Tugdual Adam , Francesco Biscarini , Lucie Barateau , Yves Dauvilliers
{"title":"Caractérisation des micro-sommeils en situation passive dans la narcolepsie : prédictibilité de l’endormissement et activation autonomique","authors":"Tugdual Adam , Francesco Biscarini , Lucie Barateau , Yves Dauvilliers","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Le test de maintien d’éveil (TME) est l’outil de référence pour évaluer l’efficacité des traitements des hypersomnolences. Cependant, les critères actuels négligent les micro-sommeils (MS), dont la prévalence et la réactivité autonomique restent peu étudiées. Cette étude vise à comparer la distribution des MS et leur impact sur la fréquence cardiaque (FC) lors de TME de sujets narcoleptiques.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les données EEG/ECG de TME de sujets narcoleptiques type 1 traités (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->44, 34,0<!--> <!-->±<!--> <!-->14,6 ans) et non traités (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->38, 40<!--> <!-->±<!--> <!-->12,9 ans) ont été réparties en deux groupes : SO (avec endormissement) et nSO (sans endormissement), totalisant respectivement 206 tests (31 % traités) et 79 tests (96 % traités). Les MS ont été scorés en mini-épochs de 2<!--> <!-->secondes, leur densité analysée en fonction de leur durée, et leur capacité à prédire l’endormissement modélisée. La FC autour des MS (± 30<!--> <!-->secondes) a été étudiée dans les deux groupes, comparée à celle observée autour de l’endormissement, et contrôlée hors des MS. L’impact de la durée des MS et de la distance à l’endormissement sur la FC a également été étudié.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les MS sont plus fréquents dans le groupe SO (7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->7,4<!--> <!-->s/min) que nSO (1,0<!--> <!-->±<!--> <!-->1,6<!--> <!-->s/min), et leur densité croît progressivement ∼5<!--> <!-->min avant l’endormissement (groupe SO, 9,8<!--> <!-->±<!--> <!-->7,5<!--> <!-->s/min) (<span><span>Fig. 1</span></span>). Les MS « longs » (≥ 6<!--> <!-->s) offrent une meilleure prédictibilité de l’endormissement que les MS « courts » (≤ 2<!--> <!-->s). Les MS sont associées à une baisse durée-dépendante de la FC débutant ∼5<!--> <!-->secondes avant le MS (baisse moyenne, MS courts vs longs : SO, –2,0<!--> <!-->±<!--> <!-->5,6 vs –3,8<!--> <!-->±<!--> <!-->5,9 bpm ; nSO, –2,9<!--> <!-->±<!--> <!-->6,5 vs –5,5<!--> <!-->±<!--> <!-->7,7 bpm), similaire à celle observée lors de l’endormissement, mais significativement plus importante que la variabilité cardiaque hors MS ; et sont suivis d’une hausse de la FC significativement plus marquée dans le groupe nSO (+3,9<!--> <!-->±<!--> <!-->7,3 bpm) que le groupe SO (+1,5<!--> <!-->±<!--> <!-->5,4 bpm), même à distance de l’endormissement.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les MS, dont la densité prédit l’endormissement et qui en partagent des corrélats autonomiques, devraient être envisagés comme des marqueurs de somnolence pouvant poser un enjeu de sécurité. La réactivité cardiaque aux MS accrue chez les sujets nSO suggère une meilleure activation sympathique, en faisant un potentiel marqueur objectif de la lutte contre la somnolence.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 26"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S176944932500007X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Le test de maintien d’éveil (TME) est l’outil de référence pour évaluer l’efficacité des traitements des hypersomnolences. Cependant, les critères actuels négligent les micro-sommeils (MS), dont la prévalence et la réactivité autonomique restent peu étudiées. Cette étude vise à comparer la distribution des MS et leur impact sur la fréquence cardiaque (FC) lors de TME de sujets narcoleptiques.
Méthodes
Les données EEG/ECG de TME de sujets narcoleptiques type 1 traités (n = 44, 34,0 ± 14,6 ans) et non traités (n = 38, 40 ± 12,9 ans) ont été réparties en deux groupes : SO (avec endormissement) et nSO (sans endormissement), totalisant respectivement 206 tests (31 % traités) et 79 tests (96 % traités). Les MS ont été scorés en mini-épochs de 2 secondes, leur densité analysée en fonction de leur durée, et leur capacité à prédire l’endormissement modélisée. La FC autour des MS (± 30 secondes) a été étudiée dans les deux groupes, comparée à celle observée autour de l’endormissement, et contrôlée hors des MS. L’impact de la durée des MS et de la distance à l’endormissement sur la FC a également été étudié.
Résultats
Les MS sont plus fréquents dans le groupe SO (7,6 ± 7,4 s/min) que nSO (1,0 ± 1,6 s/min), et leur densité croît progressivement ∼5 min avant l’endormissement (groupe SO, 9,8 ± 7,5 s/min) (Fig. 1). Les MS « longs » (≥ 6 s) offrent une meilleure prédictibilité de l’endormissement que les MS « courts » (≤ 2 s). Les MS sont associées à une baisse durée-dépendante de la FC débutant ∼5 secondes avant le MS (baisse moyenne, MS courts vs longs : SO, –2,0 ± 5,6 vs –3,8 ± 5,9 bpm ; nSO, –2,9 ± 6,5 vs –5,5 ± 7,7 bpm), similaire à celle observée lors de l’endormissement, mais significativement plus importante que la variabilité cardiaque hors MS ; et sont suivis d’une hausse de la FC significativement plus marquée dans le groupe nSO (+3,9 ± 7,3 bpm) que le groupe SO (+1,5 ± 5,4 bpm), même à distance de l’endormissement.
Conclusion
Les MS, dont la densité prédit l’endormissement et qui en partagent des corrélats autonomiques, devraient être envisagés comme des marqueurs de somnolence pouvant poser un enjeu de sécurité. La réactivité cardiaque aux MS accrue chez les sujets nSO suggère une meilleure activation sympathique, en faisant un potentiel marqueur objectif de la lutte contre la somnolence.