{"title":"Accompagnement des personnes exilées et non francophones: défis et spécificités dans le champ de l'addictologie","authors":"S. Hertzog","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.054","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Cette intervention explore les enjeux spécifiques de l'accompagnement des personnes exilées et non francophones, notamment lorsqu'elles consomment des drogues. Ces personnes sont confrontées à des défis linguistiques, culturels, économiques et juridiques qui imposent approche spécifique et intersectionnelle, en tenant compte des besoins particuliers de cette population.</div><div>Elle fait face à des barrières linguistiques qui entravent leur accès aux soins et à l'information, sur les ressources et les bonnes pratiques de réduction des risques. Elle rencontre également des défis culturels qui peuvent créer des malentendus et aggraver leur isolement.</div><div>L'accès aux services sociaux et de santé est souvent limité par des obstacles administratifs et juridiques. L'absence de statut légal ou de documents d'identification aggrave leur exclusion, et ces personnes n'ont souvent pas accès à l'assurance maladie, rendant difficile la couverture des frais de traitement, y compris de l'addiction. De plus, les personnes exilées, en raison d'un parcours migratoire potentiellement traumatisant, présentent des risques accrus de troubles psychiques et d'addiction, nécessitant un accompagnement psychologique adapté.</div><div>Dans ce cadre, un accompagnement personnalisé et adapté est nécessaire, centré sur l’évaluation des besoins spécifiques des personnes exilées. Une attention particulière doit être portée à la formation des professionnels de l'addictologie sur les questions d'exil et d'accueil afin qu'ils soient en mesure de mieux répondre aux défis rencontrés par ces populations. En parallèle, les professionnels de l'accueil de personnes exilées bénéficieraient d'une sensibilisation sur les questions d'addiction. Il est essentiel de promouvoir des stratégies pratiques, comme l'accès à des informations claires dans leur langue maternelle, des services de traduction, et des programmes de pair-aidance qui intègrent les personnes exilées elles-mêmes.</div><div>En conclusion, il est indispensable de penser un cadre d'accompagnement inclusif, respectueux et adapté aux besoins spécifiques des personnes exilées, en tenant compte de leurs parcours migratoires, de leurs défis psychiques, et de leur contexte socio-économique.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Pages S26-S27"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225000558","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Cette intervention explore les enjeux spécifiques de l'accompagnement des personnes exilées et non francophones, notamment lorsqu'elles consomment des drogues. Ces personnes sont confrontées à des défis linguistiques, culturels, économiques et juridiques qui imposent approche spécifique et intersectionnelle, en tenant compte des besoins particuliers de cette population.
Elle fait face à des barrières linguistiques qui entravent leur accès aux soins et à l'information, sur les ressources et les bonnes pratiques de réduction des risques. Elle rencontre également des défis culturels qui peuvent créer des malentendus et aggraver leur isolement.
L'accès aux services sociaux et de santé est souvent limité par des obstacles administratifs et juridiques. L'absence de statut légal ou de documents d'identification aggrave leur exclusion, et ces personnes n'ont souvent pas accès à l'assurance maladie, rendant difficile la couverture des frais de traitement, y compris de l'addiction. De plus, les personnes exilées, en raison d'un parcours migratoire potentiellement traumatisant, présentent des risques accrus de troubles psychiques et d'addiction, nécessitant un accompagnement psychologique adapté.
Dans ce cadre, un accompagnement personnalisé et adapté est nécessaire, centré sur l’évaluation des besoins spécifiques des personnes exilées. Une attention particulière doit être portée à la formation des professionnels de l'addictologie sur les questions d'exil et d'accueil afin qu'ils soient en mesure de mieux répondre aux défis rencontrés par ces populations. En parallèle, les professionnels de l'accueil de personnes exilées bénéficieraient d'une sensibilisation sur les questions d'addiction. Il est essentiel de promouvoir des stratégies pratiques, comme l'accès à des informations claires dans leur langue maternelle, des services de traduction, et des programmes de pair-aidance qui intègrent les personnes exilées elles-mêmes.
En conclusion, il est indispensable de penser un cadre d'accompagnement inclusif, respectueux et adapté aux besoins spécifiques des personnes exilées, en tenant compte de leurs parcours migratoires, de leurs défis psychiques, et de leur contexte socio-économique.