Pierre Philip , Julien Coelho , Bernadette Moreau , Jacques Taillard , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Patricia Sagaspe
{"title":"Évolution de la somnolence au volant et du risque accidentel entre 2010 et 2024 : une mesure de l’impact des campagnes de prévention","authors":"Pierre Philip , Julien Coelho , Bernadette Moreau , Jacques Taillard , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Patricia Sagaspe","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.060","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La somnolence au volant est fréquemment rapportée, comme le montre une étude menée en 2010, où plus de la moitié des abonnés du réseau autoroutier ont rapporté ce symptôme.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les abonnés du réseau autoroutier ont été invités à participer à une enquête par internet entre avril et mai 2024. Au total, 13 187 conducteurs ont répondu à des questions sur les caractéristiques sociodémographiques, les comportements liés au sommeil, les troubles du sommeil, le mode de vie et la santé, la consommation de substances, les habitudes de conduite et les conditions de presque-accident et d’accident. L’échelle de somnolence de Bordeaux (BOSS) a également été utilisée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>En 2010, 52,7 % des conducteurs ont connu au moins un épisode de somnolence sévère au volant (c’est-à-dire, rendant la conduite difficile ou obligeant le conducteur à stopper son véhicule) au cours de l’année passée, contre 35,7 % des conducteurs en 2024. Parmi, 29,3 % ont déclaré au moins un presque-accident et 8,7 % ont déclaré au moins un accident au cours de l’année passée. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’exposition kilométrique et les troubles psychiatriques déclarés, les facteurs prédicteurs d’accidents sont la survenue d’au moins un épisode de somnolence sévère au volant au cours de l’année passée [<em>odds ratio</em> (OR) ajusté 1,4 intervalle de confiance (IC) à 95 %, 1,2–1,6, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001], un score BOSS<!--> <!-->≥<!--> <!-->3 [OR ajusté 1,3, IC à 95 %, 1,1–1,6, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01] et un temps total de sommeil en semaine<!--> <!-->≤<!--> <!-->6<!--> <!-->h [OR ajusté 1,3, IC à 95 %, 1,1–1,5, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01].</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La survenue d’épisodes de somnolence sévère au volant sur l’année passée a considérablement diminué au cours des 14 dernières années, mais constitue toujours un facteur de risque majeur pour les presque-accidents et accidents de la route. L’hygiène du sommeil demeure un facteur de risque d’accident. La BOSS est une échelle pertinente pour évaluer le risque accidentel lié au sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 51"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000603","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
La somnolence au volant est fréquemment rapportée, comme le montre une étude menée en 2010, où plus de la moitié des abonnés du réseau autoroutier ont rapporté ce symptôme.
Méthodes
Les abonnés du réseau autoroutier ont été invités à participer à une enquête par internet entre avril et mai 2024. Au total, 13 187 conducteurs ont répondu à des questions sur les caractéristiques sociodémographiques, les comportements liés au sommeil, les troubles du sommeil, le mode de vie et la santé, la consommation de substances, les habitudes de conduite et les conditions de presque-accident et d’accident. L’échelle de somnolence de Bordeaux (BOSS) a également été utilisée.
Résultats
En 2010, 52,7 % des conducteurs ont connu au moins un épisode de somnolence sévère au volant (c’est-à-dire, rendant la conduite difficile ou obligeant le conducteur à stopper son véhicule) au cours de l’année passée, contre 35,7 % des conducteurs en 2024. Parmi, 29,3 % ont déclaré au moins un presque-accident et 8,7 % ont déclaré au moins un accident au cours de l’année passée. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’exposition kilométrique et les troubles psychiatriques déclarés, les facteurs prédicteurs d’accidents sont la survenue d’au moins un épisode de somnolence sévère au volant au cours de l’année passée [odds ratio (OR) ajusté 1,4 intervalle de confiance (IC) à 95 %, 1,2–1,6, p < 0,001], un score BOSS ≥ 3 [OR ajusté 1,3, IC à 95 %, 1,1–1,6, p < 0,01] et un temps total de sommeil en semaine ≤ 6 h [OR ajusté 1,3, IC à 95 %, 1,1–1,5, p < 0,01].
Conclusion
La survenue d’épisodes de somnolence sévère au volant sur l’année passée a considérablement diminué au cours des 14 dernières années, mais constitue toujours un facteur de risque majeur pour les presque-accidents et accidents de la route. L’hygiène du sommeil demeure un facteur de risque d’accident. La BOSS est une échelle pertinente pour évaluer le risque accidentel lié au sommeil.