Conséquences à long terme des envenimations vipérines (étude REVIP)

IF 1.8 Q4 TOXICOLOGY
G. Le Roux , E. Morin , G. Grenet , C. Schmitt , S. Larréché , A. Descatha
{"title":"Conséquences à long terme des envenimations vipérines (étude REVIP)","authors":"G. Le Roux ,&nbsp;E. Morin ,&nbsp;G. Grenet ,&nbsp;C. Schmitt ,&nbsp;S. Larréché ,&nbsp;A. Descatha","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.040","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>En France, les envenimations vipérines posent un problème de santé publique. Si la mortalité est faible, grâce à l’efficacité des anti-venins, il existe un risque d’impotence fonctionnelle prolongée et de retentissement psychologique à la suite d’une morsure. L’objectif de cette étude était de décrire l’évolution physique et psychique des patients mordus et de déterminer les facteurs associés à une évolution défavorable.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Étude prospective menée dans 4 centres antipoison (CAP) français avec suivi des patients jusqu’à un an après la morsure. La variable d’intérêt était le délai de guérison (en jours). D’un point de vue statistique, les choix suivants ont été faits : analyse des courbes de survie, associée à un test du <em>log-rank</em>, pour comparer l’évolution vers la guérison des différents groupes de patients ; régression logistique pour comparer la proportion de patients totalement guéris à chaque point dans le temps ; modèle de Cox pour comparer le délai de rétablissement complet entre les groupes.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Selon les critères de l’étude, 170 patients ont été inclus entre 2020 et 2022. Le sex-ratio (H/F) était de 1,54 et l’âge moyen de 45,2<!--> <!-->±<!--> <!-->19,1<!--> <!-->ans (min : 12<!--> <!-->ans, max : 86<!--> <!-->ans). Plus de la moitié des patients ont reçu un anti-venin (59 %), mais 11 % ne l’ont pas reçu lorsqu’il était indiqué. La durée médiane de guérison était de 21<!--> <!-->jours (IC95 % : 15–28<!--> <!-->jours). À 14<!--> <!-->jours de la morsure, 45,1 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->65) de tous les patients, quel que soit le degré d’envenimation ou le traitement reçu, étaient considérés comme guéris. Un mois après la morsure, 62,5 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->90) des patients étaient guéris, quel que soit le degré d’envenimation. À 6 mois, 84 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->121) des patients étaient considérés comme guéris. Le risque de non-guérison était de 0,57 (IC95 %<!--> <!-->=<!--> <!-->0,50–0,65), 0,39 (0,32–0,48) et 0,16 (0,11–0,23) à 14, 30 et 180<!--> <!-->jours après la morsure, respectivement. Les facteurs influençant le délai de guérison comprenaient le grade clinique de l’envenimation, le siège de la morsure, le sexe et une prise en charge inappropriée. Enfin, si 22,3 % des patients déclaraient avoir peur des serpents avant la morsure, ils étaient 38,2 % après. Un an après la morsure, ils étaient encore 14,6 % à éviter de s’adonner à l’activité durant laquelle cela s’est produit et enfin 5,6 % d’entre eux ressassait encore l’évènement.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Le grade d’envenimation n’était pas le seul facteur expliquant des délais de guérison plus longs chez certains patients. Les femmes avaient une évolution significativement moins bonne. Par ailleurs, des éléments de prise en charge inappropriée (admission tardive à l’hôpital et anticoagulation précoce) ont été associés à un délai médian de guérison plus long. Dans la mesure où les données sont basées, entre autres, sur l’autoévaluation par les patients de leur guérison, l’impact psychologique doit être pris en compte comme un frein au sentiment de rémission complète. Nous avons montré que la morsure peut être vécue comme un événement traumatisant, et des répercussions psychologiques sur les patients ne sont pas à exclure.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les résultats appellent à une réévaluation du suivi des patients envenimés, au-delà de la période de traitement initial. Il faut tenir compte non seulement de l’envenimation elle-même, mais aussi des éléments objectifs de la prise en charge et du vécu psychologique des patients.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S93-S94"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824002014/pdfft?md5=6f40c3b1873b1622e456e4d1f0b7cb54&pid=1-s2.0-S2352007824002014-main.pdf","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824002014","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Objectif

En France, les envenimations vipérines posent un problème de santé publique. Si la mortalité est faible, grâce à l’efficacité des anti-venins, il existe un risque d’impotence fonctionnelle prolongée et de retentissement psychologique à la suite d’une morsure. L’objectif de cette étude était de décrire l’évolution physique et psychique des patients mordus et de déterminer les facteurs associés à une évolution défavorable.

Méthode

Étude prospective menée dans 4 centres antipoison (CAP) français avec suivi des patients jusqu’à un an après la morsure. La variable d’intérêt était le délai de guérison (en jours). D’un point de vue statistique, les choix suivants ont été faits : analyse des courbes de survie, associée à un test du log-rank, pour comparer l’évolution vers la guérison des différents groupes de patients ; régression logistique pour comparer la proportion de patients totalement guéris à chaque point dans le temps ; modèle de Cox pour comparer le délai de rétablissement complet entre les groupes.

Résultats

Selon les critères de l’étude, 170 patients ont été inclus entre 2020 et 2022. Le sex-ratio (H/F) était de 1,54 et l’âge moyen de 45,2 ± 19,1 ans (min : 12 ans, max : 86 ans). Plus de la moitié des patients ont reçu un anti-venin (59 %), mais 11 % ne l’ont pas reçu lorsqu’il était indiqué. La durée médiane de guérison était de 21 jours (IC95 % : 15–28 jours). À 14 jours de la morsure, 45,1 % (n = 65) de tous les patients, quel que soit le degré d’envenimation ou le traitement reçu, étaient considérés comme guéris. Un mois après la morsure, 62,5 % (n = 90) des patients étaient guéris, quel que soit le degré d’envenimation. À 6 mois, 84 % (n = 121) des patients étaient considérés comme guéris. Le risque de non-guérison était de 0,57 (IC95 % = 0,50–0,65), 0,39 (0,32–0,48) et 0,16 (0,11–0,23) à 14, 30 et 180 jours après la morsure, respectivement. Les facteurs influençant le délai de guérison comprenaient le grade clinique de l’envenimation, le siège de la morsure, le sexe et une prise en charge inappropriée. Enfin, si 22,3 % des patients déclaraient avoir peur des serpents avant la morsure, ils étaient 38,2 % après. Un an après la morsure, ils étaient encore 14,6 % à éviter de s’adonner à l’activité durant laquelle cela s’est produit et enfin 5,6 % d’entre eux ressassait encore l’évènement.

Discussion

Le grade d’envenimation n’était pas le seul facteur expliquant des délais de guérison plus longs chez certains patients. Les femmes avaient une évolution significativement moins bonne. Par ailleurs, des éléments de prise en charge inappropriée (admission tardive à l’hôpital et anticoagulation précoce) ont été associés à un délai médian de guérison plus long. Dans la mesure où les données sont basées, entre autres, sur l’autoévaluation par les patients de leur guérison, l’impact psychologique doit être pris en compte comme un frein au sentiment de rémission complète. Nous avons montré que la morsure peut être vécue comme un événement traumatisant, et des répercussions psychologiques sur les patients ne sont pas à exclure.

Conclusion

Les résultats appellent à une réévaluation du suivi des patients envenimés, au-delà de la période de traitement initial. Il faut tenir compte non seulement de l’envenimation elle-même, mais aussi des éléments objectifs de la prise en charge et du vécu psychologique des patients.

毒蛇咬伤的长期后果(REVIP 研究)
目标在法国,毒蛇咬伤是一个公共卫生问题。虽然由于抗毒液的功效,死亡率很低,但被毒蛇咬伤后仍有可能出现长时间的功能障碍和心理影响。这项研究的目的是描述被咬伤患者的生理和心理变化,并确定与不利变化相关的因素。研究关注的变量是恢复时间(天数)。从统计学角度出发,选择了以下方法:生存曲线分析,结合对数秩检验,比较不同组别患者的康复进度;逻辑回归,比较每个时间点完全康复的患者比例;Cox模型,比较不同组别完全康复的时间。性别比例(男/女)为 1.54,平均年龄为 45.2 ± 19.1 岁(最小 12 岁,最大 86 岁)。半数以上的患者接受了抗毒血清治疗(59%),但有 11% 的患者没有按规定接受治疗。中位愈合时间为 21 天(95% CI:15-28 天)。被咬伤 14 天后,所有患者中的 45.1%(n=65),无论被咬伤的程度或接受治疗的情况如何,均被视为痊愈。被叮咬一个月后,无论被叮咬程度如何,62.5%(90 人)的患者被治愈。6 个月后,84%(n=121)的患者被视为痊愈。在咬伤后 14 天、30 天和 180 天,未痊愈的风险分别为 0.57(95% CI = 0.50-0.65)、0.39(0.32-0.48)和 0.16(0.11-0.23)。影响痊愈时间的因素包括被咬伤的临床等级、咬伤部位、性别和处理不当。最后,22.3%的患者在咬伤前表示害怕蛇,而38.2%的患者在咬伤后表示害怕蛇。被咬伤一年后,14.6%的患者仍在回避发生咬伤的活动,5.6%的患者仍在回想咬伤事件。女性患者的预后明显较差。此外,处理不当(入院时间过晚和过早进行抗凝治疗)也与中位恢复时间较长有关。由于这些数据主要基于患者对康复情况的自我评估,因此必须考虑到心理影响对完全缓解感觉的抑制作用。我们的研究结果表明,被咬伤可能是一个创伤性事件,因此不能排除对患者造成心理影响的可能性。不仅要考虑到被咬伤本身,还要考虑到治疗的客观因素和患者的心理体验。
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