Comparaison des données cliniques et histologiques des cas de lèpre en Guyane de 2011 à 2024: impact de l'histologie sur la décision thérapeutique

Q. Boscals de Reals , J. Lebret , K. Drak Alsibai , R. Blaizot , G. Grotta
{"title":"Comparaison des données cliniques et histologiques des cas de lèpre en Guyane de 2011 à 2024: impact de l'histologie sur la décision thérapeutique","authors":"Q. Boscals de Reals ,&nbsp;J. Lebret ,&nbsp;K. Drak Alsibai ,&nbsp;R. Blaizot ,&nbsp;G. Grotta","doi":"10.1016/j.mmifmc.2024.11.004","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La lèpre est une maladie infectieuse responsable d'atteintes dermatologique et neurologique liée à une réponse immunologique à la bactérie <em>Mycobacterium leprae</em>. Le diagnostic est fait sur une présentation clinique compatible avec mise en évidence des bacilles à l'examen histologique. La prise en charge thérapeutique, basée sur une trithérapie antibiotique, dépend de la classification clinique de l'OMS en fonction du nombre de lésions initiales : les patients avec moins de 5 lésions (paucibacillaire, PB) sont traités 6 mois et ceux avec 5 lésions ou plus (multibacillaire, MB), 1 an. Cependant, l'examen histologique permet également de quantifier l'index bacillaire séparant les lèpres PB et MB et utilisé en pratique pour le suivi des patients en calculant sa décroissance sur des biopsies répétées.</div><div>L'objectif de ce travail était d’évaluer la corrélation entre les classifications clinique et histologique de la lèpre, et leur lien avec le risque de récidive après l'arrêt du traitement.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Tous les patients avec un diagnostic de lèpre confirmée par histologie entre 2011 et 2024 ont été inclus. Les patients dont les données cliniques étaient manquantes ont été exclus de l’étude. Les données cliniques, thérapeutiques et sur la récidive ont été recueillies rétrospectivement et en aveugle des caractéristiques histologiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un diagnostic de lèpre avait été confirmé par histologie pour 141 patients mais 27 ont été exclus faute de dossier : 114 patients ont donc été inclus. Un total de 188 biopsies a été pratiqué.</div><div>L’âge moyen était de 44 ans, avec une majorité d'hommes (76 %).</div><div>Concernant les classifications cliniques des patients, il y avait selon celle de l'OMS 24 % formes PB et 76 % MB ; selon celle de Ridley-Jopling, 55 % formes tuberculoïdes et 44 % lépromateuses.</div><div>Concernant les classifications histologiques des biopsies, il y avait selon celle de l'OMS 31 % formes PB et 69 % MB ; selon celle de Ridley-Jopling (par patient), 52 % formes tuberculoïdes et 48 % lépromateuses.</div><div>La durée de traitement de première ligne était conforme aux recommandations dans 51 % (58/114) des cas. 18 % des patients (20/114) avaient eu une récidive et 5 % (6/114) en avaient eu deux.</div><div>L'absence de récidive n’était pas significativement associée ni avec les classifications cliniques OMS et Ridley-Jopling, ni avec la classification histologique et l'index bacillaire. Elle était significativement associée avec la présence d'un traitement (p = 0,02), mais pas avec sa conformité aux recommandations ni avec l'amélioration clinique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Dans notre étude, nous mettons en évidence une discordance entre les classifications PB et MB, ainsi qu'entre les classifications tuberculoïde et lépromateux, selon la clinique et l'histologie.</div><div>Les recommandations internationales prolongent le traitement des lèpres MB cliniques en raison d'un plus fort risque de récidive. Cependant dans notre étude, aucune association n'a été mise en évidence entre la forme MB (clinique ou histologique), la forme lépromateuse, ou l'index bacillaire, et la récidive ; et ce malgré une proportion élevée de traitements de durée inférieure.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces données nous questionnent sur la pertinence du choix de la durée de traitement selon la forme bacillaire clinique. Nous discutons donc, au vu de la morbidité liée aux récidives de lèpre, de l'intérêt de prolonger le traitement des formes PB au même titre que les formes MB.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"3 4","pages":"Page S2"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743224005877","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

La lèpre est une maladie infectieuse responsable d'atteintes dermatologique et neurologique liée à une réponse immunologique à la bactérie Mycobacterium leprae. Le diagnostic est fait sur une présentation clinique compatible avec mise en évidence des bacilles à l'examen histologique. La prise en charge thérapeutique, basée sur une trithérapie antibiotique, dépend de la classification clinique de l'OMS en fonction du nombre de lésions initiales : les patients avec moins de 5 lésions (paucibacillaire, PB) sont traités 6 mois et ceux avec 5 lésions ou plus (multibacillaire, MB), 1 an. Cependant, l'examen histologique permet également de quantifier l'index bacillaire séparant les lèpres PB et MB et utilisé en pratique pour le suivi des patients en calculant sa décroissance sur des biopsies répétées.
L'objectif de ce travail était d’évaluer la corrélation entre les classifications clinique et histologique de la lèpre, et leur lien avec le risque de récidive après l'arrêt du traitement.

Matériels et méthodes

Tous les patients avec un diagnostic de lèpre confirmée par histologie entre 2011 et 2024 ont été inclus. Les patients dont les données cliniques étaient manquantes ont été exclus de l’étude. Les données cliniques, thérapeutiques et sur la récidive ont été recueillies rétrospectivement et en aveugle des caractéristiques histologiques.

Résultats

Un diagnostic de lèpre avait été confirmé par histologie pour 141 patients mais 27 ont été exclus faute de dossier : 114 patients ont donc été inclus. Un total de 188 biopsies a été pratiqué.
L’âge moyen était de 44 ans, avec une majorité d'hommes (76 %).
Concernant les classifications cliniques des patients, il y avait selon celle de l'OMS 24 % formes PB et 76 % MB ; selon celle de Ridley-Jopling, 55 % formes tuberculoïdes et 44 % lépromateuses.
Concernant les classifications histologiques des biopsies, il y avait selon celle de l'OMS 31 % formes PB et 69 % MB ; selon celle de Ridley-Jopling (par patient), 52 % formes tuberculoïdes et 48 % lépromateuses.
La durée de traitement de première ligne était conforme aux recommandations dans 51 % (58/114) des cas. 18 % des patients (20/114) avaient eu une récidive et 5 % (6/114) en avaient eu deux.
L'absence de récidive n’était pas significativement associée ni avec les classifications cliniques OMS et Ridley-Jopling, ni avec la classification histologique et l'index bacillaire. Elle était significativement associée avec la présence d'un traitement (p = 0,02), mais pas avec sa conformité aux recommandations ni avec l'amélioration clinique.

Discussion

Dans notre étude, nous mettons en évidence une discordance entre les classifications PB et MB, ainsi qu'entre les classifications tuberculoïde et lépromateux, selon la clinique et l'histologie.
Les recommandations internationales prolongent le traitement des lèpres MB cliniques en raison d'un plus fort risque de récidive. Cependant dans notre étude, aucune association n'a été mise en évidence entre la forme MB (clinique ou histologique), la forme lépromateuse, ou l'index bacillaire, et la récidive ; et ce malgré une proportion élevée de traitements de durée inférieure.

Conclusion

Ces données nous questionnent sur la pertinence du choix de la durée de traitement selon la forme bacillaire clinique. Nous discutons donc, au vu de la morbidité liée aux récidives de lèpre, de l'intérêt de prolonger le traitement des formes PB au même titre que les formes MB.
2011年至2024年圭亚那麻风病病例的临床和组织学数据比较:组织学对治疗决策的影响
麻风病是一种由对麻风病分枝杆菌的免疫反应引起的皮肤和神经损伤的传染病。诊断是在临床表现与组织检查中发现的细菌相一致的基础上进行的。承担基于一种疗法治疗,抗生素,取决于与世卫组织的临床分类数目不同的初始损伤:与患者病变(paucibacillaire不足5%,PB)受到损伤和那些同6月5或以上(multibacillaire MB)、1年。然而,组织学检查也可以量化分离PB和MB麻风病的杆菌指数,并在实践中用于监测患者,通过计算其在重复活检中的下降。这项工作的目的是评估麻风病的临床和组织学分类之间的相关性,以及它们与停止治疗后复发风险的关系。材料和方法包括2011年至2024年期间通过组织学确认的麻风病诊断的所有患者。缺乏临床数据的患者被排除在研究之外。对组织特征进行回顾性和盲目的临床、治疗和复发数据收集。结果141例患者经组织学确诊为麻风病,但27例因病历不足而被排除在外,因此纳入了114例。共进行188例活检。中位年龄为44岁,多数为男性(76%)。关于患者的临床分类,根据世卫组织的数据,24%为PB型,76%为MB型;根据Ridley-Jopling的数据,55%是结核病,44%是麻风病。关于活检的组织分类,根据世卫组织的分类,31%为PB型,69%为MB型;根据雷德利-乔普林(Ridley-Jopling)的数据(每个患者),52%的患者患有结核病,48%的患者患有麻风病。在51%(58/114)的病例中,一线治疗时间符合建议。18%(20/114)有复发,5%(6/114)有两次复发。无复发与世卫组织和雷德利-乔普林临床分类、组织分类和杆菌指数没有显著相关性。它与治疗的存在(p = 0.02)显著相关,但与建议的符合性或临床改善无关。在我们的研究中,我们强调了PB和MB分类之间的差异,以及结核病和麻风病分类之间的差异,这取决于临床和病史。国际建议延长临床MB麻风病的治疗时间,因为复发的风险更高。然而,在我们的研究中,没有证据表明MB型(临床或组织学)、麻风病型或杆菌指数与复发有关;尽管有很大比例的治疗时间较短。结论这些数据对根据临床形式选择治疗时间的相关性提出了疑问。因此,鉴于麻风病复发的发病率,我们正在讨论扩大对MB型和PB型的治疗的好处。
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