Inhibiteurs de points de contrôle immunitaires et risque de pemphigoïde bulleuse : confirmation d’une association forte et description de ses particularités à partir des données françaises de pharmacovigilance

A. Venault , P. Palassin , B. Azzouz , M. Viguier
{"title":"Inhibiteurs de points de contrôle immunitaires et risque de pemphigoïde bulleuse : confirmation d’une association forte et description de ses particularités à partir des données françaises de pharmacovigilance","authors":"A. Venault ,&nbsp;P. Palassin ,&nbsp;B. Azzouz ,&nbsp;M. Viguier","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.473","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (IPCI) ont pour principaux effets secondaires des manifestations auto-immunes. Plusieurs séries de cas suggèrent que la pemphigoïde bulleuse (PB) peut être causée par cette classe. Nous avons souhaité confirmer et quantifier un signal de pharmacovigilance de PB sous IPCI et mieux caractériser ces PB en utilisant la base de données de la pharmacovigilance française.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons analysé tous les cas de PB survenus après exposition à un IPCI enregistrés dans la Base nationale de pharmacovigilance jusqu’au 31/12/2023. Pour détecter un éventuel signal de sécurité, une étude de disproportionnalité a été réalisée. Pour chaque molécule de la classe thérapeutique d’intérêt, nous avons calculé le <em>reporting odds ratio</em> (ROR) pour la PB ainsi que son intervalle de confiance à 95 % (IC95 %). Nous avons choisi les gliptines comme témoin positif et le paracétamol comme témoin négatif.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un total de 125 patients était inclus. Les patients étaient à 83 % des hommes. L’âge médian était de 72<!--> <!-->ans. Le cancer pulmonaire (39 %), le mélanome (31 %) et le cancer du rein (15 %) étaient les cancers les plus fréquemment traités. Le pembrolizumab (46 %) et le nivolumab (43 %) étaient les IPCI les plus impliqués. La PB survenait entre 0 et 36 mois après l’introduction d’un IPCI, avec une durée médiane de 12 mois. Une atteinte muqueuse était présente chez 28 % des patients. L’évolution à court terme de la PB était favorable sous traitement spécifique chez 92 % des patients. L’IPCI était arrêté chez 58 % des patients, avec reprise chez 6 d’entre eux et sans rechute de la PB. Un signal significatif était trouvé entre PB et IPCI avec un ROR de 21,10 (IC95 % 17,43–25,54). Ce signal était toujours présent après analyse des 96 cas sans co-prescription connue pour être inductrice de PB avec un ROR de 15,53 (IC95 % 12,55–19,23).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette étude confirme, et quantifie précisément, un signal de pharmacovigilance fort pour les différents IPCI et la PB, en ayant tenu compte des autres médicaments inducteurs de PB et elle permet de caractériser une série importante de patients. Contrairement à la PB idiopathique, ces formes de PB induites semblent affecter davantage d’hommes avec le biais possible de cancers traités par IPCI plus fréquents chez l’homme (poumon et rein, notamment), plus précocement et avec une atteinte muqueuse plus fréquente. Le contrôle de la PB chez une vaste majorité des patients et l’absence de rechute de la PB après reprise d’un IPCI suggèrent de ne pas contre-indiquer systématiquement la classe des IPCI en cas de survenue d’une PB, en particulier quand la réponse thérapeutique sous IPCI est favorable.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Il existe un signal de sécurité significatif entre PB et IPCI. La prise en charge d’une PB induite par les IPCI doit se faire en étroite collaboration entre dermatologues et oncologues sensibilisés au sujet, sans que l’arrêt systématique des IPCI soit la règle.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A60"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007335","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (IPCI) ont pour principaux effets secondaires des manifestations auto-immunes. Plusieurs séries de cas suggèrent que la pemphigoïde bulleuse (PB) peut être causée par cette classe. Nous avons souhaité confirmer et quantifier un signal de pharmacovigilance de PB sous IPCI et mieux caractériser ces PB en utilisant la base de données de la pharmacovigilance française.

Matériel et méthodes

Nous avons analysé tous les cas de PB survenus après exposition à un IPCI enregistrés dans la Base nationale de pharmacovigilance jusqu’au 31/12/2023. Pour détecter un éventuel signal de sécurité, une étude de disproportionnalité a été réalisée. Pour chaque molécule de la classe thérapeutique d’intérêt, nous avons calculé le reporting odds ratio (ROR) pour la PB ainsi que son intervalle de confiance à 95 % (IC95 %). Nous avons choisi les gliptines comme témoin positif et le paracétamol comme témoin négatif.

Résultats

Un total de 125 patients était inclus. Les patients étaient à 83 % des hommes. L’âge médian était de 72 ans. Le cancer pulmonaire (39 %), le mélanome (31 %) et le cancer du rein (15 %) étaient les cancers les plus fréquemment traités. Le pembrolizumab (46 %) et le nivolumab (43 %) étaient les IPCI les plus impliqués. La PB survenait entre 0 et 36 mois après l’introduction d’un IPCI, avec une durée médiane de 12 mois. Une atteinte muqueuse était présente chez 28 % des patients. L’évolution à court terme de la PB était favorable sous traitement spécifique chez 92 % des patients. L’IPCI était arrêté chez 58 % des patients, avec reprise chez 6 d’entre eux et sans rechute de la PB. Un signal significatif était trouvé entre PB et IPCI avec un ROR de 21,10 (IC95 % 17,43–25,54). Ce signal était toujours présent après analyse des 96 cas sans co-prescription connue pour être inductrice de PB avec un ROR de 15,53 (IC95 % 12,55–19,23).

Discussion

Cette étude confirme, et quantifie précisément, un signal de pharmacovigilance fort pour les différents IPCI et la PB, en ayant tenu compte des autres médicaments inducteurs de PB et elle permet de caractériser une série importante de patients. Contrairement à la PB idiopathique, ces formes de PB induites semblent affecter davantage d’hommes avec le biais possible de cancers traités par IPCI plus fréquents chez l’homme (poumon et rein, notamment), plus précocement et avec une atteinte muqueuse plus fréquente. Le contrôle de la PB chez une vaste majorité des patients et l’absence de rechute de la PB après reprise d’un IPCI suggèrent de ne pas contre-indiquer systématiquement la classe des IPCI en cas de survenue d’une PB, en particulier quand la réponse thérapeutique sous IPCI est favorable.

Conclusion

Il existe un signal de sécurité significatif entre PB et IPCI. La prise en charge d’une PB induite par les IPCI doit se faire en étroite collaboration entre dermatologues et oncologues sensibilisés au sujet, sans que l’arrêt systématique des IPCI soit la règle.
免疫检查点抑制剂与罹患大疱性类天疱疮的风险:基于法国药物警戒数据的强关联性确认及其具体特征描述
导言:免疫检查点抑制剂(IPCIs)的主要副作用是自身免疫表现。一些病例研究表明,大疱性类天疱疮(BP)可能是由这类药物引起的。我们希望利用法国药物警戒数据库确认并量化IPCIs引起丘疹性脓疱疮的药物警戒信号,并更好地描述这些丘疹性脓疱疮的特征。材料与方法我们分析了截至2023年12月31日国家药物警戒数据库中记录的所有接触IPCI后出现丘疹性脓疱疮的病例。为了检测可能的安全信号,我们进行了一项比例失调研究。对于每种相关治疗类分子,我们都计算了BP的几率比(ORR)及其95%置信区间(95% CI)。我们选择格列汀类药物作为阳性对照,扑热息痛作为阴性对照。男性患者占 83%。年龄中位数为 72 岁。肺癌(39%)、黑色素瘤(31%)和肾癌(15%)是最常治疗的癌症。Pembrolizumab(46%)和nivolumab(43%)是最常用的IPCIs。PB发生在引入IPCI后的0至36个月之间,中位持续时间为12个月。28%的患者出现粘膜受累。92%的患者在接受特殊治疗后,PB的短期发展情况良好。58% 的患者停用了 IPCI,6 例患者恢复了 IPCI,但 PB 没有复发。在 PB 和 IPCI 之间发现了一个重要信号,即 ORR 为 21.10(CI95% 为 17.43-25.54)。本研究证实并精确量化了各种 IPCI 与 BP 之间的强烈药物警戒信号,同时考虑到了已知可诱发 BP 的其他药物,并使我们有可能对大量患者进行特征描述。与特发性肺结核相比,这些形式的诱导性肺结核似乎更多地影响男性,这可能是由于经 IPCI 治疗的癌症在男性中更为常见(尤其是肺癌和肾癌),而且发病更早、粘膜受累更频繁。绝大多数患者的血压都得到了控制,而且在恢复使用 IPCI 后没有出现血压复发的情况,这表明在出现血压升高时,尤其是在对 IPCI 的治疗反应良好时,不应系统地禁用 IPCI 类药物。在处理 IPCI 引起的 BP 时,皮肤科医生和熟悉这一问题的肿瘤科医生应密切协作,而不是一味地停用 IPCI。
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