Acétylcholinestérase érythrocytaire et butyrylcholinestérase plasmatique : intérêts de la détermination de leur activité en cas d’exposition à une substance organophosphorée
{"title":"Acétylcholinestérase érythrocytaire et butyrylcholinestérase plasmatique : intérêts de la détermination de leur activité en cas d’exposition à une substance organophosphorée","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.018","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les substances organophosphorées (OP) regroupent les pesticides organophosphorés (tels que le parathion, le dichlorvos, le chlorpyrifos) et les neurotoxiques organophosphorés (tels que le tabun, le sarin, le soman, le VX, les Novichoks…). Elles agissent en inhibant l’acétylcholinestérase (AChE), action qui explique la plupart de leurs effets toxiques, mais aussi la butyrylcholinestérase (BChE, également nommée pseudocholinestérase ou cholinestérase plasmatique). La détermination de leur activité enzymatique dans les prélèvements sanguins constitue des marqueurs biologiques en cas de suspicion d’exposition à une substance organophosphorée.</p><p>La détermination de l’activité BChE, disponible dans de nombreux laboratoires, est souvent réalisée en première intention pour des raisons techniques. Cette détermination permet d’objectiver rapidement l’exposition à une substance organophosphorée et d’évaluer sa rémanence dans le compartiment sanguin, sans toutefois permettre d’évaluer la sévérité de l’intoxication. Moins accessible en routine, la détermination de l’activité AChE érythrocytaire constitue l’indicateur le plus simple et le plus fiable de l’inhibition de l’AChE synaptique. Sa détermination permet d’évaluer la sévérité de l’intoxication, en gardant à l’esprit que l’état clinique du patient prime pour le diagnostic de gravité et que la voie de pénétration du toxique conditionne l’inhibition de l’AChE érythrocytaire. Ainsi, en cas de passage systémique faible (en cas d’exposition à des vapeurs par exemple), l’inhibition de l’AChE érythrocytaire est limitée malgré des signes cliniques parfois marqués (myosis, rhinorrhée, bronchoconstriction). La détermination de l’activité AChE érythrocytaire est également un témoin de l’efficacité du traitement par oxime et un meilleur marqueur de l’exposition.</p><p>Complémentaires, les déterminations des activités BChE et AChE érythrocytaire permettent d’évaluer le « statut cholinestérasique » (<em>cholinesterase status</em>) des patients intoxiqués et de guider leur prise en charge. L’intérêt de ce concept et les modalités pratiques de sa mise en application seront développés à partir d’un scénario d’étude.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001793","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Les substances organophosphorées (OP) regroupent les pesticides organophosphorés (tels que le parathion, le dichlorvos, le chlorpyrifos) et les neurotoxiques organophosphorés (tels que le tabun, le sarin, le soman, le VX, les Novichoks…). Elles agissent en inhibant l’acétylcholinestérase (AChE), action qui explique la plupart de leurs effets toxiques, mais aussi la butyrylcholinestérase (BChE, également nommée pseudocholinestérase ou cholinestérase plasmatique). La détermination de leur activité enzymatique dans les prélèvements sanguins constitue des marqueurs biologiques en cas de suspicion d’exposition à une substance organophosphorée.
La détermination de l’activité BChE, disponible dans de nombreux laboratoires, est souvent réalisée en première intention pour des raisons techniques. Cette détermination permet d’objectiver rapidement l’exposition à une substance organophosphorée et d’évaluer sa rémanence dans le compartiment sanguin, sans toutefois permettre d’évaluer la sévérité de l’intoxication. Moins accessible en routine, la détermination de l’activité AChE érythrocytaire constitue l’indicateur le plus simple et le plus fiable de l’inhibition de l’AChE synaptique. Sa détermination permet d’évaluer la sévérité de l’intoxication, en gardant à l’esprit que l’état clinique du patient prime pour le diagnostic de gravité et que la voie de pénétration du toxique conditionne l’inhibition de l’AChE érythrocytaire. Ainsi, en cas de passage systémique faible (en cas d’exposition à des vapeurs par exemple), l’inhibition de l’AChE érythrocytaire est limitée malgré des signes cliniques parfois marqués (myosis, rhinorrhée, bronchoconstriction). La détermination de l’activité AChE érythrocytaire est également un témoin de l’efficacité du traitement par oxime et un meilleur marqueur de l’exposition.
Complémentaires, les déterminations des activités BChE et AChE érythrocytaire permettent d’évaluer le « statut cholinestérasique » (cholinesterase status) des patients intoxiqués et de guider leur prise en charge. L’intérêt de ce concept et les modalités pratiques de sa mise en application seront développés à partir d’un scénario d’étude.