{"title":"Association entre ronflement, somnolence diurne et l’apparition ultérieure d’hypertension : une étude en population générale","authors":"Pauline Balagny , Marie-Pia D’ortho , Sofiane Kab , Justine Frija , Gabriel Steg , Marie Zins , Emmanuelle Vidal-Petiot , Emmanuel Wiernik","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.038","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>L’association entre syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et hypertension est connue, mais les effets des symptômes de SAOS sur le risque d’hypertension (HTA) incidente ne sont pas bien documentés. Le but de cette étude prospective était d’examiner si ronflement et somnolence en population générale sont associés à une HTA incidente.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les données de la cohorte française CONSTANCES ont été analysées. Les participants normotendus, âgés de 18 à 69 ans, ont été inclus entre 2012 et 2016, et dépistés pour le ronflement, la fatigue matinale et la somnolence diurne en 2017 à l’aide des items du questionnaire de Berlin. Nous avons utilisé des modèles de Cox, ajustés pour plusieurs facteurs de confusion potentiels, y compris l’IMC, la pression artérielle de base, la durée du sommeil et les symptômes dépressifs, pour calculer les ratios de risque (HR) d’hypertension traitée incidente identifiée entre 2017 et 2020 par le truchement du système national des données de santé (SNDS).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi 34 727 sujets, la prévalence de ronflements habituels, de fatigue matinale et de somnolence diurne excessive (au moins 3 fois par semaine pour chaque symptôme) était respectivement de 23,6 %, 16,6 % et 19,1 %. Au cours d’un suivi médian de 3,1 ans (IQR [3,0 ; 3,5]), l’incidence de l’hypertension traitée était de 4,1 %. Le risque de développer une hypertension traitée de novo était plus élevé chez les participants ayant déclaré des ronflements habituels (HR ajusté [IC 95 %]<!--> <!-->=<!--> <!-->1,17, [1,03–1,32]), de la fatigue matinale (HR ajusté [IC 95 %]<!--> <!-->=<!--> <!-->1,22, [1,07–1,41]) ou une somnolence diurne excessive (HR ajusté [IC 95 %]<!--> <!-->=<!--> <!-->1,42, [1,24–1,62]), et augmentait avec la fréquence hebdomadaire des symptômes, suivant une relation dose-dépendante (<em>p</em> pour la tendance<!--> <!-->≤<!--> <!-->0,02 pour chaque symptôme).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le ronflement auto-déclaré, la fatigue matinale et la somnolence diurne excessive sont associés à un risque accru de développer une hypertension. L’identification du ronflement et de la somnolence diurne pourrait constituer un outil de dépistage utile en santé publique dans les soins primaires pour la prévention de l’hypertension artérielle.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 41"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S176944932500038X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
L’association entre syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et hypertension est connue, mais les effets des symptômes de SAOS sur le risque d’hypertension (HTA) incidente ne sont pas bien documentés. Le but de cette étude prospective était d’examiner si ronflement et somnolence en population générale sont associés à une HTA incidente.
Méthodes
Les données de la cohorte française CONSTANCES ont été analysées. Les participants normotendus, âgés de 18 à 69 ans, ont été inclus entre 2012 et 2016, et dépistés pour le ronflement, la fatigue matinale et la somnolence diurne en 2017 à l’aide des items du questionnaire de Berlin. Nous avons utilisé des modèles de Cox, ajustés pour plusieurs facteurs de confusion potentiels, y compris l’IMC, la pression artérielle de base, la durée du sommeil et les symptômes dépressifs, pour calculer les ratios de risque (HR) d’hypertension traitée incidente identifiée entre 2017 et 2020 par le truchement du système national des données de santé (SNDS).
Résultats
Parmi 34 727 sujets, la prévalence de ronflements habituels, de fatigue matinale et de somnolence diurne excessive (au moins 3 fois par semaine pour chaque symptôme) était respectivement de 23,6 %, 16,6 % et 19,1 %. Au cours d’un suivi médian de 3,1 ans (IQR [3,0 ; 3,5]), l’incidence de l’hypertension traitée était de 4,1 %. Le risque de développer une hypertension traitée de novo était plus élevé chez les participants ayant déclaré des ronflements habituels (HR ajusté [IC 95 %] = 1,17, [1,03–1,32]), de la fatigue matinale (HR ajusté [IC 95 %] = 1,22, [1,07–1,41]) ou une somnolence diurne excessive (HR ajusté [IC 95 %] = 1,42, [1,24–1,62]), et augmentait avec la fréquence hebdomadaire des symptômes, suivant une relation dose-dépendante (p pour la tendance ≤ 0,02 pour chaque symptôme).
Conclusion
Le ronflement auto-déclaré, la fatigue matinale et la somnolence diurne excessive sont associés à un risque accru de développer une hypertension. L’identification du ronflement et de la somnolence diurne pourrait constituer un outil de dépistage utile en santé publique dans les soins primaires pour la prévention de l’hypertension artérielle.