M. Cap , L. Fourage , L. Mouézy , J. Raimbourg , P. Hulo , J. Chen , S. Bordenave , M. Corvaisier-Chiron , E. Pons-Tostivint
{"title":"Évaluation du retour au travail des patients ayant reçu un traitement systémique pour un cancer pulmonaire non à petites cellules","authors":"M. Cap , L. Fourage , L. Mouézy , J. Raimbourg , P. Hulo , J. Chen , S. Bordenave , M. Corvaisier-Chiron , E. Pons-Tostivint","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.119","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est le premier cancer incident chez les hommes et le troisième chez les femmes. Une étude de l’INCA en 2018 avait mis en évidence des difficultés de retour au travail (RT) chez les survivants de cancer <span><span>[1]</span></span>. Les dernières avancées thérapeutiques ont permis une nette amélioration du pronostic des patients porteurs d’un CBNPC. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer la proportion de patients reprenant une activité professionnelle après un traitement systémique pour un CBNPC. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les facteurs associés au RT.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agissait d’une étude française bicentrique. Les patients devaient (i) être âgés de 18 à 62 ans lors du diagnostic, (ii) avoir reçu un traitement systémique pour leur CBNPC (thérapie ciblée per os ou intraveineuse, chimiothérapie, immunothérapie), (iii) être en activité professionnelle dans l’année précédant le diagnostic, (iv) avoir une néoplasie stable depuis au moins 6 mois. Un questionnaire a été remis aux patients pour collecter des informations socio-économiques et analyser les motivations et freins au RT. L’association entre ces variables et le RT a été testée par un modèle de régression logistique binomiale.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre janvier 2021 et juillet 2022, 130 patients suivis en consultation d’oncologie répondaient aux critères d’inclusion. Au total, 62 patients (47,7 %) ont accepté de répondre au questionnaire. La cohorte était composée de 32 hommes (51,6 %). Plus de la moitié des patients (33/62, 53,2 %) avait une néoplasie d’emblée métastatique, et 12,9 % (8/62) présentaient un stade localisé. L’âge moyen au diagnostic était de 51,3 ans [IC95 % : 49,9–52,7]. L’histologie était majoritairement non épidermoïde (55/62, 88 %). La durée médiane entre la date de diagnostic et l’inclusion était de 54 mois (range : 29–117 mois).</div><div>Au total, 19/62 patients (30,6 %) avaient repris une activité professionnelle. La durée moyenne entre le diagnostic et le RT était de 17,9 mois [IC95 % : 12,3–23,5]. Le <span><span>Tableau 1</span></span> détaille les caractéristiques des deux groupes. En analyse univariée, un âge<!--> <!--><<!--> <!-->55 ans et un Performans Status (PS) à 0 lors de la dernière consultation étaient significativement associés au RTW (<em>p-values</em> respectivement à 0,01 et 0,02). Il n’y avait pas de différence concernant le nombre de lignes de traitements (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,273), la présence de métastases cérébrales (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,64) ou la catégorie socioprofessionnelle (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,57). En analyse multivariée, l’âge (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006) et le PS (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) étaient associés à un RT, alors que la prise d’antidépresseur ou d’anxiolytique était inversement associée au RT (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03). Dans le groupe RT, les patients ont déclaré présenter des difficultés au travail en lien avec la maladie et/ou les traitements dans 31 % des cas, des difficultés psychologiques dans 22 % des cas et des difficultés du fait d’absence en lien avec les rendez-vous médicaux dans 13 % des cas. Parmi les patients n’ayant pas repris, 68 % ont déclaré que leur état physique était incompatible avec leur travail et 11 % que le RT leur avait été déconseillé par un médecin.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous avons mis en évidence dans notre étude un taux de RT de 30,6 % chez des patients recevant un traitement systémique pour un CBNPC. L’âge, l’état général et la prise d’anxiolytique ou d’antidépresseur influent sur le retour au travail. Des études spécifiques sur les freins et leviers à la reprise du travail seraient nécessaires dans cette population.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 54"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324002210","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est le premier cancer incident chez les hommes et le troisième chez les femmes. Une étude de l’INCA en 2018 avait mis en évidence des difficultés de retour au travail (RT) chez les survivants de cancer [1]. Les dernières avancées thérapeutiques ont permis une nette amélioration du pronostic des patients porteurs d’un CBNPC. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer la proportion de patients reprenant une activité professionnelle après un traitement systémique pour un CBNPC. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les facteurs associés au RT.
Méthodes
Il s’agissait d’une étude française bicentrique. Les patients devaient (i) être âgés de 18 à 62 ans lors du diagnostic, (ii) avoir reçu un traitement systémique pour leur CBNPC (thérapie ciblée per os ou intraveineuse, chimiothérapie, immunothérapie), (iii) être en activité professionnelle dans l’année précédant le diagnostic, (iv) avoir une néoplasie stable depuis au moins 6 mois. Un questionnaire a été remis aux patients pour collecter des informations socio-économiques et analyser les motivations et freins au RT. L’association entre ces variables et le RT a été testée par un modèle de régression logistique binomiale.
Résultats
Entre janvier 2021 et juillet 2022, 130 patients suivis en consultation d’oncologie répondaient aux critères d’inclusion. Au total, 62 patients (47,7 %) ont accepté de répondre au questionnaire. La cohorte était composée de 32 hommes (51,6 %). Plus de la moitié des patients (33/62, 53,2 %) avait une néoplasie d’emblée métastatique, et 12,9 % (8/62) présentaient un stade localisé. L’âge moyen au diagnostic était de 51,3 ans [IC95 % : 49,9–52,7]. L’histologie était majoritairement non épidermoïde (55/62, 88 %). La durée médiane entre la date de diagnostic et l’inclusion était de 54 mois (range : 29–117 mois).
Au total, 19/62 patients (30,6 %) avaient repris une activité professionnelle. La durée moyenne entre le diagnostic et le RT était de 17,9 mois [IC95 % : 12,3–23,5]. Le Tableau 1 détaille les caractéristiques des deux groupes. En analyse univariée, un âge < 55 ans et un Performans Status (PS) à 0 lors de la dernière consultation étaient significativement associés au RTW (p-values respectivement à 0,01 et 0,02). Il n’y avait pas de différence concernant le nombre de lignes de traitements (p = 0,273), la présence de métastases cérébrales (p = 0,64) ou la catégorie socioprofessionnelle (p = 0,57). En analyse multivariée, l’âge (p = 0,006) et le PS (p = 0,02) étaient associés à un RT, alors que la prise d’antidépresseur ou d’anxiolytique était inversement associée au RT (p = 0,03). Dans le groupe RT, les patients ont déclaré présenter des difficultés au travail en lien avec la maladie et/ou les traitements dans 31 % des cas, des difficultés psychologiques dans 22 % des cas et des difficultés du fait d’absence en lien avec les rendez-vous médicaux dans 13 % des cas. Parmi les patients n’ayant pas repris, 68 % ont déclaré que leur état physique était incompatible avec leur travail et 11 % que le RT leur avait été déconseillé par un médecin.
Conclusion
Nous avons mis en évidence dans notre étude un taux de RT de 30,6 % chez des patients recevant un traitement systémique pour un CBNPC. L’âge, l’état général et la prise d’anxiolytique ou d’antidépresseur influent sur le retour au travail. Des études spécifiques sur les freins et leviers à la reprise du travail seraient nécessaires dans cette population.