{"title":"Etude STAF (Surveillance versus traitement des anévrysmes fortuits) : essai contrôlé randomisé PHRC national.","authors":"Alexis Guedon , Emmanuel Houdart","doi":"10.1016/j.neurad.2025.101275","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Les anévrysmes intracrâniens n'ont longtemps été diagnostiqués à l'artériographie cérébrale qu’à l'occasion d'une hémorragie sous-arachnoïdienne. Avec le vieillissement de la population et la banalisation de l'imagerie vasculaire non invasive, le nombre d'anévrysmes non rompus (ANR) diagnostiqués ne cesse d'augmenter (7% d'ANR à 70 ans d'après Johnsen, JNNP, 2022). Ces images « déviantes » ont été traitées de façon systématique pendant plusieurs années par toutes les équipes. Cette attitude a été encouragée par le caractère mini-invasif de la voie endovasculaire, l'extrapolation des études sur les anévrismes rompus aux ANR et le développement de nouveaux dispositifs par les industriels. Mais ces traitements, bénéfiques pour le patient lorsque son artère est perforée, le sont-ils si son artère est seulement déformée ? Y a-t-il un bénéfice à restaurer une norme ? Nous avons publié dans JNIS en 2022 une cohorte de 671 ANR suivis, le taux de rupture était de 0,1%/an [95%CI : 0-0,24%], après un suivi moyen de 51 mois, la mortalité était nulle. En revanche, dans cette population d’âge moyen de 56 ans, la mortalité non anévrysmale était de 0,8%/an. Les différentes méthodes de traitement (endovasculaire ou neurochirurgical) ont un risque de complication estimé entre 3 à 8%. Aussi des études récentes suggèrent un risque de déstabilisation des ANR induite par le traitement (Funakoshi, AJNR, 2020). Il existe donc une incertitude quant au bénéfice réel du traitement préventif des ANR de découverte fortuite, tant sur le plan individuel que collectif. A quel équivalent d'années d'histoire naturelle l'aléa des traitements préventifs expose-t-il les patients porteurs d'ANR ? Cette interrogation et la nécessité d'informer loyalement les patients justifient l’étude « STAF », comparant deux bras : traitement dans l'année suivant le diagnostic versus surveillance annuelle par IRM, sur les ANR les plus fréquents par leur taille et tranche d'âges (80 % des ANR).</div></div>","PeriodicalId":50115,"journal":{"name":"Journal of Neuroradiology","volume":"52 2","pages":"Article 101275"},"PeriodicalIF":3.0000,"publicationDate":"2025-02-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of Neuroradiology","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0150986125000343","RegionNum":3,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"CLINICAL NEUROLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Les anévrysmes intracrâniens n'ont longtemps été diagnostiqués à l'artériographie cérébrale qu’à l'occasion d'une hémorragie sous-arachnoïdienne. Avec le vieillissement de la population et la banalisation de l'imagerie vasculaire non invasive, le nombre d'anévrysmes non rompus (ANR) diagnostiqués ne cesse d'augmenter (7% d'ANR à 70 ans d'après Johnsen, JNNP, 2022). Ces images « déviantes » ont été traitées de façon systématique pendant plusieurs années par toutes les équipes. Cette attitude a été encouragée par le caractère mini-invasif de la voie endovasculaire, l'extrapolation des études sur les anévrismes rompus aux ANR et le développement de nouveaux dispositifs par les industriels. Mais ces traitements, bénéfiques pour le patient lorsque son artère est perforée, le sont-ils si son artère est seulement déformée ? Y a-t-il un bénéfice à restaurer une norme ? Nous avons publié dans JNIS en 2022 une cohorte de 671 ANR suivis, le taux de rupture était de 0,1%/an [95%CI : 0-0,24%], après un suivi moyen de 51 mois, la mortalité était nulle. En revanche, dans cette population d’âge moyen de 56 ans, la mortalité non anévrysmale était de 0,8%/an. Les différentes méthodes de traitement (endovasculaire ou neurochirurgical) ont un risque de complication estimé entre 3 à 8%. Aussi des études récentes suggèrent un risque de déstabilisation des ANR induite par le traitement (Funakoshi, AJNR, 2020). Il existe donc une incertitude quant au bénéfice réel du traitement préventif des ANR de découverte fortuite, tant sur le plan individuel que collectif. A quel équivalent d'années d'histoire naturelle l'aléa des traitements préventifs expose-t-il les patients porteurs d'ANR ? Cette interrogation et la nécessité d'informer loyalement les patients justifient l’étude « STAF », comparant deux bras : traitement dans l'année suivant le diagnostic versus surveillance annuelle par IRM, sur les ANR les plus fréquents par leur taille et tranche d'âges (80 % des ANR).
期刊介绍:
The Journal of Neuroradiology is a peer-reviewed journal, publishing worldwide clinical and basic research in the field of diagnostic and Interventional neuroradiology, translational and molecular neuroimaging, and artificial intelligence in neuroradiology.
The Journal of Neuroradiology considers for publication articles, reviews, technical notes and letters to the editors (correspondence section), provided that the methodology and scientific content are of high quality, and that the results will have substantial clinical impact and/or physiological importance.