{"title":"VIH et troubles du sommeil","authors":"C. Allavena","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.011","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Les troubles du sommeil sont devenus un problème majeur de santé publique. Ils sont plus fréquents chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) que dans la population générale ; 68 à 74 % des PVVIH signalent une mauvaise qualité du sommeil qui peut avoir un impact sur la vie quotidienne, la qualité de vie et l'observance aux traitements [1]. Le sommeil peut être altéré par un comportement inadapté mais également par certains processus pathologiques qu'il faut reconnaitre.</div><div>Malgré la forte prévalence et la morbidité importante associée, les troubles du sommeil restent largement sous diagnostiqué et insuffisamment pris en charge chez les PVVIH. En l'absence de recommandations spécifiques, un projet de recherche de consensus DELPHI a été mené en France pour établir les meilleures pratiques en se concentrant sur la prise en charge des altérations du sommeil au sens large et pas seulement les troubles du sommeil, avec une approche originale incluant un large éventail de recommandations [2].</div><div>Un consensus a été atteint pour 1) l’évaluation de la quantité et la qualité du sommeil chez les PVVIH au moins une fois par an, idéalement en utilisant une méthodologie commune au sein du service médical, 2) envisager l'ajout temporaire d'un traitement hypnotique en cas d'insomnie aiguë non améliorée par les règles d'hygiène du sommeil, en toute connaissance des interactions médicamenteuses potentielles et du risque de dépendance, 3) corriger la ferritinémie si elle est inférieure à 100 ng/mL avant d'adresser à un spécialiste en cas de suspicion de syndrome des jambes sans repos et 4) envisager un changement d'heure d'administration des ARV ou un changement d'ARV au sein d'une même classe lorsque les troubles du sommeil sont provoqués par un ARV.</div><div>Ce consensus DELPHI fournit des recommandations pratiques pour le dépistage et la prise en charge des troubles du sommeil chez les PVVIH et l'optimisation de leur qualité de vie. Il est important de mettre en avant le rôle des équipes médicales chargées de la prise en soin des personnes vivant avec le VIH dans le dépistage, l'identification et la prise en charge de première ligne des troubles du sommeil afin de définir et de partager les meilleures pratiques.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S5"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225000121","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Les troubles du sommeil sont devenus un problème majeur de santé publique. Ils sont plus fréquents chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) que dans la population générale ; 68 à 74 % des PVVIH signalent une mauvaise qualité du sommeil qui peut avoir un impact sur la vie quotidienne, la qualité de vie et l'observance aux traitements [1]. Le sommeil peut être altéré par un comportement inadapté mais également par certains processus pathologiques qu'il faut reconnaitre.
Malgré la forte prévalence et la morbidité importante associée, les troubles du sommeil restent largement sous diagnostiqué et insuffisamment pris en charge chez les PVVIH. En l'absence de recommandations spécifiques, un projet de recherche de consensus DELPHI a été mené en France pour établir les meilleures pratiques en se concentrant sur la prise en charge des altérations du sommeil au sens large et pas seulement les troubles du sommeil, avec une approche originale incluant un large éventail de recommandations [2].
Un consensus a été atteint pour 1) l’évaluation de la quantité et la qualité du sommeil chez les PVVIH au moins une fois par an, idéalement en utilisant une méthodologie commune au sein du service médical, 2) envisager l'ajout temporaire d'un traitement hypnotique en cas d'insomnie aiguë non améliorée par les règles d'hygiène du sommeil, en toute connaissance des interactions médicamenteuses potentielles et du risque de dépendance, 3) corriger la ferritinémie si elle est inférieure à 100 ng/mL avant d'adresser à un spécialiste en cas de suspicion de syndrome des jambes sans repos et 4) envisager un changement d'heure d'administration des ARV ou un changement d'ARV au sein d'une même classe lorsque les troubles du sommeil sont provoqués par un ARV.
Ce consensus DELPHI fournit des recommandations pratiques pour le dépistage et la prise en charge des troubles du sommeil chez les PVVIH et l'optimisation de leur qualité de vie. Il est important de mettre en avant le rôle des équipes médicales chargées de la prise en soin des personnes vivant avec le VIH dans le dépistage, l'identification et la prise en charge de première ligne des troubles du sommeil afin de définir et de partager les meilleures pratiques.