Julien Coelho , Florian Pécune , Alex Chanteclair , Etienne De Sevin , Emmanuel D’incau , Patricia Sagaspe , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Pierre Philip
{"title":"Qui sont les insomniaques somnolents ? Une opportunité de démêler la relation complexe entre l’insomnie et la somnolence dans une cohorte numérique","authors":"Julien Coelho , Florian Pécune , Alex Chanteclair , Etienne De Sevin , Emmanuel D’incau , Patricia Sagaspe , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Pierre Philip","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.021","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>L’insomnie et la somnolence sont fréquemment associées même si elles font intervenir des mécanismes physiologiques différents, voire opposés. Leur co-occurrence paradoxale et leur relation complexe en l’absence de troubles du sommeil ou de troubles psychiatriques ont jusqu’à présent été peu étudiées. L’application KANOPÉE, qui propose des interactions avec un compagnon virtuel pour collecter des données sur le sommeil et formuler des recommandations comportementales personnalisées pour améliorer le sommeil sur 17<!--> <!-->jours, offre une belle opportunité pour étudier la relation complexe entre insomnie et somnolence.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cohorte numérique de 18 522 participants remplissant des questionnaires subjectifs en trois vagues sur leurs symptômes d’insomnie (ISI) et de somnolence (Epworth), en plus du dépistage de l’apnée obstructive du sommeil (NoSAS), du syndrome des jambes sans repos et de la dépression (PHQ-9). Un <em>Cross-Lagged Panel Model</em> à intercept aléatoire (RI-CLPM) a été réalisé pour explorer les associations longitudinales entre l’insomnie et la somnolence. Les modifications de l’insomnie et de la somnolence au cours du suivi ont été représentées à l’aide de la moyenne et de son intervalle de confiance (<em>bootstrap</em>) à chaque temps de suivi.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>À l’inclusion, 6345 (34 %) participants n’ont signalé ni insomnie ni somnolence, 4595 (25 %) étaient insomniaques, 3411 (18 %) étaient somnolents, 3916 (21 %) étaient insomniaques somnolents modérés et 255 (1 %) étaient insomniaques somnolents sévère (<span><span>Fig. 1</span></span>). La moitié des insomniaques somnolents modérés et les trois quarts des insomniaques somnolents sévères avaient une comorbidité expliquant la co-occurrence insomnie-somnolence. L’affection comorbide la plus répandue était la dépression (35 % des insomniaques somnolents modérés et 69 % des insomniaques somnolents sévères). L’insomnie et la somnolence avaient une relation en forme de U dans les analyses transversales. Nous n’avons trouvé aucune association longitudinale entre l’insomnie et la somnolence. Tous les profils de participants avaient une amélioration de leurs plaintes de sommeil au cours du suivi. Les patients très symptomatiques avaient la plus grande amélioration.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La relation entre insomnie et somnolence n’est pas linéaire : elles sont positivement associées jusqu’à un certain stade où elles deviennent incompatibles, en dehors des troubles du sommeil ou psychiatriques. Par ailleurs, elles répondent positivement à une intervention d’éducation à la santé du sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 32-33"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000214","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
L’insomnie et la somnolence sont fréquemment associées même si elles font intervenir des mécanismes physiologiques différents, voire opposés. Leur co-occurrence paradoxale et leur relation complexe en l’absence de troubles du sommeil ou de troubles psychiatriques ont jusqu’à présent été peu étudiées. L’application KANOPÉE, qui propose des interactions avec un compagnon virtuel pour collecter des données sur le sommeil et formuler des recommandations comportementales personnalisées pour améliorer le sommeil sur 17 jours, offre une belle opportunité pour étudier la relation complexe entre insomnie et somnolence.
Méthodes
Cohorte numérique de 18 522 participants remplissant des questionnaires subjectifs en trois vagues sur leurs symptômes d’insomnie (ISI) et de somnolence (Epworth), en plus du dépistage de l’apnée obstructive du sommeil (NoSAS), du syndrome des jambes sans repos et de la dépression (PHQ-9). Un Cross-Lagged Panel Model à intercept aléatoire (RI-CLPM) a été réalisé pour explorer les associations longitudinales entre l’insomnie et la somnolence. Les modifications de l’insomnie et de la somnolence au cours du suivi ont été représentées à l’aide de la moyenne et de son intervalle de confiance (bootstrap) à chaque temps de suivi.
Résultats
À l’inclusion, 6345 (34 %) participants n’ont signalé ni insomnie ni somnolence, 4595 (25 %) étaient insomniaques, 3411 (18 %) étaient somnolents, 3916 (21 %) étaient insomniaques somnolents modérés et 255 (1 %) étaient insomniaques somnolents sévère (Fig. 1). La moitié des insomniaques somnolents modérés et les trois quarts des insomniaques somnolents sévères avaient une comorbidité expliquant la co-occurrence insomnie-somnolence. L’affection comorbide la plus répandue était la dépression (35 % des insomniaques somnolents modérés et 69 % des insomniaques somnolents sévères). L’insomnie et la somnolence avaient une relation en forme de U dans les analyses transversales. Nous n’avons trouvé aucune association longitudinale entre l’insomnie et la somnolence. Tous les profils de participants avaient une amélioration de leurs plaintes de sommeil au cours du suivi. Les patients très symptomatiques avaient la plus grande amélioration.
Conclusion
La relation entre insomnie et somnolence n’est pas linéaire : elles sont positivement associées jusqu’à un certain stade où elles deviennent incompatibles, en dehors des troubles du sommeil ou psychiatriques. Par ailleurs, elles répondent positivement à une intervention d’éducation à la santé du sommeil.