Delfine Abderrahmane, Nada El Youssef, Angela Marchi, Marie Arthuis, Isabelle Lambert
{"title":"Caractéristiques cliniques et polysomnographiques des manifestations dissociatives psychogènes en consultation sommeil : une étude rétrospective","authors":"Delfine Abderrahmane, Nada El Youssef, Angela Marchi, Marie Arthuis, Isabelle Lambert","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.074","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Les manifestations dissociatives psychogènes associées au sommeil ont été relativement peu étudiées mais peuvent néanmoins constituer un motif de consultation pour une plainte de trouble du sommeil ou de l’éveil. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques cliniques et polysomnographiques des patients et de décrire les caractéristiques électro-cliniques des manifestations à expression « sommeil ».</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Ont été rétrospectivement inclus les patients explorés au centre du sommeil d’un CHU entre 2016 et 2024, pour lesquels les manifestations dissociatives ont fait l’objet d’une diagnostic positif (clinique et éventuellement électrophysiologique). Le motif de consultation, les caractéristiques cliniques et électrophysiologiques (polysomnographies et TILE) ont été rapportées, ainsi que les caractéristiques cliniques et électrophysiologiques des manifestations dissociatives.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Onze patients (8 femmes) avec un âge moyen de 41 ans ont été inclus. Le motif de consultation principal était une plainte de somnolence diurne excessive chez tous les patients. Chez près de deux tiers d’entre eux (7/11), une plainte d’insomnie était également associée et chez 6/11 une plainte de parasomnie. L’ESS moyen était de 15,3 (ET 4,5) avec 10/11 patients ayant un score<!--> <!-->><!--> <!-->10. Aucun patient n’avait de SAHOS sévère ni de mouvements périodiques du sommeil et 1/11 avait une efficacité du sommeil<!--> <!--><<!--> <!-->85 %. La latence moyenne au TILE était supérieure à 8<!--> <!-->min chez l’ensemble des patients, entre 8 et 10<!--> <!-->min chez un patient. Chez 6/11 patients, les manifestations dissociatives objectivées avaient une expression clinique pouvant évoquer un trouble hypersomnolence : accès brutaux d’endormissement (3/11) ou inertie du sommeil matinale (1/11), associées à un enregistrement polysomnographique concomitant mettant en évidence une activité d’éveil calme (« pseudosleep »), ou manifestations hypotoniques ayant fait suspecter des cataplexies (2/11). Au total, 6/11 patients associaient plusieurs types de manifestations dissociatives.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La plainte de somnolence diurne excessive était le motif principal de consultation chez nos patients, ce qui contrastait avec l’absence de latence anormale au TILE chez l’ensemble des patients. Près de la moitié des manifestations dissociatives pouvaient orienter vers un trouble hypersomnolence à la fois sous forme d’accès de sommeil psychogènes ou lors du réveil (inertie psychogène).</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 57-58"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000743","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Les manifestations dissociatives psychogènes associées au sommeil ont été relativement peu étudiées mais peuvent néanmoins constituer un motif de consultation pour une plainte de trouble du sommeil ou de l’éveil. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques cliniques et polysomnographiques des patients et de décrire les caractéristiques électro-cliniques des manifestations à expression « sommeil ».
Méthodes
Ont été rétrospectivement inclus les patients explorés au centre du sommeil d’un CHU entre 2016 et 2024, pour lesquels les manifestations dissociatives ont fait l’objet d’une diagnostic positif (clinique et éventuellement électrophysiologique). Le motif de consultation, les caractéristiques cliniques et électrophysiologiques (polysomnographies et TILE) ont été rapportées, ainsi que les caractéristiques cliniques et électrophysiologiques des manifestations dissociatives.
Résultats
Onze patients (8 femmes) avec un âge moyen de 41 ans ont été inclus. Le motif de consultation principal était une plainte de somnolence diurne excessive chez tous les patients. Chez près de deux tiers d’entre eux (7/11), une plainte d’insomnie était également associée et chez 6/11 une plainte de parasomnie. L’ESS moyen était de 15,3 (ET 4,5) avec 10/11 patients ayant un score > 10. Aucun patient n’avait de SAHOS sévère ni de mouvements périodiques du sommeil et 1/11 avait une efficacité du sommeil < 85 %. La latence moyenne au TILE était supérieure à 8 min chez l’ensemble des patients, entre 8 et 10 min chez un patient. Chez 6/11 patients, les manifestations dissociatives objectivées avaient une expression clinique pouvant évoquer un trouble hypersomnolence : accès brutaux d’endormissement (3/11) ou inertie du sommeil matinale (1/11), associées à un enregistrement polysomnographique concomitant mettant en évidence une activité d’éveil calme (« pseudosleep »), ou manifestations hypotoniques ayant fait suspecter des cataplexies (2/11). Au total, 6/11 patients associaient plusieurs types de manifestations dissociatives.
Conclusion
La plainte de somnolence diurne excessive était le motif principal de consultation chez nos patients, ce qui contrastait avec l’absence de latence anormale au TILE chez l’ensemble des patients. Près de la moitié des manifestations dissociatives pouvaient orienter vers un trouble hypersomnolence à la fois sous forme d’accès de sommeil psychogènes ou lors du réveil (inertie psychogène).