{"title":"Évaluation de la photochimiothérapie extracorporelle dans la fasciite à éosinophiles","authors":"E. Jouvin, J. Laillet, A.C. Bursztejn","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.456","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La photochimiothérapie extracorporelle (PCE) est une thérapeutique validée pour le traitement des lymphomes T cutanés avancés, la GVH et le rejet de greffe. Son mécanisme d’action, encore controversé, serait lié à un effet immunomodulateur. Certaines études suggèrent son efficacité pour le traitement de dermatoses telles que la fasciite à éosinophilies (FE), en réduisant les comorbidités associées aux immunosuppresseurs. Ce travail avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la PCE dans la FE en comparaison des données de la littérature.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons inclus tous les patients atteints de FE et traités par PCE entre janvier 2006 et février 2024, au rythme de 2 séances sur 2<!--> <!-->jours consécutifs toutes les 2 semaines. L’efficacité et la tolérance ont été comparées à une revue systématique de la littérature conforme aux directives PRISMA. Le critère d’évaluation principal était l’obtention d’une rémission complète (RC) et son délai. Les critères d’évaluation secondaires étaient le taux de rémission partielle (RP), le taux de rechute et les événements indésirables (EI) liés à la PCE.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre patients étaient inclus dans notre centre : 3 femmes et 1 homme, d’âge médian de 61,5 ans, et cinq dans la littérature : 3 femmes et 2 hommes, d’âge médian de 53<!--> <!-->ans. Une RC était obtenue chez 1/4 de nos patients après 41 cycles et dans 2/5 cas dans la littérature après 15 et 35 cycles. Une RP était systématique dans la littérature et notre centre, à l’exception d’un patient, après respectivement 4 à 6 cycles et 3 à 7 cycles. Une seule rechute était notée parmi nos patients sans réponse secondaire au rapprochement des cycles. Ces données étaient manquantes dans la littérature. Les corticoïdes systémiques avaient pu être progressivement arrêtés chez la moitié de nos patients, bien que la posologie du méthotrexate ait été augmentée. Dans la littérature, un arrêt des traitements immunosuppresseurs était constaté chez 2/5 patients et une diminution des doses de corticoïdes et de ciclosporine chez les autres (3/5). D’autres traitements systémiques étaient introduits : corticoïdes (1 patient), baricitinib (1 patient) dans notre centre. Un patient de la littérature était traité par bosentan pour des ulcères. À ce jour, un patient a poursuivi les séances de PCE toutes les 2 semaines sans obtenir de rémission (5 cycles) et 3 sont perdus de vue. Aucun effet indésirable n’était rapporté.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Malgré le peu de données, notre étude confirme que la PCE permet de stabiliser la FE sans apparition de résistance, avec une bonne tolérance. La PCE pourrait être un traitement immunomodulateur de deuxième intention avec pour objectif principal de réduire l’utilisation d’immunosuppresseurs et leurs EI associés.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Un essai prospectif randomisé permettrait de le confirmer, cependant difficile en mettre en œuvre du fait de la rareté de la maladie.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A49-A50"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007165","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La photochimiothérapie extracorporelle (PCE) est une thérapeutique validée pour le traitement des lymphomes T cutanés avancés, la GVH et le rejet de greffe. Son mécanisme d’action, encore controversé, serait lié à un effet immunomodulateur. Certaines études suggèrent son efficacité pour le traitement de dermatoses telles que la fasciite à éosinophilies (FE), en réduisant les comorbidités associées aux immunosuppresseurs. Ce travail avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la PCE dans la FE en comparaison des données de la littérature.
Matériel et méthodes
Nous avons inclus tous les patients atteints de FE et traités par PCE entre janvier 2006 et février 2024, au rythme de 2 séances sur 2 jours consécutifs toutes les 2 semaines. L’efficacité et la tolérance ont été comparées à une revue systématique de la littérature conforme aux directives PRISMA. Le critère d’évaluation principal était l’obtention d’une rémission complète (RC) et son délai. Les critères d’évaluation secondaires étaient le taux de rémission partielle (RP), le taux de rechute et les événements indésirables (EI) liés à la PCE.
Résultats
Quatre patients étaient inclus dans notre centre : 3 femmes et 1 homme, d’âge médian de 61,5 ans, et cinq dans la littérature : 3 femmes et 2 hommes, d’âge médian de 53 ans. Une RC était obtenue chez 1/4 de nos patients après 41 cycles et dans 2/5 cas dans la littérature après 15 et 35 cycles. Une RP était systématique dans la littérature et notre centre, à l’exception d’un patient, après respectivement 4 à 6 cycles et 3 à 7 cycles. Une seule rechute était notée parmi nos patients sans réponse secondaire au rapprochement des cycles. Ces données étaient manquantes dans la littérature. Les corticoïdes systémiques avaient pu être progressivement arrêtés chez la moitié de nos patients, bien que la posologie du méthotrexate ait été augmentée. Dans la littérature, un arrêt des traitements immunosuppresseurs était constaté chez 2/5 patients et une diminution des doses de corticoïdes et de ciclosporine chez les autres (3/5). D’autres traitements systémiques étaient introduits : corticoïdes (1 patient), baricitinib (1 patient) dans notre centre. Un patient de la littérature était traité par bosentan pour des ulcères. À ce jour, un patient a poursuivi les séances de PCE toutes les 2 semaines sans obtenir de rémission (5 cycles) et 3 sont perdus de vue. Aucun effet indésirable n’était rapporté.
Discussion
Malgré le peu de données, notre étude confirme que la PCE permet de stabiliser la FE sans apparition de résistance, avec une bonne tolérance. La PCE pourrait être un traitement immunomodulateur de deuxième intention avec pour objectif principal de réduire l’utilisation d’immunosuppresseurs et leurs EI associés.
Conclusion
Un essai prospectif randomisé permettrait de le confirmer, cependant difficile en mettre en œuvre du fait de la rareté de la maladie.