S. Bouchereau , C. Cavalieri , C. Lebbé , C. Pagès , E. Gérard , J. Rouanet , C. Bejar , E. Maubec , N. Kramkimel , R. Vergara , C. Lesage , F. Grange , B. Bonniaud , S. Darras , B. Baroudjian , Y. Le Corre , F. Brunet Possenti , M. Saint-Jean , S. Belkaïd , E. Tournier , E. Funck-Brentano
{"title":"La réponse métabolique au TEP : un marqueur de réponse au traitement néoadjuvant dans le mélanome","authors":"S. Bouchereau , C. Cavalieri , C. Lebbé , C. Pagès , E. Gérard , J. Rouanet , C. Bejar , E. Maubec , N. Kramkimel , R. Vergara , C. Lesage , F. Grange , B. Bonniaud , S. Darras , B. Baroudjian , Y. Le Corre , F. Brunet Possenti , M. Saint-Jean , S. Belkaïd , E. Tournier , E. Funck-Brentano","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.531","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Dans les traitements néoadjuvants des mélanomes stade III–IV résécables, la réponse pathologique majeure (RPM,<!--> <!-->≤<!--> <!-->10 % de cellules tumorales viables) est associée à la survie sans récidive après chirurgie (SSR). L’objectif de notre étude est d’analyser, chez les patients inclus dans NEOMEL (étude de vie réelle nationale multicentrique rétrospective chez les patients ayant reçu un traitement néoadjuvant par inhibiteurs de <em>checkpoint</em>), les réponses métaboliques obtenues après traitement néoadjuvant avec les réponses pathologiques et la survie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Les patients de NEOMEL ayant eu des TEP 18F-FDG après le traitement néoadjuvant (≥<!--> <!-->1 perfusion) ont été inclus. Les taux de réponse au TEP (complète, partielle, stabilité ou progression) étaient analysés en fonction de la réponse pathologique selon les critères INMC (sensibilité, spécificité et rapports de vraisemblance du TEP sur la réponse pathologique) et de la SSR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 166 patients de NEOMEL, 73 avaient eu un TEP après le traitement néoadjuvant, d’âge médian 63,4 ans [25,4–87,3], dont 34 % femmes, 92 % ECOG 0, 47 % mutation BRAFV600E/K. Le traitement néoadjuvant était l’ipilimumab-nivolumab (30 %) ou un anti-PD1 seul (70 %). Parmi ces 73 patients, 19, 30, 14 et 37 % avaient une réponse complète, réponse partielle, stabilité et progression, respectivement. Parmi eux, 60 patients étaient opérés après traitement néoadjuvant et avaient une réponse pathologique INMC : 53 % de RPM, 7 % partielle et 40 % sans réponse. Le délai médian entre la chirurgie et le TEP scanner était de 12 jours [1–160]. Les patients ayant une réponse métabolique complète ou partielle avaient une RPM dans 93 % (27/29) des cas. Parmi eux, les réponses métaboliques complètes avaient tous une RPM (8/8). Le TEP avait une sensibilité de 93 %, spécificité de 84 %, et un taux de vraisemblance positif de 5,94 dans la détection de l’absence de RPM. Après un suivi de 7,1 mois [1,8–84,5], la médiane de SSR n’était atteinte dans aucun des groupes.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette étude montre que tous les patients avec réponse métabolique complète avaient une RPM, soit une très forte sensibilité du TEP pour évaluer la RPM. Il faudra continuer à suivre cette cohorte pour montrer que la réponse au TEP est un marqueur robuste de la survie sans récidive après chirurgie, et pourrait constituer une alternative à la réponse pathologique, qui parfois peut être d’interprétation difficile (réduction du lit tumoral, autres critères que le pourcentage de cellules viables, tels que la nécrose, les mélanophages, la fibrose, l’inflammation). Le TEP permettrait d’identifier les patients pour envisager des stratégies de désescalade thérapeutique (pas de chirurgie, pas de traitement adjuvant ?) et à l’inverse d’identifier les patients non répondeurs pour adapter les traitements néoadjuvant/adjuvant.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude avec des données de vie réelle montre l’intérêt du TEP scanner dans l’évaluation de la réponse au traitement néoadjuvant, qui pourrait être un bon marqueur de substitution à l’analyse de la réponse pathologique, et ainsi éviter la chirurgie chez les patients répondeurs.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A97-A98"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007918","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Dans les traitements néoadjuvants des mélanomes stade III–IV résécables, la réponse pathologique majeure (RPM, ≤ 10 % de cellules tumorales viables) est associée à la survie sans récidive après chirurgie (SSR). L’objectif de notre étude est d’analyser, chez les patients inclus dans NEOMEL (étude de vie réelle nationale multicentrique rétrospective chez les patients ayant reçu un traitement néoadjuvant par inhibiteurs de checkpoint), les réponses métaboliques obtenues après traitement néoadjuvant avec les réponses pathologiques et la survie.
Matériel et méthodes
Les patients de NEOMEL ayant eu des TEP 18F-FDG après le traitement néoadjuvant (≥ 1 perfusion) ont été inclus. Les taux de réponse au TEP (complète, partielle, stabilité ou progression) étaient analysés en fonction de la réponse pathologique selon les critères INMC (sensibilité, spécificité et rapports de vraisemblance du TEP sur la réponse pathologique) et de la SSR.
Résultats
Sur les 166 patients de NEOMEL, 73 avaient eu un TEP après le traitement néoadjuvant, d’âge médian 63,4 ans [25,4–87,3], dont 34 % femmes, 92 % ECOG 0, 47 % mutation BRAFV600E/K. Le traitement néoadjuvant était l’ipilimumab-nivolumab (30 %) ou un anti-PD1 seul (70 %). Parmi ces 73 patients, 19, 30, 14 et 37 % avaient une réponse complète, réponse partielle, stabilité et progression, respectivement. Parmi eux, 60 patients étaient opérés après traitement néoadjuvant et avaient une réponse pathologique INMC : 53 % de RPM, 7 % partielle et 40 % sans réponse. Le délai médian entre la chirurgie et le TEP scanner était de 12 jours [1–160]. Les patients ayant une réponse métabolique complète ou partielle avaient une RPM dans 93 % (27/29) des cas. Parmi eux, les réponses métaboliques complètes avaient tous une RPM (8/8). Le TEP avait une sensibilité de 93 %, spécificité de 84 %, et un taux de vraisemblance positif de 5,94 dans la détection de l’absence de RPM. Après un suivi de 7,1 mois [1,8–84,5], la médiane de SSR n’était atteinte dans aucun des groupes.
Discussion
Cette étude montre que tous les patients avec réponse métabolique complète avaient une RPM, soit une très forte sensibilité du TEP pour évaluer la RPM. Il faudra continuer à suivre cette cohorte pour montrer que la réponse au TEP est un marqueur robuste de la survie sans récidive après chirurgie, et pourrait constituer une alternative à la réponse pathologique, qui parfois peut être d’interprétation difficile (réduction du lit tumoral, autres critères que le pourcentage de cellules viables, tels que la nécrose, les mélanophages, la fibrose, l’inflammation). Le TEP permettrait d’identifier les patients pour envisager des stratégies de désescalade thérapeutique (pas de chirurgie, pas de traitement adjuvant ?) et à l’inverse d’identifier les patients non répondeurs pour adapter les traitements néoadjuvant/adjuvant.
Conclusion
Cette étude avec des données de vie réelle montre l’intérêt du TEP scanner dans l’évaluation de la réponse au traitement néoadjuvant, qui pourrait être un bon marqueur de substitution à l’analyse de la réponse pathologique, et ainsi éviter la chirurgie chez les patients répondeurs.