Caractéristiques cliniques et paracliniques de la cohorte française d’ostéopathie au méthotrexate METHOFRACT

Q4 Medicine
F. Robin , R. Ghossan , N. Mehsen , L. Triquet , G. Coiffier , M. Mina , M.E. Pickering , C. Barthe , J. Paccou , I. Roitg , J.P. Hauzeur , E. Chatelus , E. Koumakis , A. Aubrun , M. Branquet , J.L. Legrand , T. Schaeverbeke , A. Leloix , E. Massy , M. Masson , P. Guggenbuhl
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Les données recueillies étaient cliniques (recherche des causes classiques et des facteurs de risque de la fragilité osseuse, modalités de traitement après le diagnostic, localisation des fractures), densitométrique (résultats de la densité minérale osseuse au moment du diagnostic et au cours du suivi si disponible), biologique (bilan biologique à la recherche d’une ostéopathie fragilisante) et d’imagerie (imagerie utilisée pour le diagnostic).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre 2012 et 2024, 64 patients ont été identifiés comme atteints d’ostéopathie au MTX sur la base principalement d’une description clinique et d’imagerie évocatrice (<span><span>Fig. 1</span></span>) auxquels s’ajoutent dix autres patients identifiés par la base de données française de pharmacovigilance. 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Le diagnostic était réalisé par IRM de la localisation douloureuse (85 %), mais la scintigraphie osseuse était également utilisée (32 patients, 45 %). Le traitement comprenait classiquement l’arrêt du méthotrexate (89 %) avec l’ajout d’un traitement complémentaire (principalement par bisphosphonates [BP]) chez 42 patients (58 %). L’évolution des douleurs et des fractures a été bonne chez 83 % des patients. Sur les 25 patients évalués à distance (6 mois) traités par arrêt du MTX seul, 92 % présentait une bonne évolution clinique avec cicatrisation sans nouvelle fracture contre 79 % (33 patients) chez les patients traités par arrêt du MTX et BP. Sur les 8 patients chez qui le MTX était maintenu, 50 % présentait une cicatrisation lente ou une nouvelle fracture. 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Abstract

Introduction

L’ostéopathie induite par le méthotrexate est une affection rare. Elle est souvent révélée par des douleurs des membres inférieurs liées à des fractures/fissures osseuses métaphysaires, principalement du tibia ou des os du pied. L’objectif principal de cette étude était d’identifier la population affectée et éventuellement d’identifier des facteurs de risque.

Patients et méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique incluant tous les patients identifiés comme présentant une présentation clinique et/ou paraclinique évocatrice d’ostéopathie liée au MTX. Étaient inclus, par ailleurs, des patients identifiés par la pharmacovigilance nationale, après analyse du dossier médical par l’investigateur principal (FR). Les données recueillies étaient cliniques (recherche des causes classiques et des facteurs de risque de la fragilité osseuse, modalités de traitement après le diagnostic, localisation des fractures), densitométrique (résultats de la densité minérale osseuse au moment du diagnostic et au cours du suivi si disponible), biologique (bilan biologique à la recherche d’une ostéopathie fragilisante) et d’imagerie (imagerie utilisée pour le diagnostic).

Résultats

Entre 2012 et 2024, 64 patients ont été identifiés comme atteints d’ostéopathie au MTX sur la base principalement d’une description clinique et d’imagerie évocatrice (Fig. 1) auxquels s’ajoutent dix autres patients identifiés par la base de données française de pharmacovigilance. Il s’agissait principalement de femmes ménopausées (69/74, 94 %) atteintes de polyarthrite rhumatoïde séropositive (55/74, 74 %), avec des antécédents de fracture ostéoporotique sévère dans 22 % des cas et une ostéoporose densitométrique au moment du diagnostic chez 53 % des patients. Le rhumatisme au diagnostic était inactif ou peu actif (93 %). Seuls 31 patients (42 %) avaient une corticothérapie avec une dose moyenne de 6 (±3) mg/j. La modalité de prise (per os ou sous-cutanée) ou la dose de MTX ne semblait pas en lien avec le développement de ces fractures. Les fractures se situaient principalement dans les régions métaphysaires du tibia (85 %) ou sur les os du pied (55 %), avec des localisations multiples fréquentes (78 %). Le délai diagnostique était souvent important, expliquant la survenue de fractures répétées et s’additionnant au cours du temps (64 %). Le diagnostic était réalisé par IRM de la localisation douloureuse (85 %), mais la scintigraphie osseuse était également utilisée (32 patients, 45 %). Le traitement comprenait classiquement l’arrêt du méthotrexate (89 %) avec l’ajout d’un traitement complémentaire (principalement par bisphosphonates [BP]) chez 42 patients (58 %). L’évolution des douleurs et des fractures a été bonne chez 83 % des patients. Sur les 25 patients évalués à distance (6 mois) traités par arrêt du MTX seul, 92 % présentait une bonne évolution clinique avec cicatrisation sans nouvelle fracture contre 79 % (33 patients) chez les patients traités par arrêt du MTX et BP. Sur les 8 patients chez qui le MTX était maintenu, 50 % présentait une cicatrisation lente ou une nouvelle fracture. Huit patients ont bénéficié de tériparatide en monothérapie ou en association avec une bonne évolution clinique chez sept d’entre eux.

Conclusion

L’ostéopathie induite par le méthotrexate reste une affection rare mais doit être connue et évoquée, surtout en cas de douleurs des membres inférieurs de patientes ménopausées, non expliquées par un déséquilibre du rhumatisme sous-jacent et ne correspondant pas à des localisations de fractures ostéoporotiques classiques. Dans la majorité des cas, l’évolution clinique a été favorable, l’arrêt du méthotrexate permettait une amélioration clinique avec ou sans ajout de BP.
法国甲氨蝶呤骨病治疗队列 METHOFRACT 的临床和辅助临床特征
导言甲氨蝶呤诱发的骨病是一种罕见病。它通常表现为下肢疼痛,伴有骨骺骨折/裂缝,主要是胫骨或脚骨骨折/裂缝。本研究的主要目的是确定受影响的人群,并在可能的情况下确定风险因素。患者和方法我们开展了一项多中心回顾性研究,研究对象包括所有临床和/或辅助临床表现提示MTX相关骨病的患者。在主要研究人员(PI)对病历进行分析后,还纳入了由国家药物警戒确定的患者。收集的数据包括临床数据(寻找骨脆性的典型病因和风险因素、诊断后的治疗方法、骨折部位)、密度测量数据(诊断时和随访期间的骨矿密度结果(如有))、生物数据(寻找脆性相关骨病的生物检查)和成像数据(用于诊断的成像)。结果2012年至2024年期间,64名患者被确定为MTX诱导的骨病,主要依据是诱发性临床和影像学描述(图1),另外还有10名患者是通过法国药物警戒数据库确定的。这些患者主要是绝经后妇女(69/74,94%),类风湿性关节炎血清阳性(55/74,74%),22%的病例有严重骨质疏松性骨折病史,53%的患者在确诊时患有骨密度测量性骨质疏松症。确诊时风湿病不活跃或不太活跃(93%)。只有 31 名患者(42%)正在接受皮质类固醇治疗,平均剂量为 6 (±3) 毫克/天。MTX的给药方式(口服或皮下注射)或剂量似乎与骨折的发生无关。骨折主要位于胫骨骺区(85%)或足部骨骼(55%),多处骨折的发生率较高(78%)。诊断往往拖延很长时间,这也解释了为什么会出现随着时间的推移重复骨折的情况(64%)。诊断是通过疼痛部位的核磁共振成像(85%),但也使用骨闪烁成像(32 名患者,45%)。治疗方法通常是停用甲氨蝶呤(89%),同时在42名患者(58%)中增加辅助治疗(主要是双膦酸盐[BP])。83%的患者疼痛和骨折进展良好。在停止单独使用 MTX 后的一段时间(6 个月)内进行评估的 25 名患者中,92% 的患者临床疗程良好,骨折愈合且未出现新的骨折,而在停止 MTX 和 BP 治疗的患者中,79% 的患者(33 人)临床疗程良好。在继续使用 MTX 的 8 名患者中,50% 的患者愈合缓慢或出现新的骨折。8名患者接受了特立帕肽单药治疗或联合治疗,其中7名患者的临床进展良好。结论甲氨蝶呤诱发的骨病仍然是一种罕见病,但应加以认识和调查,尤其是绝经后患者的下肢疼痛病例,这些病例无法用潜在风湿病的失衡来解释,也不属于典型的骨质疏松性骨折部位。在大多数病例中,临床疗效良好,停用甲氨蝶呤后,无论是否加用补骨脂素,临床症状都会得到改善。
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期刊介绍: Revue de la Société française de rhumatologie, la Revue du rhumatisme publie des articles originaux, des éditoriaux, des revues generales, des faits cliniques, des notes techniques, des lettres à la rédaction, concernant les maladies des articulations, des os et du rachis. En outre, quatre fois par an, des monographies traitent de sujets importants dans la spécialité, sous forme de mises au point de qualité
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