{"title":"Symptômes d’insomnie et de somnolence diurne excessive : réseaux de symptômes du sommeil sur 35 808 sujets du Réseau Morphée","authors":"Christophe Gauld , Sarah Hartley , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Sylvie Royant-Parola","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.057","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Les symptômes d’insomnie et de somnolence diurne excessive (SDE) peuvent coexister chez un même patient, complexifiant la caractérisation de leurs interactions. Les analyses en réseaux de symptômes permettent de modéliser ces interactions et d’étudier les différences entre les patients selon la présence ou l’absence de symptômes cliniquement significatifs. Cette étude vise à comparer les réseaux de symptômes du sommeil en fonction de la sévérité de l’insomnie et de la SDE.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Trente-neuf symptômes liés à la santé du sommeil ont été évalués à partir d’un questionnaire en ligne diffusé par le Réseau Morphée. Deux scores de sévérité, l’Insomnia Severity Index (ISI) et l’Epworth Sleepiness Scale (ESS), ont permis de catégoriser les patients en quatre groupes : ISI+ (><!--> <!-->14) et ISI−, ESS+ (><!--> <!-->15) et ESS−. Les comparaisons ont porté sur la force des connexions (a), la densité des réseaux (b) et leur centralité globale (c).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les données de 35 808 participants ont été analysées (âge moyen : 42,7 ans ; 69 % de femmes). Au total, 69 % des participants avaient une ISI positive et 17 % une ESS positive. Des différences significatives concernant la force des connexions (a) et la densité (b) étaient observées. Cependant, aucune différence de centralité globale (c) n’était identifiée. Les réseaux des patients avec une ESS positive montrent une forte centralité des symptômes liés aux anomalies respiratoires, alors que les réseaux d’insomnie montrent une prépondérance de symptômes tels que le sommeil non réparateur.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les différences de connexions entre les réseaux montrent des interactions distinctes entre les symptômes du sommeil selon la présence ou l’absence d’insomnie ou de SDE cliniquement significative, nécessitant de considérer spécifiquement ces sous-groupes sur le plan diagnostique et thérapeutique. L’absence de différence en termes de centralité globale suggère la stabilité de certains symptômes dans tous les groupes, tels que le sommeil non réparateur, la privation chronique de sommeil, le respect des besoins de sommeil et les besoins prolongés de sommeil. De telles analyses en réseaux renforcent la nécessité d’une approche clinique personnalisée des plaintes du sommeil en fonction de sous-groupes, supportant la nécessité d’une approche globale autours des comportements de sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 50"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000573","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Les symptômes d’insomnie et de somnolence diurne excessive (SDE) peuvent coexister chez un même patient, complexifiant la caractérisation de leurs interactions. Les analyses en réseaux de symptômes permettent de modéliser ces interactions et d’étudier les différences entre les patients selon la présence ou l’absence de symptômes cliniquement significatifs. Cette étude vise à comparer les réseaux de symptômes du sommeil en fonction de la sévérité de l’insomnie et de la SDE.
Méthodes
Trente-neuf symptômes liés à la santé du sommeil ont été évalués à partir d’un questionnaire en ligne diffusé par le Réseau Morphée. Deux scores de sévérité, l’Insomnia Severity Index (ISI) et l’Epworth Sleepiness Scale (ESS), ont permis de catégoriser les patients en quatre groupes : ISI+ (> 14) et ISI−, ESS+ (> 15) et ESS−. Les comparaisons ont porté sur la force des connexions (a), la densité des réseaux (b) et leur centralité globale (c).
Résultats
Les données de 35 808 participants ont été analysées (âge moyen : 42,7 ans ; 69 % de femmes). Au total, 69 % des participants avaient une ISI positive et 17 % une ESS positive. Des différences significatives concernant la force des connexions (a) et la densité (b) étaient observées. Cependant, aucune différence de centralité globale (c) n’était identifiée. Les réseaux des patients avec une ESS positive montrent une forte centralité des symptômes liés aux anomalies respiratoires, alors que les réseaux d’insomnie montrent une prépondérance de symptômes tels que le sommeil non réparateur.
Conclusion
Les différences de connexions entre les réseaux montrent des interactions distinctes entre les symptômes du sommeil selon la présence ou l’absence d’insomnie ou de SDE cliniquement significative, nécessitant de considérer spécifiquement ces sous-groupes sur le plan diagnostique et thérapeutique. L’absence de différence en termes de centralité globale suggère la stabilité de certains symptômes dans tous les groupes, tels que le sommeil non réparateur, la privation chronique de sommeil, le respect des besoins de sommeil et les besoins prolongés de sommeil. De telles analyses en réseaux renforcent la nécessité d’une approche clinique personnalisée des plaintes du sommeil en fonction de sous-groupes, supportant la nécessité d’une approche globale autours des comportements de sommeil.