Les fractures périprothétiques de hanches sont-elles des fractures ostéoporotiques ?

Q4 Medicine
V. Houel, C. Philippoteaux, J. Paccou
{"title":"Les fractures périprothétiques de hanches sont-elles des fractures ostéoporotiques ?","authors":"V. Houel,&nbsp;C. Philippoteaux,&nbsp;J. Paccou","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.372","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les fractures périprothétiques (PPF) (<span><span>Fig. 1</span></span>) sont de plus en plus fréquentes en raison d’une prévalence croissante d’arthroplasties dans une population vieillissante. Ces fractures représentent un enjeu de santé publique en raison des difficultés de prise en charge et du coût associé. Ce sujet a été encore peu étudié et la nature ostéoporotique de ces fractures est débattue. L’objectif principal de ce travail était de comparer les valeurs densitométriques des patients ayant une fracture périprothétique de hanche (PFF) à celles des patients nécessitant une arthroplastie de hanche pour fracture de l’extrémité supérieure du fémur (FESF).</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Une étude rétrospective monocentrique a été menée sur 517 PPF survenues à basse cinétique chez des patients de 50 ans ou plus, identifiés via la filière fracture et/ou par le codage CIM 10 (M96.6) entre janvier 2016 et décembre 2022. Sur 517 PPF, 389 (75,2 %) étaient des PFF. L’étude s’est focalisée uniquement sur les patients ayant eu une densitométrie osseuse (DMO). Les patients du groupe PFF (71 patients) ont été ensuite comparés à aux patients du groupe arthroplastie totale de hanche suite à une FESF (117 patients).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Concernant le groupe PFF, l’implant initial était une PTH dans 96 % des cas, un clou gamma (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et un resurfaçage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). L’indication était une coxarthrose dans 60 % des cas et pour FESF dans 35 % des cas. Dans le groupe PFF, on notait une proportion féminine de 78,9 %, un âge moyen de 79,3<!--> <!-->±<!--> <!-->10,6 ans et un IMC moyen de 26,2<!--> <!-->±<!--> <!-->5,7<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>. Comparativement au groupe FESF, les patients du groupe PFF étaient plus âgés (79,3<!--> <!-->±<!--> <!-->10,6 vs 74,5<!--> <!-->±<!--> <!-->10,7, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002), plus souvent en situation d’obésité (29,6 % vs 8,6 %, <em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,001) et comorbides (score de Charlson de 5,0 (4,0–7,0) vs 4,0 (3,0–5,5), <em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,001). Les maladies cardiovasculaires représentaient la principale comorbidité (83,1 % vs 67,2 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,017). Les chutes (54,3 % vs 26,1 %, <em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,001) et les antécédents de fractures de fragilité (69,0 % vs 44,0 %, <em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,001) étaient plus fréquents dans le groupe PFF. Les valeurs densitométriques étaient diminuées (ostéopénie/ostéoporose) pour 71,8 % des patients avec PFF contre 91,5 % pour le groupe FESF (<em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,001). Les T-scores moyens ajustés (<em>standard error of the mean</em>, SEM) sur l’âge, le sexe et l’IMC différaient entre les deux groupes au rachis lombaire [−0,5 (0,2) vs −1,2 (0,2), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,008], mais pas au col fémoral [−2,0 (0,1) vs −2,3 (0,1), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,08] ni à la hanche totale [−1,7 (0,2) vs −1,8 (0,1), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,49].</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La prévalence de l’ostéoporose/ostéopénie dans le groupe PFF, bien qu’élevée, est significativement inférieure à celle du groupe FESF. Pour autant, les caractéristiques démographiques (âge, IMC), cliniques (comorbidités, chutes) et les facteurs de risque d’ostéoporose (antécédents de fracture de fragilité) des patients avec PFF semblent indiquer une fragilité plus importante que chez les patients présentant une FESF.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Au vu des résultats, il existe un rationnel à traiter les PFF comme des fractures ostéoporotiques ainsi qu’une indication à améliorer la prévention primaire de survenue des PFF avant toute arthroplastie, en partenariat avec les chirurgiens orthopédiques.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A78-A79"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1169833024006008","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0

Abstract

Introduction

Les fractures périprothétiques (PPF) (Fig. 1) sont de plus en plus fréquentes en raison d’une prévalence croissante d’arthroplasties dans une population vieillissante. Ces fractures représentent un enjeu de santé publique en raison des difficultés de prise en charge et du coût associé. Ce sujet a été encore peu étudié et la nature ostéoporotique de ces fractures est débattue. L’objectif principal de ce travail était de comparer les valeurs densitométriques des patients ayant une fracture périprothétique de hanche (PFF) à celles des patients nécessitant une arthroplastie de hanche pour fracture de l’extrémité supérieure du fémur (FESF).

Matériels et méthodes

Une étude rétrospective monocentrique a été menée sur 517 PPF survenues à basse cinétique chez des patients de 50 ans ou plus, identifiés via la filière fracture et/ou par le codage CIM 10 (M96.6) entre janvier 2016 et décembre 2022. Sur 517 PPF, 389 (75,2 %) étaient des PFF. L’étude s’est focalisée uniquement sur les patients ayant eu une densitométrie osseuse (DMO). Les patients du groupe PFF (71 patients) ont été ensuite comparés à aux patients du groupe arthroplastie totale de hanche suite à une FESF (117 patients).

Résultats

Concernant le groupe PFF, l’implant initial était une PTH dans 96 % des cas, un clou gamma (n = 2) et un resurfaçage (n = 1). L’indication était une coxarthrose dans 60 % des cas et pour FESF dans 35 % des cas. Dans le groupe PFF, on notait une proportion féminine de 78,9 %, un âge moyen de 79,3 ± 10,6 ans et un IMC moyen de 26,2 ± 5,7 kg/m2. Comparativement au groupe FESF, les patients du groupe PFF étaient plus âgés (79,3 ± 10,6 vs 74,5 ± 10,7, p = 0,002), plus souvent en situation d’obésité (29,6 % vs 8,6 %, p < 0,001) et comorbides (score de Charlson de 5,0 (4,0–7,0) vs 4,0 (3,0–5,5), p < 0,001). Les maladies cardiovasculaires représentaient la principale comorbidité (83,1 % vs 67,2 %, p = 0,017). Les chutes (54,3 % vs 26,1 %, p < 0,001) et les antécédents de fractures de fragilité (69,0 % vs 44,0 %, p < 0,001) étaient plus fréquents dans le groupe PFF. Les valeurs densitométriques étaient diminuées (ostéopénie/ostéoporose) pour 71,8 % des patients avec PFF contre 91,5 % pour le groupe FESF (p < 0,001). Les T-scores moyens ajustés (standard error of the mean, SEM) sur l’âge, le sexe et l’IMC différaient entre les deux groupes au rachis lombaire [−0,5 (0,2) vs −1,2 (0,2), p = 0,008], mais pas au col fémoral [−2,0 (0,1) vs −2,3 (0,1), p = 0,08] ni à la hanche totale [−1,7 (0,2) vs −1,8 (0,1), p = 0,49].

Discussion

La prévalence de l’ostéoporose/ostéopénie dans le groupe PFF, bien qu’élevée, est significativement inférieure à celle du groupe FESF. Pour autant, les caractéristiques démographiques (âge, IMC), cliniques (comorbidités, chutes) et les facteurs de risque d’ostéoporose (antécédents de fracture de fragilité) des patients avec PFF semblent indiquer une fragilité plus importante que chez les patients présentant une FESF.

Conclusion

Au vu des résultats, il existe un rationnel à traiter les PFF comme des fractures ostéoporotiques ainsi qu’une indication à améliorer la prévention primaire de survenue des PFF avant toute arthroplastie, en partenariat avec les chirurgiens orthopédiques.
髋关节假体周围骨折是骨质疏松性骨折吗?
导言:随着老龄化人口关节置换术的日益普及,假体周围骨折(PPF)(图 1)也变得越来越常见。这些骨折是一个公共卫生问题,因为处理这些骨折非常困难,而且需要支付相关费用。目前对这一问题的研究还很少,对这些骨折的骨质疏松性质也存在争议。本研究的主要目的是比较髋关节假体周围骨折(PFF)患者与因股骨上端骨折(FESF)需要进行髋关节置换术的患者的骨密度值。材料与方法对2016年1月至2022年12月期间通过骨折路径和/或ICD 10编码(M96.6)确定的517例50岁及以上低动能PPF患者进行了单中心回顾性研究。在 517 例 PPF 中,389 例(75.2%)为 PFF。该研究仅关注进行了骨密度测量(BMD)的患者。然后,将 PFF 组患者(71 例)与 ESF 后的全髋关节置换术组患者(117 例)进行比较。结果 在 PFF 组中,96% 的病例最初植入的是全髋关节置换术、伽马钉(2 例)和再植(1 例)。60%的病例的适应症是髋关节病,35%的病例的适应症是FESF。在 PFF 组中,女性占 78.9%,平均年龄为 79.3 ± 10.6 岁,平均体重指数为 26.2 ± 5.7 kg/m2。与 FESF 组相比,PFF 组的患者年龄更大(79.3 ± 10.6 vs 74.5 ± 10.7,p = 0.002),更肥胖(29.6% vs 8.6%,p < 0.001),且合并多种疾病(Charlson 评分 5.0 (4.0-7.0) vs 4.0 (3.0-5.5),p < 0.001)。心血管疾病是主要合并症(83.1% vs 67.2%,p = 0.017)。跌倒(54.3% 对 26.1%,p < 0.001)和脆性骨折史(69.0% 对 44.0%,p < 0.001)在 PFF 组中更为常见。71.8%的 PFF 患者的骨密度值降低(骨质疏松/骨质疏松症),而 FESF 组为 91.5%(p <0.001)。根据年龄、性别和体重指数调整后,两组腰椎的平均 T 值(平均值标准误差,SEM)不同 [-0.5 (0. 2) vs -1.2 (0. 2)] 、2) vs -1.2 (0.2),p = 0.008],但在股骨颈[-2.0 (0.1) vs -2.3 (0.1),p = 0.08]和全髋[-1.7 (0.2) vs -1.8 (0.1),p = 0.49]处没有差异。讨论PFF组的骨质疏松症/骨质疏松症发病率虽然较高,但明显低于FESF组。然而,LFP 患者的人口统计学特征(年龄、体重指数)、临床特征(合并症、跌倒)和骨质疏松症风险因素(脆性骨折史)均表明其脆性高于 ESF 患者。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
求助全文
约1分钟内获得全文 求助全文
来源期刊
CiteScore
0.10
自引率
0.00%
发文量
122
审稿时长
56 days
期刊介绍: Revue de la Société française de rhumatologie, la Revue du rhumatisme publie des articles originaux, des éditoriaux, des revues generales, des faits cliniques, des notes techniques, des lettres à la rédaction, concernant les maladies des articulations, des os et du rachis. En outre, quatre fois par an, des monographies traitent de sujets importants dans la spécialité, sous forme de mises au point de qualité
×
引用
GB/T 7714-2015
复制
MLA
复制
APA
复制
导出至
BibTeX EndNote RefMan NoteFirst NoteExpress
×
提示
您的信息不完整,为了账户安全,请先补充。
现在去补充
×
提示
您因"违规操作"
具体请查看互助需知
我知道了
×
提示
确定
请完成安全验证×
copy
已复制链接
快去分享给好友吧!
我知道了
右上角分享
点击右上角分享
0
联系我们:info@booksci.cn Book学术提供免费学术资源搜索服务,方便国内外学者检索中英文文献。致力于提供最便捷和优质的服务体验。 Copyright © 2023 布克学术 All rights reserved.
京ICP备2023020795号-1
ghs 京公网安备 11010802042870号
Book学术文献互助
Book学术文献互助群
群 号:481959085
Book学术官方微信