Caractéristiques cliniques et prise en charge thérapeutique de la dermatite atopique du sujet âgé en comparaison à celle de l’adulte jeune : une étude prospective multicentrique
C. Pollyn-Millot , F. Maccari , J.L. Perrot , Z. Reguiai , C. Boulard , P.A. Bécherel , C. Poreaux , L. Mery Bossard , D. Thomas-Beaulieu , D. Pourchot , A.C. Fougerousse , E. Begon , A.L. Liegeon , C. Fite , I. Zaraa , D. Lons Danic , B. Walls , C. Jacobzone Leveque , C. Lepelley , D. Denis , G. Chaby
{"title":"Caractéristiques cliniques et prise en charge thérapeutique de la dermatite atopique du sujet âgé en comparaison à celle de l’adulte jeune : une étude prospective multicentrique","authors":"C. Pollyn-Millot , F. Maccari , J.L. Perrot , Z. Reguiai , C. Boulard , P.A. Bécherel , C. Poreaux , L. Mery Bossard , D. Thomas-Beaulieu , D. Pourchot , A.C. Fougerousse , E. Begon , A.L. Liegeon , C. Fite , I. Zaraa , D. Lons Danic , B. Walls , C. Jacobzone Leveque , C. Lepelley , D. Denis , G. Chaby","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.448","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les patients de 65<!--> <!-->ans et plus représenteraient 10 % des patients atteints de DA, dont l’origine serait liée à une perte de fonction barrière cutanée et à une immunosénescence (effet pro-inflammatoire et orientation Th2). Le concept de DA du sujet âgé étant récent, il existe un manque de données concernant ses particularités notamment par rapport à la DA de l’adulte jeune. 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Abstract
Introduction
Les patients de 65 ans et plus représenteraient 10 % des patients atteints de DA, dont l’origine serait liée à une perte de fonction barrière cutanée et à une immunosénescence (effet pro-inflammatoire et orientation Th2). Le concept de DA du sujet âgé étant récent, il existe un manque de données concernant ses particularités notamment par rapport à la DA de l’adulte jeune. L’objectif de l’étude est de décrire les caractéristiques cliniques, thérapeutiques et le fardeau de la DA après 65 ans en comparaison aux adultes jeunes < 30 ans.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude observationnelle prospective multicentrique réalisée à partir de la cohorte prospective française des maladies inflammatoires chroniques cutanées (OMCCI). Ont été inclus tous patients âgés ≥ 18 ans atteints de DA modérée à sévère relevant d’une introduction ou d’une modification de traitement systémique vus en consultation hospitalière ou libérale entre 12/2020 et 05/2023. Données recueillies : clinique (âge de début, localisations, EASI), fardeau (DLQI, impact global, thymique et sur le sommeil), thérapeutique (traitement des 6 derniers mois et prescrit à l’inclusion).
Résultats
La population comprenait 487 patients dont 12,5 % ≥ 65 ans, chez qui l’âge de début était plus élevé par rapport aux < 30 ans (63,6 % de débuts tardifs vs 11,7 %).
Il n’existait pas de différence de sévérité clinique d’après l’EASI moyen (17,8 ± 10,3 vs 20,1 ± 13,4).
Les atteintes tête et cou (62,3 % vs 85,6 %), des extrémités (55,6 % vs 68,9 %) et généralisée (9,6 % vs 20,4 %) semblaient moins fréquentes chez les ≥ 65 ans.
Le fardeau de la maladie était moins lourd d’après le DLQI moyen (8,2 ± 4,8 vs 12,3 ± 6,7) bien que le prurit soit aussi sévèrement vécu (p = 0,576). Les impacts généraux sur la vie courante, thymiques et sur le sommeil étaient vécus de manière équivalente.
Les traitements systémiques concernaient 15 % des ≥ 65 ans avant l’inclusion contre 85 % après et les plus prescrits étaient les biothérapies (en tête le dupilumab), les immunomodulateurs en 2e position (surtout le méthotrexate) puis les JAKi.
Discussion
Notre étude confirme la proportion non négligeable de patients âgés atteints de DA avec une majorité de débuts tardifs et une sévérité clinique similaire.
Les atteintes tête et cou, des extrémités et généralisées étaient moins fréquentes.
Le fardeau était moins lourd mais il a pu être sous-estimé, le DLQI contenant des items ne concernant pas les sujets âgés. Par ailleurs, le prurit, symptôme majeur de la DA, n’était pas moins sévèrement vécu.
Près de 90 % n’étaient pas traités ou par topique seul avant l’inclusion, contre 10 % après, questionnant un traitement insuffisant. L’âge n’était pas un frein à la prescription de biothérapies dont l’efficacité et la tolérance semblent en pratique similaires aux patients plus jeunes. L’utilisation des autres systémiques était limitée, probablement par crainte d’effets indésirables plus fréquents et de restrictions d’utilisation publiées au moment de l’étude.
Les forces de notre étude sont son caractère multicentrique et son recrutement mixte par des dermatologues (confiance diagnostique).
Les limites sont un possible biais de mémorisation et l’absence de patients non sévères.
Conclusion
Les caractéristiques cliniques sont différentes chez les patients âgés atteints de DA.