{"title":"L’hypomélanose d’Ito, symptôme ou diagnostic ? Diversité étiologique et mécanismes","authors":"Paul Kuentz , Pierre Vabres","doi":"10.1016/j.morpho.2024.100843","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>L’hypomélanose d’Ito (HI) est la troisième anomalie neurocutanée la plus fréquente. Elle est caractérisée par une hypopigmentation suivant les lignes de Blashko ou segmentaire, au niveau du tronc et des membres, présentes dès la naissance ou apparaissant lors de la petite enfance. L’HI s’intègre généralement dans une présentation syndromique impliquant a minima une atteinte du système nerveux central. L’étiologie de l’HI reste encore mal comprise. Le caractère sporadique est le plus fréquent, lié à une anomalie postzygotique chromosomique ou moléculaire, en dehors de variants du chromosome X présents chez les sujets de sexe féminin à l’état homogène, cause d’un sexe ratio de 2,5 ♀/1 ♂, impliquant un mosaïcisme fonctionnel (inactivation de l’X) et une possible transmission liée à l’X. Des anomalies chromosomiques variées gonosomiques ou autosomiques, présentes dans les fibroblastes et/ou kératinocytes, ont été rapportées dès les années 1960. Nous avons rapporté des anomalies moléculaires postzygotiques en peau atteinte de gènes de différentes voies de signalisation. La physiopathologie implique une diminution de la production de mélanine, des études fonctionnelles nous ont permis de montrer : une diminution de l’étalement cellulaire et des fibres de stress ainsi qu’une désorganisation des microtubules en cas de variant pathogène de <em>RHOA</em> <span><span>[1]</span></span> ; une diminution du nombre de mélanocytes et du nombre de mélanosomes de stade 4 dans les mélanocytes et kératinocytes en cas de variant pathogène de <em>MTOR</em> <span><span>[2]</span></span> ; en réponse à la MSH, une diminution du nombre et de la longueur des prolongements cytoplasmiques des mélanocytes ainsi qu’une diminution du nombre des mélanosomes pour un troisième gène en cours de publication. Du fait du caractère aspécifique des anomalies chromosomiques ou moléculaires identifiées en cas d’HI, que l’on pourrait également qualifier d’hypomélanose blashkoïde ou en mosaïque, il semble qu’il s’agisse plutôt d’un terme descriptif équivalent à un symptôme plutôt qu’un diagnostic.</div></div>","PeriodicalId":39316,"journal":{"name":"Morphologie","volume":"108 363","pages":"Article 100843"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Morphologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1286011524000833","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
L’hypomélanose d’Ito (HI) est la troisième anomalie neurocutanée la plus fréquente. Elle est caractérisée par une hypopigmentation suivant les lignes de Blashko ou segmentaire, au niveau du tronc et des membres, présentes dès la naissance ou apparaissant lors de la petite enfance. L’HI s’intègre généralement dans une présentation syndromique impliquant a minima une atteinte du système nerveux central. L’étiologie de l’HI reste encore mal comprise. Le caractère sporadique est le plus fréquent, lié à une anomalie postzygotique chromosomique ou moléculaire, en dehors de variants du chromosome X présents chez les sujets de sexe féminin à l’état homogène, cause d’un sexe ratio de 2,5 ♀/1 ♂, impliquant un mosaïcisme fonctionnel (inactivation de l’X) et une possible transmission liée à l’X. Des anomalies chromosomiques variées gonosomiques ou autosomiques, présentes dans les fibroblastes et/ou kératinocytes, ont été rapportées dès les années 1960. Nous avons rapporté des anomalies moléculaires postzygotiques en peau atteinte de gènes de différentes voies de signalisation. La physiopathologie implique une diminution de la production de mélanine, des études fonctionnelles nous ont permis de montrer : une diminution de l’étalement cellulaire et des fibres de stress ainsi qu’une désorganisation des microtubules en cas de variant pathogène de RHOA[1] ; une diminution du nombre de mélanocytes et du nombre de mélanosomes de stade 4 dans les mélanocytes et kératinocytes en cas de variant pathogène de MTOR[2] ; en réponse à la MSH, une diminution du nombre et de la longueur des prolongements cytoplasmiques des mélanocytes ainsi qu’une diminution du nombre des mélanosomes pour un troisième gène en cours de publication. Du fait du caractère aspécifique des anomalies chromosomiques ou moléculaires identifiées en cas d’HI, que l’on pourrait également qualifier d’hypomélanose blashkoïde ou en mosaïque, il semble qu’il s’agisse plutôt d’un terme descriptif équivalent à un symptôme plutôt qu’un diagnostic.
期刊介绍:
Morphologie est une revue universitaire avec une ouverture médicale qui sa adresse aux enseignants, aux étudiants, aux chercheurs et aux cliniciens en anatomie et en morphologie. Vous y trouverez les développements les plus actuels de votre spécialité, en France comme a international. Le objectif de Morphologie est d?offrir des lectures privilégiées sous forme de revues générales, d?articles originaux, de mises au point didactiques et de revues de la littérature, qui permettront notamment aux enseignants de optimiser leurs cours et aux spécialistes d?enrichir leurs connaissances.