Pneumopathies d’hypersensibilité domestiques : pourquoi faut-il absolument essayer de documenter une exposition aux moisissures ?

Q4 Medicine
C. Chaillou , C. Menigoz , Q. Maubert , F. Laboue , F. Corne , A. Moui , C. Guibert , E. Magois , J. Provoost , O. Morla , A. Le Gal , C. Sagan , C. Kandel-Aznar , M.-C. Copin , D. Hassoun , R. Habeau , A. Le Vilain , A. Riodel , P. Priou , R. Esnaud , S. Dirou
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Abstract

Introduction

Plus de 200 antigènes d’exposition peuvent être pourvoyeurs de pneumopathie d’hypersensibilité (PHS). L’habitat apparaît comme un lieu à risque d’exposer les patients à des antigènes responsables de PHS domestique. L’absence d’identification de l’antigène semblerait constituer un facteur de mauvais pronostic. Or, les données sur l’évolution de la PHS selon le type d’antigène identifié sont encore rares.

Méthodes

Étude observationnelle, rétrospective, portant sur tous les patients dont la PHS a été diagnostiquée en discussion multidisciplinaire dans 2 CHU entre 2013 et 2023. Les données fonctionnelles et radiologiques ont été collectées au moment du diagnostic et lors du suivi à 12 mois. Une exposition antigénique a été recherchée par l’anamnèse ou documentée après visite du domicile par un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI).

Résultats

Parmi les 134 patients de cette cohorte régionale (43 % de femmes, 56 % de non-fumeurs, âge médian 75 ans), la CVF et la DLCO médianes au diagnostic étaient respectivement de 80 % (EIQ : 65–95 %) et de 53 % (EIQ : 41–68 %) de la théorique. Un diagnostic de PHS fibrosante a été posé chez 79 % des patients avec des patterns scanographiques typiques (36 % des cas) ou compatibles (30 % des cas). Une biopsie pulmonaire chirurgicale ou par cryobiopsie a été nécessaire pour poser le diagnostic chez 32 patients. Dans cette population, 72 patients (60 %) étaient exposés aux moisissures dont 32 avaient aussi une exposition aviaire. Une exposition antigénique a été documentée par le CMEI chez 52 patients. D’après les observations du CMEI, 35 % des patients exposés aux moisissures avaient une ventilation inefficace alors que tous les patients non exposés possédaient une ventilation fonctionnelle. Un déclin plus important de la CVF à 12 mois a été constaté chez les exposés (–7 vs –1 % ; p = 0,046). La dyspnée évaluée par l’échelle mMRC s’est aggravée plus fréquemment lors du suivi chez les exposés (31 vs 12 % ; p = 0,041). Un phénotype progressif défini selon les recommandations ATS 2022 a été retrouvé chez 19 des patients exposés aux moisissures contre seulement 2 patients non exposés (p < 0,01). Les patients exposés ont présenté plus d’exacerbations (28 %) que les non exposés (10 % ; p = 0,02). Les patients exposés aux moisissures avaient tendance à présenter plus de lésions fibrosantes (87 vs 77 % ; p = 0,17) au diagnostic. Le taux de lymphocytes dans le lavage bronchoalvéolaire était de 21 % (8–45 %) chez les exposés vs 17 % (6–43 %) chez les non exposés (p = 0,68). L’exposition aux moisissures n’était pas associée à la mortalité (p = 0,64). L’absence d’identification d’antigène n’était pas associée à un risque plus élevé de progression, d’exacerbation ou de décès.

Conclusion

La pollution intérieure est devenue un axe majeur de santé publique. L’exposition aux moisissures chez les patients atteints de PHS domestique est associée à un moins bon pronostic en termes de déclin de la fonction respiratoire, de phénotype progressif de la maladie fibrosante et de risque d’exacerbation. Il est donc très important de réaliser une enquête environnementale précoce incluant la recherche d’une exposition aux moisissures et ce d’autant plus que l’exposition n’apparaît souvent pas évidente à l’interrogatoire du patient.
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Revue des Maladies Respiratoires Actualites
Revue des Maladies Respiratoires Actualites Medicine-Pulmonary and Respiratory Medicine
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