré qu’un rapport de 2 entre la région d’intérêt positionnée sur l’os et le côté controlatéral, réalisé sur une image planaire, permettait d’identifier la présence d’une fracture. Nous avons développé un programme permettant de quantifier ces données à partir d’images pseudo-planaires en utilisant des images anatomiques pour positionner les régions d’intérêt (ROI).

Matériels et méthodes

Une étude rétrospective a été menée sur 30 patients suspectés de fracture du scaphoïde. Trois séries d’images ont été analysées : planaires, tomographiques et de tomodensitométrie (TDM). Une image « pseudo-planaire » a été générée à partir des images tomographiques en additionnant les coupes coronales. Un traitement similaire a été appliqué aux images de TDM, en additionnant uniquement les intensités de Hounsfield correspondant à la fenêtre osseuse. Les opérateurs ont ensuite réalisé une quantification sur l’image planaire en traçant une ROI sur l’os avec la fixation la plus importante et en reportant cette ROI par symétrie sur le côté controlatéral. Sur les images pseudo-planaires, la même technique a été utilisée, mais en utilisant l’image anatomique pour placer les ROI.

Résultats

Les résultats confirment que le seuil pour identifier une fracture est de 2, aussi bien sur les images tomographiques que planaires. Ce facteur est associé aux meilleures sensibilité et spécificité, respectivement, de 100 % et 93 % lorsque la scintigraphie planaire est utilisée comme référence. La répétabilité a été mesurée sur une série de 10 mesures par calcul du coefficient de variation. Ce coefficient est inférieur à 5 % pour toutes les mesures. La reproductibilité a été étudiée à l’aide de l’indice Kappa de Cohen, calculé entre trois opérateurs ayant chacun réalisé des mesures sur 30 cas. En mode planaire, cet indice dépasse 0,80 tandis qu’en mode tomographique, il est supérieur à 0,93.

Conclusion

L’utilisation des images pseudo-planaires TEMP et TDM permet de réaliser une quantification efficace pour détecter les fractures du poignet, offrant une bonne répétabilité et une meilleure reproductibilité entre différents observateurs. Ces résultats sont à confirmer sur une population plus large.