{"title":"Rêve et épilepsie : une étude de cohorte transversale","authors":"Maïlis Charpentier-Hélary , Aurélien De La Chapelle , Maxime Linard , Nathalie Andre-Obadia , Sébastien Boulogne , Hélène Catenoix , Julien Jung , Sylvain Rheims , Katharina Schiller , Birgit Frauscher , Perrine Ruby , Laure Peter-Derex","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.030","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>L’activité épileptique étant activée par le sommeil, elle pourrait influencer les processus cognitifs associés au sommeil, comme le rêve. L’objectif de cette étude prospective était de décrire les caractéristiques des rêves des personnes souffrant d’épilepsie, et d’investiguer les facteurs, associés au sommeil et à l’épilepsie, modulant la fréquence de rappel de rêve (FRR) et le contenu des rêves.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Des patients de 18 à 65 ans souffrant d’épilepsie et sans déficit cognitif majeur ont été recrutés consécutivement à leur consultation de suivi épileptologique. Ils ont rempli un questionnaire sur leurs rêves, leur sommeil, et leur épilepsie au cours de l’année passée. Les informations concernant l’épilepsie ont été recueillies dans leur dossier médical. Un modèle linéaire généralisé a été utilisé pour explorer les déterminants de la FRR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Trois cent patients (40,4<!--> <!-->±<!--> <!-->13,4 ans, 51,3 % de femmes, 66,4 % avec une épilepsie focale, 48,3 % pharmacorésistants) ont été inclus. Parmi eux, 28,6 % faisaient plus d’une crise épileptique par mois, et 34,7 % avaient déjà présenté des crises pendant le sommeil. La FRR moyenne observée était de 1,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,5 rêves/semaine et 11 % des patients faisaient au moins un cauchemar/semaine. Un âge plus jeune (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), davantage de réveils nocturnes (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,019), et une fréquence de crises épileptique moindre (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,035) étaient associés à une FRR plus élevée. Chez les patients souffrant d’épilepsie focale, la localisation pariéto-occipitale du foyer épileptique était négativement associé avec la FRR (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,034). Concernant le contenu des rêves, 34,0 % des patients rapportaient avoir déjà rêvé d’épilepsie (crises/symptômes de crise/épilepsie en général), et les rêves de crise étaient associés au fait de faire des crises pendant le sommeil (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,034).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les facteurs prédictifs positifs de la FRR tels qu’un jeune âge et des réveils nocturnes sont similaires à ceux observés dans la population générale. La FRR plus faible associée aux épilepsies pariéto-occipitales est cohérente avec le rôle critique de cette région dans la formation et/ou le rappel des rêves. De plus, la fréquence des crises d’épilepsie impacte négativement la FRR, et la thématique épileptique est incorporée dans le contenu des rêves de nombreux patients, ce qui suggère que l’épilepsie influence la cognition pendant le sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 37"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000305","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
L’activité épileptique étant activée par le sommeil, elle pourrait influencer les processus cognitifs associés au sommeil, comme le rêve. L’objectif de cette étude prospective était de décrire les caractéristiques des rêves des personnes souffrant d’épilepsie, et d’investiguer les facteurs, associés au sommeil et à l’épilepsie, modulant la fréquence de rappel de rêve (FRR) et le contenu des rêves.
Méthodes
Des patients de 18 à 65 ans souffrant d’épilepsie et sans déficit cognitif majeur ont été recrutés consécutivement à leur consultation de suivi épileptologique. Ils ont rempli un questionnaire sur leurs rêves, leur sommeil, et leur épilepsie au cours de l’année passée. Les informations concernant l’épilepsie ont été recueillies dans leur dossier médical. Un modèle linéaire généralisé a été utilisé pour explorer les déterminants de la FRR.
Résultats
Trois cent patients (40,4 ± 13,4 ans, 51,3 % de femmes, 66,4 % avec une épilepsie focale, 48,3 % pharmacorésistants) ont été inclus. Parmi eux, 28,6 % faisaient plus d’une crise épileptique par mois, et 34,7 % avaient déjà présenté des crises pendant le sommeil. La FRR moyenne observée était de 1,6 ± 1,5 rêves/semaine et 11 % des patients faisaient au moins un cauchemar/semaine. Un âge plus jeune (p < 0,001), davantage de réveils nocturnes (p = 0,019), et une fréquence de crises épileptique moindre (p = 0,035) étaient associés à une FRR plus élevée. Chez les patients souffrant d’épilepsie focale, la localisation pariéto-occipitale du foyer épileptique était négativement associé avec la FRR (p = 0,034). Concernant le contenu des rêves, 34,0 % des patients rapportaient avoir déjà rêvé d’épilepsie (crises/symptômes de crise/épilepsie en général), et les rêves de crise étaient associés au fait de faire des crises pendant le sommeil (p = 0,034).
Conclusion
Les facteurs prédictifs positifs de la FRR tels qu’un jeune âge et des réveils nocturnes sont similaires à ceux observés dans la population générale. La FRR plus faible associée aux épilepsies pariéto-occipitales est cohérente avec le rôle critique de cette région dans la formation et/ou le rappel des rêves. De plus, la fréquence des crises d’épilepsie impacte négativement la FRR, et la thématique épileptique est incorporée dans le contenu des rêves de nombreux patients, ce qui suggère que l’épilepsie influence la cognition pendant le sommeil.