Intoxication par le calcipotriol chez un chien

IF 1.8 Q4 TOXICOLOGY
M. Kammerer , G. Mendes-Nascimento , H. Pouliquen , N. Bedouet , M.-A. Moriceau
{"title":"Intoxication par le calcipotriol chez un chien","authors":"M. Kammerer ,&nbsp;G. Mendes-Nascimento ,&nbsp;H. Pouliquen ,&nbsp;N. Bedouet ,&nbsp;M.-A. Moriceau","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.051","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Illustration de la toxicité des dérivés de la vitamine D à partir d’un cas d’intoxication médicamenteuse chez un chien.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Présentation d’un cas clinique ayant fait l’objet d’un appel au CAPAE-Ouest.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Un jeune chien Boxer mâle âgé de 8 mois et pesant 25<!--> <!-->kg ingère la moitié d’un tube de pommade DAIVONEX ND, ce qui représente une DSI de 3<!--> <!-->mg de calcipotriol (120 ug/kg). Le lendemain, soit environ 18<!--> <!-->h après l’ingestion, il présente des vomissements et de l’inappétence, et ses propriétaires décident de consulter quelques heures plus tard. À l’examen, le vétérinaire relève de l’abattement et des myoclonies. Un prélèvement de sang est réalisé pour analyse biochimique. L’ensemble des paramètres est dans les normes, exceptée la calcémie qui est indosable (&gt; 160<!--> <!-->mg/L). L’animal est hospitalisé et mis sous perfusion de Ringer lactate, avec furosémide, prednisolone, et calcitonine (4–6 UI/kg SC toutes les 6<!--> <!-->h jusqu’à normalisation de la calcémie). Dans les jours qui suivent son état s’améliore progressivement et il reprend un peu d’appétit. 5<!--> <!-->jours après la consultation, la calcémie est redevenue dans les normes (100<!--> <!-->mg/L) et l’animal est rendu à ses propriétaires avec une ordonnance de prednisolone. Mais 48<!--> <!-->h plus tard il revient en consultation car il présente une nécrose de la langue (photo), qui motive la mise en route d’un traitement antibiotique (amoxicilline/acide clavulanique). La calcémie est à nouveau contrôlée 12 j après l’ingestion, pour un résultat toujours à 100<!--> <!-->mg/L. Un nouveau contrôle 10<!--> <!-->jours plus tard confirme cette valeur. Les lésions linguales cicatrisent et l’animal se rétablira complètement dans les jours qui suivent.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Le calcipotriol est un dérivé synthétique du calcitriol, utilisé sous forme locale pour le traitement du psoriasis. L’ingestion conduit à une hypercalcémie caractéristique de l’hypervitaminose D, l’origine d’un tableau clinique varié : signes digestifs, neuromusculaires, cardiorespiratoires et rénaux <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. Le chien est une espèce particulièrement sensible à la toxicité de la vitamine D, et le tableau peut être très sévères lorsqu’il s’agit d’un jeune animal encore en croissance comme dans le cas présenté ici. Des foyers de calcinose peuvent se former dans des organes vitaux (cœur, poumon, rein…), et sont souvent présents dans la muqueuse digestive. Ils ont été signalés dans la langue chez le chien. Chez les animaux de compagnie, l’intoxication peut être d’origine médicamenteuse mais elle est également liée à l’ingestion accidentelle de rodenticides à base de cholecalciférol. Le CAPAE-Ouest a enregistré une trentaine de cas d’intoxication par la vitamine D ou ses dérivés, et plusieurs ont connu une évolution fatale. Les mesures thérapeutiques sont en effet limitées et les vétérinaires ont difficilement accès aux bi-phosphonates qui sont des médicaments d’usage hospitalier.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ce cas illustre le danger de certains médicaments humains pour le chien, car son comportement curieux, gourmand, joueur, l’entraîne souvent à ingérer ceux qui sont laissés à sa portée. De tels accidents pourraient de la même façon concerner les jeunes enfants. Les pommades renferment parfois des excipients qui les rendent appétentes, pourtant elles peuvent donner l’impression d’être moins dangereuses que des médicaments oraux ou injectables, ce qui conduit les patients à être moins vigilants.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S100"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824002129","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0

Abstract

Objectif

Illustration de la toxicité des dérivés de la vitamine D à partir d’un cas d’intoxication médicamenteuse chez un chien.

Méthode

Présentation d’un cas clinique ayant fait l’objet d’un appel au CAPAE-Ouest.

Résultats

Un jeune chien Boxer mâle âgé de 8 mois et pesant 25 kg ingère la moitié d’un tube de pommade DAIVONEX ND, ce qui représente une DSI de 3 mg de calcipotriol (120 ug/kg). Le lendemain, soit environ 18 h après l’ingestion, il présente des vomissements et de l’inappétence, et ses propriétaires décident de consulter quelques heures plus tard. À l’examen, le vétérinaire relève de l’abattement et des myoclonies. Un prélèvement de sang est réalisé pour analyse biochimique. L’ensemble des paramètres est dans les normes, exceptée la calcémie qui est indosable (> 160 mg/L). L’animal est hospitalisé et mis sous perfusion de Ringer lactate, avec furosémide, prednisolone, et calcitonine (4–6 UI/kg SC toutes les 6 h jusqu’à normalisation de la calcémie). Dans les jours qui suivent son état s’améliore progressivement et il reprend un peu d’appétit. 5 jours après la consultation, la calcémie est redevenue dans les normes (100 mg/L) et l’animal est rendu à ses propriétaires avec une ordonnance de prednisolone. Mais 48 h plus tard il revient en consultation car il présente une nécrose de la langue (photo), qui motive la mise en route d’un traitement antibiotique (amoxicilline/acide clavulanique). La calcémie est à nouveau contrôlée 12 j après l’ingestion, pour un résultat toujours à 100 mg/L. Un nouveau contrôle 10 jours plus tard confirme cette valeur. Les lésions linguales cicatrisent et l’animal se rétablira complètement dans les jours qui suivent.

Discussion

Le calcipotriol est un dérivé synthétique du calcitriol, utilisé sous forme locale pour le traitement du psoriasis. L’ingestion conduit à une hypercalcémie caractéristique de l’hypervitaminose D, l’origine d’un tableau clinique varié : signes digestifs, neuromusculaires, cardiorespiratoires et rénaux [1], [2]. Le chien est une espèce particulièrement sensible à la toxicité de la vitamine D, et le tableau peut être très sévères lorsqu’il s’agit d’un jeune animal encore en croissance comme dans le cas présenté ici. Des foyers de calcinose peuvent se former dans des organes vitaux (cœur, poumon, rein…), et sont souvent présents dans la muqueuse digestive. Ils ont été signalés dans la langue chez le chien. Chez les animaux de compagnie, l’intoxication peut être d’origine médicamenteuse mais elle est également liée à l’ingestion accidentelle de rodenticides à base de cholecalciférol. Le CAPAE-Ouest a enregistré une trentaine de cas d’intoxication par la vitamine D ou ses dérivés, et plusieurs ont connu une évolution fatale. Les mesures thérapeutiques sont en effet limitées et les vétérinaires ont difficilement accès aux bi-phosphonates qui sont des médicaments d’usage hospitalier.

Conclusion

Ce cas illustre le danger de certains médicaments humains pour le chien, car son comportement curieux, gourmand, joueur, l’entraîne souvent à ingérer ceux qui sont laissés à sa portée. De tels accidents pourraient de la même façon concerner les jeunes enfants. Les pommades renferment parfois des excipients qui les rendent appétentes, pourtant elles peuvent donner l’impression d’être moins dangereuses que des médicaments oraux ou injectables, ce qui conduit les patients à être moins vigilants.

钙泊三醇对狗的毒性作用
结果一只年龄为 8 个月,体重为 25 千克的年轻雄性拳师犬误食了半管 DAIVONEX ND 软膏,DSI 为 3 毫克钙泊三醇(120 微克/千克)。第二天,在摄入约 18 小时后,它出现了呕吐和食欲不振的症状,几小时后,它的主人决定带它去看医生。兽医检查后发现,该犬无精打采,肌阵挛。它被抽取了血液样本进行生化分析。除血钙水平不稳定(160 毫克/升)外,其他各项指标均在正常范围内。动物被送入医院,输注乳酸林格液、呋塞米、泼尼松龙和降钙素(4-6 IU/kg SC,每6小时一次,直到血钙恢复正常)。随后几天,他的病情逐渐好转,恢复了一些食欲。就诊 5 天后,他的血钙水平恢复正常(100 毫克/升),他被送还给主人,并开具了泼尼松龙处方。然而,48 小时后,它因舌头坏死(照片)回到诊所,医生随即开始对它进行抗生素治疗(阿莫西林/克拉维酸)。进食 12 天后再次检查血钙水平,结果仍为 100 毫克/升。10 天后的进一步检查证实了这一数值。讨论钙泊三醇是钙化三醇的合成衍生物,外用形式用于治疗牛皮癣。摄入钙泊三醇会导致高钙血症,这是维生素 D 过多症的特征,临床表现多种多样:消化道症状、神经肌肉症状、心肺症状和肾脏症状 [1],[2]。狗对维生素 D 中毒特别敏感,当动物年幼且仍在生长时,症状会非常严重,本病例就是如此。钙化灶可在重要器官(心脏、肺、肾脏等)形成,通常出现在消化道粘膜。狗的舌头上也有钙化病灶。宠物中毒可能由药物引起,但也可能与误食胆钙化醇类杀鼠剂有关。根据西欧宠物食品协会(CAPAE-Ouest)的记录,大约有 30 起维生素 D 或其衍生物中毒事件,其中有几起是致命的。结论 本病例说明了某些人类药物对狗的危害,狗的好奇、贪婪和贪玩行为常常导致它们误食唾手可得的药物。幼儿也可能发生类似的意外。软膏有时含有辅料,可以使其变得可口,但却给人一种危险性低于口服或注射药物的印象,从而导致患者降低警惕性。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
求助全文
约1分钟内获得全文 求助全文
来源期刊
CiteScore
0.90
自引率
33.30%
发文量
393
审稿时长
47 days
×
引用
GB/T 7714-2015
复制
MLA
复制
APA
复制
导出至
BibTeX EndNote RefMan NoteFirst NoteExpress
×
提示
您的信息不完整,为了账户安全,请先补充。
现在去补充
×
提示
您因"违规操作"
具体请查看互助需知
我知道了
×
提示
确定
请完成安全验证×
copy
已复制链接
快去分享给好友吧!
我知道了
右上角分享
点击右上角分享
0
联系我们:info@booksci.cn Book学术提供免费学术资源搜索服务,方便国内外学者检索中英文文献。致力于提供最便捷和优质的服务体验。 Copyright © 2023 布克学术 All rights reserved.
京ICP备2023020795号-1
ghs 京公网安备 11010802042870号
Book学术文献互助
Book学术文献互助群
群 号:481959085
Book学术官方微信