Le daratumumab (anti-CD38) : une nouvelle option thérapeutique dans les pemphigus réfractaires

M. Maho-Vaillant , A. Lefebvre , M.L. Golinski , S. Calbo , M. Carrette , F. Jouen , C. Sophie , C. Challamel , C. Lou , B. Chloé , P. Carle , P. Joly , B. Tedbirt , V. Hebert
{"title":"Le daratumumab (anti-CD38) : une nouvelle option thérapeutique dans les pemphigus réfractaires","authors":"M. Maho-Vaillant ,&nbsp;A. Lefebvre ,&nbsp;M.L. Golinski ,&nbsp;S. Calbo ,&nbsp;M. Carrette ,&nbsp;F. Jouen ,&nbsp;C. Sophie ,&nbsp;C. Challamel ,&nbsp;C. Lou ,&nbsp;B. Chloé ,&nbsp;P. Carle ,&nbsp;P. Joly ,&nbsp;B. Tedbirt ,&nbsp;V. Hebert","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.472","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le traitement de première intention des pemphigus repose sur le rituximab (RTX). En cas d’échec du RTX, les principales alternatives reposent sur les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) et les échanges plasmatiques (EP). Le daratumumab (DARA) est un anticorps (Ac) monoclonal anti-CD38, marqueur des plasmablastes et plasmocytes, utilisé dans le traitement du myélome.</div><div>Nous rapportons 2 cas de pemphigus réfractaires ayant été traités avec succès par DARA après échec du RTX et présentons les anomalies immunologiques ayant justifié l’utilisation du DARA et leur évolution sous traitement.</div></div><div><h3>Observations</h3><div>Un patient de 29<!--> <!-->ans était hospitalisé pour un pemphigus vulgaire d’évolution rapide. Malgré un traitement par RTX (2<!--> <!-->g) et prednisone (1,5<!--> <!-->mg/kg/j), les lésions cutanéomuqueuses s’aggravaient rapidement pour aboutir à un décollement touchant 80 % de la surface corporelle (PDAI<!--> <!-->=<!--> <!-->98), nécessitant un transfert en réanimation. Un cycle d’IgIV (2<!--> <!-->g/kg) et plusieurs EP étaient réalisées sans efficacité clinique, ni sérologique (Ac anti-desmogléines DSG1<!--> <!-->=<!--> <!-->690/DSG3<!--> <!-->=<!--> <!-->780). Les concentrations sériques de RTX mesurées un mois après les perfusions étaient nulles (0 vs 111<!--> <!-->±<!--> <!-->56<!--> <!-->mg/mL pour les concentrations contrôles mesurées dans une cohorte historique de référence), pouvant relever d’un effet délétère des IgIV et des EP en diminuant la concentration du RTX, dont résultait une déplétion B incomplète avec persistance de LB résiduels mémoires (0,3 % des lymphocytes) dont 50 % de plasmablastes (CD24- CD38hi-), et des taux d’Ac anti-DSG restant extrêmement élevés. Huit cures de DARA hebdomadaires étaient réalisées, permettant une rémission clinique (RC) (PDAI<!--> <!-->=<!--> <!-->0), une diminution des auto-Ac (DSG1<!--> <!-->=<!--> <!-->250/DSG3<!--> <!-->=<!--> <!-->570) et une déplétion des cellules CD38+ (<em>Natural Kille</em>r et plasmablastes). Un mois après l’arrêt du DARA, le patient rechutait et devait à nouveau être transféré en réanimation. Une nouvelle perfusion de RTX (2<!--> <!-->g) était réalisée, sans aucun effet sur les LB résiduels. La concentration sérique de RTX restait nulle, vraisemblablement expliquée par l’émergence d’Ac anti-RTX à des titres très élevés (&gt;<!--> <!-->1000<!--> <!-->ng/mL). Le DARA était repris en association au bélimumab et à des EP ponctuels, permettant d’obtenir une RC durable et une négativation des Ac anti-DSG. Une efficacité similaire du DARA était également observée chez un autre patient atteint de pemphigus foliacé érythrodermique (Ac anti-DSG1<!--> <!-->&gt;<!--> <!-->200) récalcitrant à l’association RTX (2<!--> <!-->g)<!--> <!-->+<!--> <!-->prednisone (1,5<!--> <!-->mg/kg/j)<!--> <!-->+<!--> <!-->IgIV (3 cycles 2<!--> <!-->g/kg), ayant secondairement obtenu une RC après 4 cures de DARA et une seconde cure de RTX.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Comme cela a déjà été observé dans les néphropathies lupiques récalcitrantes, notre travail suggère l’intérêt du DARA dans ces cas de pemphigus réfractaires exceptionnellement sévères, en particulier lorsqu’il existe un pool plasmocytaire auto-réactif déjà constitué par conséquent insensible au RTX et/ou des Ac anti-RTX compromettant la déplétion lymphocytaire B.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Deux cas de pemphigus réfractaires au RTX ont été traités avec succès par le DARA.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A59-A60"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007323","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

Le traitement de première intention des pemphigus repose sur le rituximab (RTX). En cas d’échec du RTX, les principales alternatives reposent sur les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) et les échanges plasmatiques (EP). Le daratumumab (DARA) est un anticorps (Ac) monoclonal anti-CD38, marqueur des plasmablastes et plasmocytes, utilisé dans le traitement du myélome.
Nous rapportons 2 cas de pemphigus réfractaires ayant été traités avec succès par DARA après échec du RTX et présentons les anomalies immunologiques ayant justifié l’utilisation du DARA et leur évolution sous traitement.

Observations

Un patient de 29 ans était hospitalisé pour un pemphigus vulgaire d’évolution rapide. Malgré un traitement par RTX (2 g) et prednisone (1,5 mg/kg/j), les lésions cutanéomuqueuses s’aggravaient rapidement pour aboutir à un décollement touchant 80 % de la surface corporelle (PDAI = 98), nécessitant un transfert en réanimation. Un cycle d’IgIV (2 g/kg) et plusieurs EP étaient réalisées sans efficacité clinique, ni sérologique (Ac anti-desmogléines DSG1 = 690/DSG3 = 780). Les concentrations sériques de RTX mesurées un mois après les perfusions étaient nulles (0 vs 111 ± 56 mg/mL pour les concentrations contrôles mesurées dans une cohorte historique de référence), pouvant relever d’un effet délétère des IgIV et des EP en diminuant la concentration du RTX, dont résultait une déplétion B incomplète avec persistance de LB résiduels mémoires (0,3 % des lymphocytes) dont 50 % de plasmablastes (CD24- CD38hi-), et des taux d’Ac anti-DSG restant extrêmement élevés. Huit cures de DARA hebdomadaires étaient réalisées, permettant une rémission clinique (RC) (PDAI = 0), une diminution des auto-Ac (DSG1 = 250/DSG3 = 570) et une déplétion des cellules CD38+ (Natural Killer et plasmablastes). Un mois après l’arrêt du DARA, le patient rechutait et devait à nouveau être transféré en réanimation. Une nouvelle perfusion de RTX (2 g) était réalisée, sans aucun effet sur les LB résiduels. La concentration sérique de RTX restait nulle, vraisemblablement expliquée par l’émergence d’Ac anti-RTX à des titres très élevés (> 1000 ng/mL). Le DARA était repris en association au bélimumab et à des EP ponctuels, permettant d’obtenir une RC durable et une négativation des Ac anti-DSG. Une efficacité similaire du DARA était également observée chez un autre patient atteint de pemphigus foliacé érythrodermique (Ac anti-DSG1 > 200) récalcitrant à l’association RTX (2 g) + prednisone (1,5 mg/kg/j) + IgIV (3 cycles 2 g/kg), ayant secondairement obtenu une RC après 4 cures de DARA et une seconde cure de RTX.

Discussion

Comme cela a déjà été observé dans les néphropathies lupiques récalcitrantes, notre travail suggère l’intérêt du DARA dans ces cas de pemphigus réfractaires exceptionnellement sévères, en particulier lorsqu’il existe un pool plasmocytaire auto-réactif déjà constitué par conséquent insensible au RTX et/ou des Ac anti-RTX compromettant la déplétion lymphocytaire B.

Conclusion

Deux cas de pemphigus réfractaires au RTX ont été traités avec succès par le DARA.
达拉单抗(抗CD38):治疗难治性丘疹性荨麻疹的新选择
导言:丘疹性荨麻疹的一线治疗方法是利妥昔单抗(RTX)。如果RTX治疗失败,主要的替代疗法是静脉注射免疫球蛋白(IVIG)和血浆置换(PE)。我们报告了 2 例在 RTX 治疗失败后使用达拉单抗成功治疗难治性丘疹性荨麻疹的病例,并介绍了使用达拉单抗的免疫学异常及其在治疗过程中的演变情况。尽管患者接受了 RTX(2 克)和泼尼松(1.5 毫克/千克/天)治疗,但皮肤黏膜病变迅速恶化,最终导致 80% 的体表面积脱落(PDAI = 98),需要转入重症监护室。患者接受了一个周期的IVIg(2克/千克)治疗和数次PE治疗,但均无临床或血清学疗效(抗去甲状腺素Ac DSG1 = 690/DSG3 = 780)。输液一个月后测得的血清 RTX 浓度为零(0 vs 111 ± 56 mg/mL,为历史参考队列中测得的对照浓度),这可能反映了 IVIG 和 PE 在降低 RTX 浓度方面的有害影响,导致 B 细胞耗竭不完全,残留的记忆性 LB(占淋巴细胞的 0.3%)持续存在,其中包括 50%的浆细胞(CD24- CD38hi),抗去淀粉样蛋白 Ac 水平仍然极高。患者每周服用八个疗程的 DARA,结果临床症状得到缓解(CR)(PDAI = 0),自身抗体减少(DSG1 = 250/DSG3 = 570),CD38+细胞(自然杀伤细胞和浆细胞)耗尽。停用DARA一个月后,患者病情复发,不得不转回重症监护室。再次输注 RTX(2 克)后,对残留的 LBs 没有效果。血清中的 RTX 浓度仍为零,这可能是由于出现了高滴度(1000 ng/mL)的抗 RTX 抗体。DARA与贝利木单抗和单剂量EPs联合使用,获得了持久的CR和抗DSG抗体阴性。DARA还在另一位对RTX(2克)+泼尼松(1.5毫克/千克/天)+IVIG(3周期2克/千克)治疗无效的红皮病型丘疹性荨麻疹(抗-DSG1 >200)患者身上观察到了类似的疗效,该患者在接受了4个疗程的DARA治疗和第二个疗程的RTX治疗后获得了CR。讨论正如在顽固性狼疮肾病中已经观察到的那样,我们的研究表明,DARA在这些异常严重的难治性丘疹性荨麻疹病例中具有重要价值,尤其是当自体反应性浆细胞池已经形成,因此对RTX和/或抗RTX Ac不敏感而影响B淋巴细胞清除时。
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