Pierre Tankéré , Jacques Tailliard , Thierry Petitjean , Pierre Le-Cam , François Ricordeau , Margaux Blanchard , Jade Vanbuis , Anice Nofal , Izem Khaled , Renaud Tamisier , Laure Peter-Derex , Emeric Stauffer
{"title":"Somnolence et vigilance dans le SAHOS traité : rôle de la charge hypoxique résiduelle ?","authors":"Pierre Tankéré , Jacques Tailliard , Thierry Petitjean , Pierre Le-Cam , François Ricordeau , Margaux Blanchard , Jade Vanbuis , Anice Nofal , Izem Khaled , Renaud Tamisier , Laure Peter-Derex , Emeric Stauffer","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.049","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La somnolence résiduelle et l’hypovigilance du SAHOS traité ont des conséquences accidentologiques, économiques et sociétales. Leurs déterminants sont mal connus. L’hypoxie est un marqueur de sévérité du SAHOS concernant le pronostic cardiovasculaire mais son impact sur la somnolence résiduelle et la vigilance dans le SAHOS traité n’a pas été démontré. Ce travail explore le rôle de la charge hypoxique (CH) persistant sous traitement par pression positive continue (PPC) dans la somnolence résiduelle subjective évaluée par l’Epworth (ESS) et dans l’altération de la vigilance objectivée par les tests de maintien d’éveil (TME).</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cent vingt-deux patients consécutifs traités par PPC et ayant réalisés un TME dans un centre de médecine du sommeil ont été inclus. La CH a été calculée sur la polysomnographie (PSG) la nuit précédant les TME. La valeur de ce paramètre, ainsi que l’index d’apnées-hypopnées (IAH) et l’index de micro-éveils ont été comparés (tests Fisher's, Mann-Whitney) entre les patients : (1) avec ESS<!--> <!-->≥<!--> <!-->11 versus ESS<!--> <!--><<!--> <!-->11 ; (2) avec au moins un endormissement versus sans aux TME.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La population comprenait 91 % d’hommes, d’âge médian [Q1–Q3] 48,5 [42,0–53,8] ans avec un IAH pré-traitement de 39,0 [30,6–57,0]/h et un IMC de 31,2 [28,0–34,7] kg/m<sup>2</sup>. La latence moyenne (SD) aux TME était de 37,4 (5,4) min et 30,3 % des patients avaient présenté au moins un endormissement. La CH résiduelle médiane était de 9,6 [3,8–21,6] %min/h ; elle était significativement plus élevée chez les patients avec que sans vigilance altérée (16,8 [5,2–28,1] vs 8,2 [2,8–17,3] %min/h, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) alors qu’elle ne différait pas entre les patients avec versus sans somnolence subjective persistante (13,0 [4,5–26,1] vs 9,2 [3,6–19,7] %min/h, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,4). L’IAH résiduel n’était pas associé ni à la vigilance altérée ni à la somnolence résiduelle.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les mécanismes d’altération de la vigilance chez les patients apnéiques traités pourraient faire intervenir l’hypoxie résiduelle davantage que l’IAH résiduel ou la fragmentation du sommeil. Les déterminants de la somnolence persistante restent à évaluer.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 46"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000494","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
La somnolence résiduelle et l’hypovigilance du SAHOS traité ont des conséquences accidentologiques, économiques et sociétales. Leurs déterminants sont mal connus. L’hypoxie est un marqueur de sévérité du SAHOS concernant le pronostic cardiovasculaire mais son impact sur la somnolence résiduelle et la vigilance dans le SAHOS traité n’a pas été démontré. Ce travail explore le rôle de la charge hypoxique (CH) persistant sous traitement par pression positive continue (PPC) dans la somnolence résiduelle subjective évaluée par l’Epworth (ESS) et dans l’altération de la vigilance objectivée par les tests de maintien d’éveil (TME).
Méthodes
Cent vingt-deux patients consécutifs traités par PPC et ayant réalisés un TME dans un centre de médecine du sommeil ont été inclus. La CH a été calculée sur la polysomnographie (PSG) la nuit précédant les TME. La valeur de ce paramètre, ainsi que l’index d’apnées-hypopnées (IAH) et l’index de micro-éveils ont été comparés (tests Fisher's, Mann-Whitney) entre les patients : (1) avec ESS ≥ 11 versus ESS < 11 ; (2) avec au moins un endormissement versus sans aux TME.
Résultats
La population comprenait 91 % d’hommes, d’âge médian [Q1–Q3] 48,5 [42,0–53,8] ans avec un IAH pré-traitement de 39,0 [30,6–57,0]/h et un IMC de 31,2 [28,0–34,7] kg/m2. La latence moyenne (SD) aux TME était de 37,4 (5,4) min et 30,3 % des patients avaient présenté au moins un endormissement. La CH résiduelle médiane était de 9,6 [3,8–21,6] %min/h ; elle était significativement plus élevée chez les patients avec que sans vigilance altérée (16,8 [5,2–28,1] vs 8,2 [2,8–17,3] %min/h, p = 0,02) alors qu’elle ne différait pas entre les patients avec versus sans somnolence subjective persistante (13,0 [4,5–26,1] vs 9,2 [3,6–19,7] %min/h, p = 0,4). L’IAH résiduel n’était pas associé ni à la vigilance altérée ni à la somnolence résiduelle.
Conclusion
Les mécanismes d’altération de la vigilance chez les patients apnéiques traités pourraient faire intervenir l’hypoxie résiduelle davantage que l’IAH résiduel ou la fragmentation du sommeil. Les déterminants de la somnolence persistante restent à évaluer.