V. Prontskus , M. Beurrier , M. Evrard , M. Yéléhé , P. Gillet , A. Fresse
{"title":"Analogues de GLP-1 : mésusage mais pas que !","authors":"V. Prontskus , M. Beurrier , M. Evrard , M. Yéléhé , P. Gillet , A. Fresse","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.056","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les analogues de GLP-1 sont une classe récente d’antidiabétique ayant récemment fait parler d’eux dans le cadre de leur utilisation dans la prise en charge de l’obésité. Cette nouvelle indication a entrainé un mésusage important de ces antidiabétiques pour la perte de poids, en particulier d’Ozempic® (sémaglutide) et de Trulicity® (dulaglutide) <span><span>[1]</span></span>, à tel point que des ruptures de stock sont constatées pour ces médicaments. Ces ruptures de stock de plus en plus fréquentes compliquent la situation en obligeant le recours à des analogues différents. Ainsi, dans le cadre de la rupture en Trulicity®, des cas de report de prescription vers Ozempic® ont été signalés.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Nous présentons ici 2 cas de surdosage en Ozempic® après substitution de Trulicity® rapporté à notre CRPV. Ces cas ont été enregistrés dans la base nationale de pharmacovigilance sous les numéros FR-AFSSAPS-NY2024000260 & FR-AFSSAPS-NY2024000204 (CAP 2401-012-526).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cas 1 : homme de 62<!--> <!-->ans, diabétique traité habituellement par Trulicity® et metformine. Suite à la rupture de Trucility®, son traitement est substitué par Ozempic® 0,25<!--> <!-->mg/semaine. Lors de la 1<sup>re</sup> administration, le patient tourne le sélecteur de dose pour « ajuster » sa dose et s’injecte l’équivalent de 4 doses de 0,25<!--> <!-->mg de sémaglutide (soit 1<!--> <!-->mg). Le patient a souffert dans les suites de douleurs abdominales et de vomissements, d’évolution favorable en 48<!--> <!-->h sous antiacides. Cas 2 : Homme de 77<!--> <!-->ans, diabétique traité habituellement par Trulicity®. Suite à la rupture de Trulicity®, le traitement est substitué par Ozempic® 0,5<!--> <!-->mg avec indication du prescripteur d’injecter 5 unités. Lors de la délivrance pharmaceutique le maniement du stylo d’Ozempic® n’a pas été précisé au patient. De ce fait, il a essayé de tourner la molette du sélecteur de dose pour injecter les 5 unités prescrites. Or, ce stylo n’en contient que 4. Le patient n’a donc finalement pu s’injecter le médicament, ce qui a empêché <em>de facto</em> un surdosage. Ce patient a été repassé sous Trulicity® en réponse à cela.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les ruptures de stock de médicaments sont une situation à laquelle sont de plus en plus confrontés les centres antipoison. L’étude CIRUPT <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span> réalisée par le réseau des CRPV a également mis en évidence l’impact grandissant de cette problématique sur la santé des patients. Les 2 cas présentés ci-dessus illustrent bien le risque d’erreur médicamenteuse et de surdosage potentiel dans ce contexte.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les analogues du GLP-1 sont principalement connus des vigilances sanitaires de par leur mésusage pour la perte de poids. Toutefois, le contexte actuel de rupture de stock de Trulicity® a fait émerger une autre problématique, celle des erreurs médicamenteuses avec surdosage possible, à la suite d’une substitution par un autre analogue du GLP-1.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S103"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824002178","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Les analogues de GLP-1 sont une classe récente d’antidiabétique ayant récemment fait parler d’eux dans le cadre de leur utilisation dans la prise en charge de l’obésité. Cette nouvelle indication a entrainé un mésusage important de ces antidiabétiques pour la perte de poids, en particulier d’Ozempic® (sémaglutide) et de Trulicity® (dulaglutide) [1], à tel point que des ruptures de stock sont constatées pour ces médicaments. Ces ruptures de stock de plus en plus fréquentes compliquent la situation en obligeant le recours à des analogues différents. Ainsi, dans le cadre de la rupture en Trulicity®, des cas de report de prescription vers Ozempic® ont été signalés.
Méthodes
Nous présentons ici 2 cas de surdosage en Ozempic® après substitution de Trulicity® rapporté à notre CRPV. Ces cas ont été enregistrés dans la base nationale de pharmacovigilance sous les numéros FR-AFSSAPS-NY2024000260 & FR-AFSSAPS-NY2024000204 (CAP 2401-012-526).
Résultats
Cas 1 : homme de 62 ans, diabétique traité habituellement par Trulicity® et metformine. Suite à la rupture de Trucility®, son traitement est substitué par Ozempic® 0,25 mg/semaine. Lors de la 1re administration, le patient tourne le sélecteur de dose pour « ajuster » sa dose et s’injecte l’équivalent de 4 doses de 0,25 mg de sémaglutide (soit 1 mg). Le patient a souffert dans les suites de douleurs abdominales et de vomissements, d’évolution favorable en 48 h sous antiacides. Cas 2 : Homme de 77 ans, diabétique traité habituellement par Trulicity®. Suite à la rupture de Trulicity®, le traitement est substitué par Ozempic® 0,5 mg avec indication du prescripteur d’injecter 5 unités. Lors de la délivrance pharmaceutique le maniement du stylo d’Ozempic® n’a pas été précisé au patient. De ce fait, il a essayé de tourner la molette du sélecteur de dose pour injecter les 5 unités prescrites. Or, ce stylo n’en contient que 4. Le patient n’a donc finalement pu s’injecter le médicament, ce qui a empêché de facto un surdosage. Ce patient a été repassé sous Trulicity® en réponse à cela.
Discussion
Les ruptures de stock de médicaments sont une situation à laquelle sont de plus en plus confrontés les centres antipoison. L’étude CIRUPT [2], [3] réalisée par le réseau des CRPV a également mis en évidence l’impact grandissant de cette problématique sur la santé des patients. Les 2 cas présentés ci-dessus illustrent bien le risque d’erreur médicamenteuse et de surdosage potentiel dans ce contexte.
Conclusion
Les analogues du GLP-1 sont principalement connus des vigilances sanitaires de par leur mésusage pour la perte de poids. Toutefois, le contexte actuel de rupture de stock de Trulicity® a fait émerger une autre problématique, celle des erreurs médicamenteuses avec surdosage possible, à la suite d’une substitution par un autre analogue du GLP-1.