Efficacité de la doxycycline dans le traitement de la pemphigoïde des muqueuses

E. Dominguez, L. Desbois, E. Goubeau, C. Leleu, B. Bonniaud, G. Jeudy, C. Bedane
{"title":"Efficacité de la doxycycline dans le traitement de la pemphigoïde des muqueuses","authors":"E. Dominguez,&nbsp;L. Desbois,&nbsp;E. Goubeau,&nbsp;C. Leleu,&nbsp;B. Bonniaud,&nbsp;G. Jeudy,&nbsp;C. Bedane","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.476","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La pemphigoïde des muqueuses est une dermatose bulleuse auto-immune rare qui affecte principalement les muqueuses, entraînant des cicatrices et des complications fonctionnelles potentiellement graves. Parmi les options thérapeutiques possibles on retrouve la doxycycline, un antibiotique à action anti-inflammatoire. Cependant il existe peu de données dans la littérature concernant la doxycycline dans cette indication. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’efficacité de la doxycycline en traitement de la pemphigoïde des muqueuses, l’objectif secondaire concernait la tolérance du traitement.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une étude observationnelle, rétrospective et multicentrique portant sur 28 patients traités par doxycycline pour une pemphigoïde des muqueuses (recueil incluant les patients suivis sur la période de janvier 1999 à mars 2024).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>À la baseline (date d’introduction de la doxycycline), la population de l’étude était composée de 64 % de femmes, l’age médian était de 72<!--> <!-->ans (IIQ<!--> <!-->=<!--> <!-->11). Le score MMPDAI activity médian était de 18,5 (IIQ<!--> <!-->=<!--> <!-->33,8) avec 7 % des patients ayant 3 sites atteints ou plus (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2). L’atteinte clinique la plus fréquente était la muqueuse orale (75 %) suivie par les atteintes cutanée (21 %), oculaire (18 %), génitale (11 %) et ORL (11 %).</div><div>Avant l’introduction de la doxycycline, 86 % des patients avaient reçu au moins un traitement anti-inflammatoire comprenant la dapsone et/ou la salazopyrine. Vingt et un pour cent avaient reçu au moins un traitement immunosuppresseur conventionnel et 14 % avait reçu du rituximab. Concomitamment au traitement par doxycycline, 57 % des patients avaient au moins un autre traitement associé ; 39 % étaient sous dapsone, 14 % sous immunosuppresseurs conventionnels, 14 % avaient reçu du rituximab.</div><div>Sur les 28 patients inclus, 21 ont reçu 12 mois de traitement par doxycycline dont 11 étaient en réponse complète (52 %), 9 étaient en réponse partielle (43 %) et 1 n’avait pas répondu (5 %). On observait une diminution significative de l’atteinte buccale par rapport à la baseline passant de 75 à 29 % <em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,01, ainsi que du score MMPDAI médian, passant de 18,5 à 0 <em>p</em> <!-->&lt;<!--> <!-->0,001. Il n’y avait pas de diminution significative des autres localisations et pas de différence d’efficacité entre les posologies 100 et 200<!--> <!-->mg/jour.</div><div>Des effets indésirables secondaires au traitement ont été rapportés chez 6 patients (21 %) nécessitant l’arrêt du traitement pour 4 d’entre eux. Les effets secondaires étaient à type de douleurs abdominales et troubles digestifs (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), photosensibilité (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Certains facteurs semblent prédictifs d’une meilleure réponse au traitement tels que l’absence d’atteinte oculaire ou un faible nombre de sites atteints, suggérant une meilleure réponse sur les formes cliniques de sévérité faible à modérée. Le fait d’avoir au moins un traitement concomitant ne semblait pas associé à une meilleure réponse au traitement.</div><div>Les résultats de l’étude sont à interpréter avec précaution au vu du faible effectif de patients ; de plus un biais de confusion a pu être constitué par le fait que la moitié des patients avaient au moins un traitement concomitant à la doxycycline bien que ce paramètre ne soit pas significatif dans l’étude en sous-groupes.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude suggère une amélioration clinique de la pemphigoïde des muqueuses après 12 mois de traitement par doxycycline, particulièrement sur l’atteinte buccale.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A62"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007360","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

La pemphigoïde des muqueuses est une dermatose bulleuse auto-immune rare qui affecte principalement les muqueuses, entraînant des cicatrices et des complications fonctionnelles potentiellement graves. Parmi les options thérapeutiques possibles on retrouve la doxycycline, un antibiotique à action anti-inflammatoire. Cependant il existe peu de données dans la littérature concernant la doxycycline dans cette indication. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’efficacité de la doxycycline en traitement de la pemphigoïde des muqueuses, l’objectif secondaire concernait la tolérance du traitement.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude observationnelle, rétrospective et multicentrique portant sur 28 patients traités par doxycycline pour une pemphigoïde des muqueuses (recueil incluant les patients suivis sur la période de janvier 1999 à mars 2024).

Résultats

À la baseline (date d’introduction de la doxycycline), la population de l’étude était composée de 64 % de femmes, l’age médian était de 72 ans (IIQ = 11). Le score MMPDAI activity médian était de 18,5 (IIQ = 33,8) avec 7 % des patients ayant 3 sites atteints ou plus (n = 2). L’atteinte clinique la plus fréquente était la muqueuse orale (75 %) suivie par les atteintes cutanée (21 %), oculaire (18 %), génitale (11 %) et ORL (11 %).
Avant l’introduction de la doxycycline, 86 % des patients avaient reçu au moins un traitement anti-inflammatoire comprenant la dapsone et/ou la salazopyrine. Vingt et un pour cent avaient reçu au moins un traitement immunosuppresseur conventionnel et 14 % avait reçu du rituximab. Concomitamment au traitement par doxycycline, 57 % des patients avaient au moins un autre traitement associé ; 39 % étaient sous dapsone, 14 % sous immunosuppresseurs conventionnels, 14 % avaient reçu du rituximab.
Sur les 28 patients inclus, 21 ont reçu 12 mois de traitement par doxycycline dont 11 étaient en réponse complète (52 %), 9 étaient en réponse partielle (43 %) et 1 n’avait pas répondu (5 %). On observait une diminution significative de l’atteinte buccale par rapport à la baseline passant de 75 à 29 % p < 0,01, ainsi que du score MMPDAI médian, passant de 18,5 à 0 p < 0,001. Il n’y avait pas de diminution significative des autres localisations et pas de différence d’efficacité entre les posologies 100 et 200 mg/jour.
Des effets indésirables secondaires au traitement ont été rapportés chez 6 patients (21 %) nécessitant l’arrêt du traitement pour 4 d’entre eux. Les effets secondaires étaient à type de douleurs abdominales et troubles digestifs (n = 5), photosensibilité (n = 1).

Discussion

Certains facteurs semblent prédictifs d’une meilleure réponse au traitement tels que l’absence d’atteinte oculaire ou un faible nombre de sites atteints, suggérant une meilleure réponse sur les formes cliniques de sévérité faible à modérée. Le fait d’avoir au moins un traitement concomitant ne semblait pas associé à une meilleure réponse au traitement.
Les résultats de l’étude sont à interpréter avec précaution au vu du faible effectif de patients ; de plus un biais de confusion a pu être constitué par le fait que la moitié des patients avaient au moins un traitement concomitant à la doxycycline bien que ce paramètre ne soit pas significatif dans l’étude en sous-groupes.

Conclusion

Notre étude suggère une amélioration clinique de la pemphigoïde des muqueuses après 12 mois de traitement par doxycycline, particulièrement sur l’atteinte buccale.
强力霉素治疗粘膜丘疹病的疗效
导言:粘膜丘疹性荨麻疹是一种罕见的自身免疫性大疱性皮肤病,主要影响粘膜,导致瘢痕和潜在的严重功能性并发症。可能的治疗方案包括强力霉素(一种具有抗炎作用的抗生素)。然而,有关强力霉素在这一适应症方面的文献资料很少。本研究的主要目的是评估强力霉素治疗粘膜丘疹病的疗效,其次是评估治疗的安全性。材料与方法我们对28名接受多西环素治疗的粘膜丘疹性荨麻疹患者(包括1999年1月至2024年3月随访的患者)进行了一项观察性、回顾性、多中心研究。结果基线时(引入多西环素的日期),研究人群中64%为女性,中位年龄为72岁(IIQ = 11)。中位MMPDAI活动评分为18.5(IIQ=33.8),7%的患者有3个或更多受累部位(n=2)。最常见的临床受累部位是口腔粘膜(75%),其次是皮肤(21%)、眼部(18%)、生殖器(11%)和耳鼻喉科(11%)。21%的患者接受过至少一种常规免疫抑制治疗,14%的患者接受过利妥昔单抗治疗。在接受强力霉素治疗的同时,57%的患者还接受了至少一种其他相关治疗;39%的患者服用了达帕松,14%的患者服用了常规免疫抑制剂,14%的患者接受了利妥昔单抗治疗。在纳入的28名患者中,21人接受了为期12个月的强力霉素治疗,其中11人获得了完全应答(52%),9人获得了部分应答(43%),1人未获得应答(5%)。与基线相比,口腔受累率明显降低,从 75% 降至 29% p < 0.01,MMPDAI 中位数从 18.5 降至 0 p < 0.001。6名患者(21%)报告了继发于治疗的不良反应,其中4人不得不停止治疗。讨论一些因素似乎预示着对治疗有更好的反应,如无眼部受累或受累部位较少,这表明对中低度临床症状有更好的反应。此外,半数患者至少同时接受过一次强力霉素治疗,这可能会造成混杂偏差,尽管这一参数在亚组研究中并不显著。结论:我们的研究表明,使用多西环素治疗 12 个月后,粘膜丘疹性荨麻疹的临床症状有所改善,尤其是在口腔受累方面。
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