V. Theret , B. Ségui , A. Monfort , V. Sibaud , C. Pagès , N. Meyer
{"title":"Profil cytokinique et lymphocytaire associés aux toxicités sous immunothérapie dans les mélanomes métastatiques","authors":"V. Theret , B. Ségui , A. Monfort , V. Sibaud , C. Pagès , N. Meyer","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.513","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La prise en charge des mélanomes métastatiques a connu une évolution majeure au cours des dernières années avec l’arrivée récente dans l’arsenal thérapeutique des inhibiteurs de checkpoint nuancée par la survenue, parfois fatale, d’effets indésirables immuno induits. L’objectif de cette étude était d’établir un profil cytokinique et lymphocytaire prédisposant aux toxicités immuno-induites chez les patients traités par immunothérapie dans les mélanomes métastatiques.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Étude sur cohorte prospective, multicentrique, incluant 59 patients traités par immunothérapie (mono ou bithérapie) pour un mélanome métastatique entre juin 2019 et décembre 2021. Les dosages cytokiniques et lymphocytaires ont été réalisés au début, à 6 semaines et 12 semaines. L’évènement était l’apparition au moins un effet indésirable immuno-induit.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La proportion des lymphocytes centraux mémoires (37% vs 28,4%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0015) parmi les lymphocytes T CD4 était significativement plus élevés chez les patients développant une toxicité sous immunothérapie. De même, le pourcentage des lymphocytes au profil Th2 (9,1% vs 7,0%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0280) et des lymphocytes au profil Th17 (16,4% vs 13,3%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0297) parmi les lymphocytes T CD4 était significativement plus élevé chez les patients développant une toxicité sous immunothérapie. Le reste des dosages cytokiniques et lymphocytaires n’était pas significativement différent entre les deux groupes.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ces résultats montrent qu’il existe un profil lymphocytaire préalable au traitement qui prédispose au risque de développer des effets indésirables immuno-induits, sous la dépendance des inhibiteurs de checkpoint par inhibition des mécanismes complexes physiologiques de régulation. Il existe donc un terrain favorable responsable de réactions humorales, c’est-à-dire médiées par les anticorps, via le profil Th2 qui est principalement médié par l’IL - 4, l’IL–5 et l’IL–13 et un terrain pro-inflammatoire via le profil Th17, médié par l’IL–17, l’IL–21 et par l’IL–22. Cependant, notre travail n’a pas mis en lumière de différence significative dans les dosages cytokiniques.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>En se basant sur une analyse approfondie des données de la base MELAN-Fα, notre étude a montré des différences significatives au niveau des profils lymphocytaires chez les patients à risque de développer des toxicités immunitaires induites par l’immunothérapie (mono ou bithérapie), par rapport à ceux sans toxicité. En particulier, il existe une proportion plus importante de lymphocytes T CD 4 mémoires centraux ainsi que des lymphocytes T CD4 aux profils Th2 et Th17 chez les patients présentant un risque accru de toxicité. Cette découverte pose la question de l’existence d’une population lymphocytaire auto réactive favorisant l’apparition d’effets indésirables. Ces marqueurs, accessibles par simple prélèvement sanguin, pourraient être intégrés dans un modèle de prédiction de risque, facilitant ainsi la prise en charge individualisée des patients par les professionnels de la santé.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A85-A86"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007736","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La prise en charge des mélanomes métastatiques a connu une évolution majeure au cours des dernières années avec l’arrivée récente dans l’arsenal thérapeutique des inhibiteurs de checkpoint nuancée par la survenue, parfois fatale, d’effets indésirables immuno induits. L’objectif de cette étude était d’établir un profil cytokinique et lymphocytaire prédisposant aux toxicités immuno-induites chez les patients traités par immunothérapie dans les mélanomes métastatiques.
Matériel et méthodes
Étude sur cohorte prospective, multicentrique, incluant 59 patients traités par immunothérapie (mono ou bithérapie) pour un mélanome métastatique entre juin 2019 et décembre 2021. Les dosages cytokiniques et lymphocytaires ont été réalisés au début, à 6 semaines et 12 semaines. L’évènement était l’apparition au moins un effet indésirable immuno-induit.
Résultats
La proportion des lymphocytes centraux mémoires (37% vs 28,4%, p = 0,0015) parmi les lymphocytes T CD4 était significativement plus élevés chez les patients développant une toxicité sous immunothérapie. De même, le pourcentage des lymphocytes au profil Th2 (9,1% vs 7,0%, p = 0,0280) et des lymphocytes au profil Th17 (16,4% vs 13,3%, p = 0,0297) parmi les lymphocytes T CD4 était significativement plus élevé chez les patients développant une toxicité sous immunothérapie. Le reste des dosages cytokiniques et lymphocytaires n’était pas significativement différent entre les deux groupes.
Discussion
Ces résultats montrent qu’il existe un profil lymphocytaire préalable au traitement qui prédispose au risque de développer des effets indésirables immuno-induits, sous la dépendance des inhibiteurs de checkpoint par inhibition des mécanismes complexes physiologiques de régulation. Il existe donc un terrain favorable responsable de réactions humorales, c’est-à-dire médiées par les anticorps, via le profil Th2 qui est principalement médié par l’IL - 4, l’IL–5 et l’IL–13 et un terrain pro-inflammatoire via le profil Th17, médié par l’IL–17, l’IL–21 et par l’IL–22. Cependant, notre travail n’a pas mis en lumière de différence significative dans les dosages cytokiniques.
Conclusion
En se basant sur une analyse approfondie des données de la base MELAN-Fα, notre étude a montré des différences significatives au niveau des profils lymphocytaires chez les patients à risque de développer des toxicités immunitaires induites par l’immunothérapie (mono ou bithérapie), par rapport à ceux sans toxicité. En particulier, il existe une proportion plus importante de lymphocytes T CD 4 mémoires centraux ainsi que des lymphocytes T CD4 aux profils Th2 et Th17 chez les patients présentant un risque accru de toxicité. Cette découverte pose la question de l’existence d’une population lymphocytaire auto réactive favorisant l’apparition d’effets indésirables. Ces marqueurs, accessibles par simple prélèvement sanguin, pourraient être intégrés dans un modèle de prédiction de risque, facilitant ainsi la prise en charge individualisée des patients par les professionnels de la santé.