{"title":"Nodules péniens artificiels au Centre pénitentiaire de Guyane : état des lieux en 2023","authors":"J. Vergez , T. Bonifay","doi":"10.1016/j.mmifmc.2024.11.039","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les nodules péniens artificiels, appelés « bouglous » ou « dominos » en Guyane française, sont des objets insérés sous la peau du pénis dans le but d'augmenter le plaisir au cours du rapport sexuel. Existante depuis plus de mille ans, cette pratique serait d'usage maintenant dans les milieux à prédominance masculine et notamment dans le milieu carcéral. En Guyane française, le phénomène semble de plus en plus courant, ce qui nous a motivé à faire un état des lieux descriptif des méthodes, pratiques et complications et d'en rechercher les éventuels facteurs de risques.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Il s'agit d'une étude descriptive, transversale et mono-centrique de type enquête avec auto-questionnaire distribué à l'ensemble des détenus adultes et de sexe masculin au mois de juin 2023. Les questions portaient sur les données sociodémographiques des détenus, puis sur les méthodes, pratiques et complications concernant les NPA. Nous avons interrogé en détail les détenus sur le nombre, taille et localisation des dominos, le matériau utilisé, la nature des complications éventuelles et leur délai de survenue. Une partie sexologie a aussi été abordée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 779 détenus, seulement 132 ont participé à l’étude (16,9 %). 69 % d'entre eux ont déclaré être porteurs de NPA dont 56 % étaient récidivistes. 29 % ont déclaré avoir eu des complications. 39 % ont déclaré une douleur rapportée par leur partenaire au cours du rapport sexuel et 19 % un saignement. Aucun lien significatif n'a été retrouvé concernant d’éventuels facteurs de risques de complications chez les porteurs. En revanche nous avons retrouvé deux corrélations positives entre le nombre de NPA supérieur ou égal à cinq, une certaine position du NPA sur le pénis et la survenue de complications chez les partenaires.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le phénomène semble toucher une population de plus en plus jeune et se pratiquer plus fréquemment en dehors de la prison sur le territoire guyanais, ce qui pourrait motiver la réalisation d'ateliers de prévention et d’éducation sur la sexualité pour informer la jeune population des facteurs de risques de complications chez les partenaires sexuels</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"3 4","pages":"Page S19"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743224006226","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les nodules péniens artificiels, appelés « bouglous » ou « dominos » en Guyane française, sont des objets insérés sous la peau du pénis dans le but d'augmenter le plaisir au cours du rapport sexuel. Existante depuis plus de mille ans, cette pratique serait d'usage maintenant dans les milieux à prédominance masculine et notamment dans le milieu carcéral. En Guyane française, le phénomène semble de plus en plus courant, ce qui nous a motivé à faire un état des lieux descriptif des méthodes, pratiques et complications et d'en rechercher les éventuels facteurs de risques.
Méthode
Il s'agit d'une étude descriptive, transversale et mono-centrique de type enquête avec auto-questionnaire distribué à l'ensemble des détenus adultes et de sexe masculin au mois de juin 2023. Les questions portaient sur les données sociodémographiques des détenus, puis sur les méthodes, pratiques et complications concernant les NPA. Nous avons interrogé en détail les détenus sur le nombre, taille et localisation des dominos, le matériau utilisé, la nature des complications éventuelles et leur délai de survenue. Une partie sexologie a aussi été abordée.
Résultats
Sur 779 détenus, seulement 132 ont participé à l’étude (16,9 %). 69 % d'entre eux ont déclaré être porteurs de NPA dont 56 % étaient récidivistes. 29 % ont déclaré avoir eu des complications. 39 % ont déclaré une douleur rapportée par leur partenaire au cours du rapport sexuel et 19 % un saignement. Aucun lien significatif n'a été retrouvé concernant d’éventuels facteurs de risques de complications chez les porteurs. En revanche nous avons retrouvé deux corrélations positives entre le nombre de NPA supérieur ou égal à cinq, une certaine position du NPA sur le pénis et la survenue de complications chez les partenaires.
Conclusion
Le phénomène semble toucher une population de plus en plus jeune et se pratiquer plus fréquemment en dehors de la prison sur le territoire guyanais, ce qui pourrait motiver la réalisation d'ateliers de prévention et d’éducation sur la sexualité pour informer la jeune population des facteurs de risques de complications chez les partenaires sexuels