{"title":"Importance d’explorer systématiquement le sommeil des enfants et adolescents porteurs d’un trouble neurodéveloppemental","authors":"Pierre-Yves Libois, Anne-Charlotte Declercq, Véronique Carlier","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.053","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La littérature rapporte que 50 à 80 % des patients souffrant de troubles neurodéveloppementaux ont une plainte de sommeil. Nous proposons d’explorer en ambulatoire par un système JAWAC (détection des mouvements manducatoires verticaux) une population d’enfants et d’adolescents adressés pour difficultés scolaires d’origine neurodéveloppementale.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cent quatorze patients (27 filles–87 garçons, de 4 à 18 ans) neurodéveloppementaux confirmés par une évaluation pluridisciplinaire, ont bénéficié d’un enregistrement polygraphique Brizzy de Nomics (oxymétrie couplée à un système JAWAC). Sont mesurés la durée du sommeil, le nombre d’événements respiratoires, l’effort respiratoire, l’abaissement mandibulaire moyen, l’indice de désaturation et la fragmentation du sommeil. Selon les résultats, à savoir fragmentation du sommeil ou/et syndrome de haute résistance des voies aériennes supérieurs (SHRVAS), un traitement médicamenteux, psychothérapeutique, chronobiologique, chirurgical ou une auto-rééducation respiratoire est proposé. Son impact évolutif est évalué pour les SHRVAS par un contrôle neurocognitif (BRIEF et alerte attentionnelle phasique et tonique) ainsi qu’un retest polygraphique ou par un suivi en consultation pour les autres dyssomnies.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 114 patients, 94 patients avaient une fragmentation du sommeil au Brizzy dont 16/24 sans plainte et 78/90 avec plainte(s) de sommeil (<span><span>Fig. 1</span></span>). Cinquante-huit fragmentations étaient imputables à un SHRVAS (de résistance sévère [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3], modérée [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8], légère [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->47]). Cinq patients SHRVAS ont été orientés en chirurgie ORL ; parmi les 53 autres, 33 ont bénéficié d’une auto-rééducation respiratoire quotidienne pendant un mois. Les 36 patients au sommeil fragmenté sans SHRVAS ont bénéficié d’un traitement soit médicamenteux, soit psychothérapeutique ou chronobiologique. L’impact des différents traitements ciblés s’est montré largement positif sur la qualité du sommeil et de veille ainsi que sur les capacités cognitives. Sur les 11 SHRVAS actuellement réévalués en polygraphie, 8 ont été normalisés (∼72 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’utilisation systématique dans les troubles neurodéveloppementaux d’une polygraphie type Brizzy est simple, sensible et déterminante pour identifier facilement les fragmentations du sommeil et/ou un syndrome obstructif avec une incidence de SHRVAS<!--> <!-->><!--> <!-->50 % contre 3 à 6 % dans la population générale. Leur prise en charge spécifique permet par ailleurs d’améliorer les performances d’apprentissage corrélativement à la meilleure qualité du sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 47-48"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000536","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
La littérature rapporte que 50 à 80 % des patients souffrant de troubles neurodéveloppementaux ont une plainte de sommeil. Nous proposons d’explorer en ambulatoire par un système JAWAC (détection des mouvements manducatoires verticaux) une population d’enfants et d’adolescents adressés pour difficultés scolaires d’origine neurodéveloppementale.
Méthodes
Cent quatorze patients (27 filles–87 garçons, de 4 à 18 ans) neurodéveloppementaux confirmés par une évaluation pluridisciplinaire, ont bénéficié d’un enregistrement polygraphique Brizzy de Nomics (oxymétrie couplée à un système JAWAC). Sont mesurés la durée du sommeil, le nombre d’événements respiratoires, l’effort respiratoire, l’abaissement mandibulaire moyen, l’indice de désaturation et la fragmentation du sommeil. Selon les résultats, à savoir fragmentation du sommeil ou/et syndrome de haute résistance des voies aériennes supérieurs (SHRVAS), un traitement médicamenteux, psychothérapeutique, chronobiologique, chirurgical ou une auto-rééducation respiratoire est proposé. Son impact évolutif est évalué pour les SHRVAS par un contrôle neurocognitif (BRIEF et alerte attentionnelle phasique et tonique) ainsi qu’un retest polygraphique ou par un suivi en consultation pour les autres dyssomnies.
Résultats
Sur les 114 patients, 94 patients avaient une fragmentation du sommeil au Brizzy dont 16/24 sans plainte et 78/90 avec plainte(s) de sommeil (Fig. 1). Cinquante-huit fragmentations étaient imputables à un SHRVAS (de résistance sévère [n = 3], modérée [n = 8], légère [n = 47]). Cinq patients SHRVAS ont été orientés en chirurgie ORL ; parmi les 53 autres, 33 ont bénéficié d’une auto-rééducation respiratoire quotidienne pendant un mois. Les 36 patients au sommeil fragmenté sans SHRVAS ont bénéficié d’un traitement soit médicamenteux, soit psychothérapeutique ou chronobiologique. L’impact des différents traitements ciblés s’est montré largement positif sur la qualité du sommeil et de veille ainsi que sur les capacités cognitives. Sur les 11 SHRVAS actuellement réévalués en polygraphie, 8 ont été normalisés (∼72 %).
Conclusion
L’utilisation systématique dans les troubles neurodéveloppementaux d’une polygraphie type Brizzy est simple, sensible et déterminante pour identifier facilement les fragmentations du sommeil et/ou un syndrome obstructif avec une incidence de SHRVAS > 50 % contre 3 à 6 % dans la population générale. Leur prise en charge spécifique permet par ailleurs d’améliorer les performances d’apprentissage corrélativement à la meilleure qualité du sommeil.