{"title":"L’hypersomnie paradoxale dans les hypersomnolences centrales : une nouvelle entité ?","authors":"Tugdual Adam , Sofiene Chenini , Alexandre Derre , Lucie Barateau , Yves Dauvilliers","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.033","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La mauvaise perception du sommeil est courante dans les troubles du sommeil ; une sous-estimation du temps de sommeil est par exemple fréquente dans l’insomnie. L’hypersomnie idiopathique (HI) se caractérise par un allongement du temps de sommeil, une somnolence diurne excessive et une inertie au réveil souvent accompagnée d’une hypovigilance diurne, facteurs pouvant contribuer à une perception erronée du sommeil. Cette étude vise à explorer la perception du sommeil au cours d’une polysomnographie (PSG) continue chez des sujets hypersomnolents et témoins sains (TS).</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cent huit sujets avec suspicion d’HI et 14 TS ont effectué une PSG, suivie d’un test itératif de latence d’endormissement (TILE) et d’un enregistrement continu de 32<!--> <!-->heures (Bedrest, BR, 23<!--> <!-->h–7<!--> <!-->h le surlendemain) au lit strict avec suppression des synchronisateurs circadiens. Les patients ont été diagnostiqués HI avec allongement de sommeil (HI-LST) en cas de BR positif (durée de sommeil<!--> <!-->≥<!--> <!-->19<!--> <!-->h), HI sans allongement du temps de sommeil (HI-nLST, BR négatif, TILE<!--> <!-->≤<!--> <!-->8<!--> <!-->minutes) ou hypersomnolence non-spécifique (NSH, BR négatif, TILE<!--> <!-->≥<!--> <!-->8<!--> <!-->minutes). Suite au BR, les participants ont complété une grille d’estimation de leurs périodes de sommeil sur les 32<!--> <!-->heures. Les erreurs relatives, calculées à partir des durées objectives et perçues de sommeil, ont été comparées entre les groupes, et analysées en fonction de données cliniques et PSG.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les sujets NSH et HI-nLST surestiment plus leur temps de sommeil que les HI-LST et HC sur le BR, en particulier la journée (7<!--> <!-->h–23<!--> <!-->h) et la seconde nuit (23<!--> <!-->h–7<!--> <!-->h) de l’enregistrement (<span><span>Fig. 1</span></span>). Une association linéaire de l’erreur relative est observée avec la durée objective du sommeil, les courts dormeurs surestimant d’avantage leur durée de sommeil, avec une covariance plus marquée chez les NSH et IH-nLST. Après ajustement sur la durée de sommeil objective, la surestimation du temps de sommeil est associée à la somnolence subjective, objective, et un nombre accru de périodes de sommeil sur le BR.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La surestimation de la durée du sommeil semble fréquente chez les patients hypersomnolents lors d’une PSG continue, en particulier chez les IH-nLST et NSH. Ces résultats suggèrent que l’hypersomnie paradoxale est une caractéristique clé d’une population clinique hypersomnolente sans allongement objectif du sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 38-39"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000330","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Objectif
La mauvaise perception du sommeil est courante dans les troubles du sommeil ; une sous-estimation du temps de sommeil est par exemple fréquente dans l’insomnie. L’hypersomnie idiopathique (HI) se caractérise par un allongement du temps de sommeil, une somnolence diurne excessive et une inertie au réveil souvent accompagnée d’une hypovigilance diurne, facteurs pouvant contribuer à une perception erronée du sommeil. Cette étude vise à explorer la perception du sommeil au cours d’une polysomnographie (PSG) continue chez des sujets hypersomnolents et témoins sains (TS).
Méthodes
Cent huit sujets avec suspicion d’HI et 14 TS ont effectué une PSG, suivie d’un test itératif de latence d’endormissement (TILE) et d’un enregistrement continu de 32 heures (Bedrest, BR, 23 h–7 h le surlendemain) au lit strict avec suppression des synchronisateurs circadiens. Les patients ont été diagnostiqués HI avec allongement de sommeil (HI-LST) en cas de BR positif (durée de sommeil ≥ 19 h), HI sans allongement du temps de sommeil (HI-nLST, BR négatif, TILE ≤ 8 minutes) ou hypersomnolence non-spécifique (NSH, BR négatif, TILE ≥ 8 minutes). Suite au BR, les participants ont complété une grille d’estimation de leurs périodes de sommeil sur les 32 heures. Les erreurs relatives, calculées à partir des durées objectives et perçues de sommeil, ont été comparées entre les groupes, et analysées en fonction de données cliniques et PSG.
Résultats
Les sujets NSH et HI-nLST surestiment plus leur temps de sommeil que les HI-LST et HC sur le BR, en particulier la journée (7 h–23 h) et la seconde nuit (23 h–7 h) de l’enregistrement (Fig. 1). Une association linéaire de l’erreur relative est observée avec la durée objective du sommeil, les courts dormeurs surestimant d’avantage leur durée de sommeil, avec une covariance plus marquée chez les NSH et IH-nLST. Après ajustement sur la durée de sommeil objective, la surestimation du temps de sommeil est associée à la somnolence subjective, objective, et un nombre accru de périodes de sommeil sur le BR.
Conclusion
La surestimation de la durée du sommeil semble fréquente chez les patients hypersomnolents lors d’une PSG continue, en particulier chez les IH-nLST et NSH. Ces résultats suggèrent que l’hypersomnie paradoxale est une caractéristique clé d’une population clinique hypersomnolente sans allongement objectif du sommeil.