Ornela Adjahou , Geoffroy Pierre-Alexis , Pierre Philip , Christophe Tzourio , Melissa Macalli , Julien Coelho
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Abstract
Objectif
Estimer l’association entre le sommeil et les pensées suicidaires chez les étudiants en France entre 2013 et 2020.
Méthodes
Étude transversale basée sur les données d’inclusion de la cohorte i-Share, une cohorte prospective portant sur la santé des étudiants. Cette cohorte a inclus plus de 20 000 étudiants français entre 2013 et 2020. Les étudiants âgés de 18 à 30 ans ayant rempli le questionnaire spécifique explorant la santé mentale, notamment la dépression et l’anxiété, ont été inclus dans l’étude. Les pensées suicidaires ont été évaluées à l’aide d’une question portant sur leur survenue au cours des 12 derniers mois, avec trois modalités de réponse : non, occasionnelles et fréquentes. Les troubles du sommeil ont été mesurés via quatre variables : insomnie, somnolence, privation de sommeil et qualité du sommeil. Trois modèles de régression logistique multinomiale ont été utilisés pour chaque variable du sommeil : modèle 1 : variables sociodémographiques modèle 2 : modèle 1 + variables de consommation + relation avec les parents modèle 3 : modèle 2 + dépression et anxiété. Une analyse supplémentaire a été réalisée avec le modèle 2, stratifié selon le statut dépressif. La dépression et l’anxiété étaient mesurés avec les échelles « Patient Health Questionnaire-9 » (PHQ-9) et « State Trait Anxiety Inventory-forme Y » (STAI-Y)
Résultats
L’échantillon comprenait 6411 participants. Environ un étudiant sur cinq a rapporté des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois (17,7 % occasionnellement et 4,6 % fréquemment). Un étudiant sur cinq souffrait d’insomnie fréquente (21,5 %) et 17,5 % déclaraient une somnolence fréquente (3 fois ou plus par semaine). Après ajustement sur les variables de santé mentale (anxiété et dépression), l’insomnie reste associée aux pensées suicidaires. Pour les pensées suicidaires fréquentes, les étudiants avec une insomnie moins fréquente avaient un RCa de 1,49 (IC = [1,02 ; 2,16]), et ceux avec une insomnie fréquente avaient un RCa de 2,09 (IC = [1,42 ; 3,08]). Des résultats similaires ont été observés pour la somnolence, la privation de sommeil et la qualité du sommeil.
Conclusion
Le sommeil constitue un facteur modifiable, et cibler les problèmes de sommeil est une stratégie importante pour la prévention du suicide.