B. Tedbirt , E. Houivet , M. Maho-Vaillant , M.L. Golinski , S. Calbo , C. Prost-Squarcioni , B. Labeille , C. Picard-Dahan , G. Chaby , M.A. Richard , E. Tancrede , S. Duvert Lehembre , E. Delaporte , P. Bernard , F. Caux , M. Alexandre , P. Musette , S. Oro , P. Vabres , G. Quéreux , P. Joly
{"title":"Comparaison de l’efficacité et de la tolérance à long terme du rituximab entre les patients atteints de pemphigus foliacé et de pemphigus vulgaire","authors":"B. Tedbirt , E. Houivet , M. Maho-Vaillant , M.L. Golinski , S. Calbo , C. Prost-Squarcioni , B. Labeille , C. Picard-Dahan , G. Chaby , M.A. Richard , E. Tancrede , S. Duvert Lehembre , E. Delaporte , P. Bernard , F. Caux , M. Alexandre , P. Musette , S. Oro , P. Vabres , G. Quéreux , P. Joly","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.471","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’essai Ritux 3 a permis l’obtention de l’AMM du rituximab pour le traitement du pemphigus vulgaire (PV) modéré à sévère. En raison du nombre limité de patients atteints de pemphigus foliacé (PF) ou superficiel inclus dans l’essai, cette autorisation n’a pas été étendue aux PF. Il est suggéré dans la littérature que l’efficacité du rituximab serait moindre dans les PF que dans les PV. L’objectif de notre étude était de comparer l’efficacité et la tolérance à long terme du rituximab chez les patients atteints de PF par rapport à ceux atteints de PV.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Tous les patients PF de 3 essais cliniques ont été inclus. Leur « survie » sans maladie (DFS) estimée par les courbes de Kaplan-Meier a été comparée aux patients PV inclus dans ces essais cliniques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 41 patients PF et 70 patients PV ont été inclus. La durée médiane de suivi pour les patients PF et PV était respectivement de 51 (IQR : 34–73) et de 79 mois (IQR : 63,8–91,8). Les DFS à 3 et 5<!--> <!-->ans des patients PF étaient estimées respectivement à 76 % (IC95 % : 91,3–63,3 %) et 66,8 % (IC95 % : 51,5–6,6 %), versus 62,1 % (IC95 % : 51,6–74,8 %) et 45,8 % (IC95 % : 35,1–59,7 %) chez les patients PV (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,074). Parmi les patients traités en première ligne par rituximab (PF <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->31, PV <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->41), les DFS à 3 et 5<!--> <!-->ans des patients PF étaient estimées respectivement à 79,1 % (IC95 % : 65,4–95,7 %) et 74,1 % (IC95 % : 59,0–93,2 %), versus 75,6 % (IC95 % : 63,5–90 %) et 60,5 % (IC95 % : 47,1–77,6 %) dans le groupe PV (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,33).</div><div>Le taux de rechutes chez les patients PF était de 45 % (IC95 % : 23,8–67,9 %), versus 58,6 % (IC95 % : 46,2–70 %) chez les patients PV (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,074). Vingt-neuf patients PF (71 %, IC95 % : 54–83 %) ont eu une rémission complète prolongée sans corticoïdes jusqu’à la fin de leur suivi et avaient une disparition prolongée des Ac anti-Dsg1. Quatre et 33 EIG ont été rapportés dans les groupes PF et PV, respectivement, correspondant à 0,0028<!--> <!-->±<!--> <!-->0,0010 et 0,0059<!--> <!-->±<!--> <!-->0,0121 EIG par patient/mois de suivi, respectivement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,17).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Dans notre étude, nous n’avons pas observé de différence d’efficacité du rituximab sur PF et PV, et ce notamment lorsque le traitement a été utilisé en première ligne. Le taux de rémission prolongée avec sevrage des corticoïdes chez les patients PF (71 %) est plus important dans notre étude que dans la littérature, ce qui peut être attribué au fait que le rituximab a le plus souvent été utilisé en première intention, selon le schéma de l’étude Ritux 3 comportant des perfusions d’entretien à M12, M18, et chez certains patients à M6.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’efficacité et la tolérance du rituximab dans le traitement du PF semblent proches de celles observées dans le PV, ce qui soutient les recommandations européennes proposant le rituximab en première ligne du traitement des formes modérées à sévères de PF.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A59"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007311","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L’essai Ritux 3 a permis l’obtention de l’AMM du rituximab pour le traitement du pemphigus vulgaire (PV) modéré à sévère. En raison du nombre limité de patients atteints de pemphigus foliacé (PF) ou superficiel inclus dans l’essai, cette autorisation n’a pas été étendue aux PF. Il est suggéré dans la littérature que l’efficacité du rituximab serait moindre dans les PF que dans les PV. L’objectif de notre étude était de comparer l’efficacité et la tolérance à long terme du rituximab chez les patients atteints de PF par rapport à ceux atteints de PV.
Matériel et méthodes
Tous les patients PF de 3 essais cliniques ont été inclus. Leur « survie » sans maladie (DFS) estimée par les courbes de Kaplan-Meier a été comparée aux patients PV inclus dans ces essais cliniques.
Résultats
Au total, 41 patients PF et 70 patients PV ont été inclus. La durée médiane de suivi pour les patients PF et PV était respectivement de 51 (IQR : 34–73) et de 79 mois (IQR : 63,8–91,8). Les DFS à 3 et 5 ans des patients PF étaient estimées respectivement à 76 % (IC95 % : 91,3–63,3 %) et 66,8 % (IC95 % : 51,5–6,6 %), versus 62,1 % (IC95 % : 51,6–74,8 %) et 45,8 % (IC95 % : 35,1–59,7 %) chez les patients PV (p = 0,074). Parmi les patients traités en première ligne par rituximab (PF n = 31, PV n = 41), les DFS à 3 et 5 ans des patients PF étaient estimées respectivement à 79,1 % (IC95 % : 65,4–95,7 %) et 74,1 % (IC95 % : 59,0–93,2 %), versus 75,6 % (IC95 % : 63,5–90 %) et 60,5 % (IC95 % : 47,1–77,6 %) dans le groupe PV (p = 0,33).
Le taux de rechutes chez les patients PF était de 45 % (IC95 % : 23,8–67,9 %), versus 58,6 % (IC95 % : 46,2–70 %) chez les patients PV (p = 0,074). Vingt-neuf patients PF (71 %, IC95 % : 54–83 %) ont eu une rémission complète prolongée sans corticoïdes jusqu’à la fin de leur suivi et avaient une disparition prolongée des Ac anti-Dsg1. Quatre et 33 EIG ont été rapportés dans les groupes PF et PV, respectivement, correspondant à 0,0028 ± 0,0010 et 0,0059 ± 0,0121 EIG par patient/mois de suivi, respectivement (p = 0,17).
Discussion
Dans notre étude, nous n’avons pas observé de différence d’efficacité du rituximab sur PF et PV, et ce notamment lorsque le traitement a été utilisé en première ligne. Le taux de rémission prolongée avec sevrage des corticoïdes chez les patients PF (71 %) est plus important dans notre étude que dans la littérature, ce qui peut être attribué au fait que le rituximab a le plus souvent été utilisé en première intention, selon le schéma de l’étude Ritux 3 comportant des perfusions d’entretien à M12, M18, et chez certains patients à M6.
Conclusion
L’efficacité et la tolérance du rituximab dans le traitement du PF semblent proches de celles observées dans le PV, ce qui soutient les recommandations européennes proposant le rituximab en première ligne du traitement des formes modérées à sévères de PF.