{"title":"Place des examens toxicologiques pour le diagnostic d’une intoxication par le monoxyde de carbone","authors":"J. Langrand","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.015","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Le diagnostic d’intoxication aiguë par le monoxyde de carbone (CO) repose sur un faisceau d’éléments contextuels, cliniques, et paracliniques. Les éléments de contexte évocateur sont : la présence d’une source de monoxyde de carbone, la chronologie, le caractère collectif. Les signes cliniques évocateurs sont : céphalées, vertiges, asthénie, nausées, vomissements, perte de connaissance, convulsions ou coma notamment <span><span>[1]</span></span>. Dans la prise en charge aiguë, il est fréquent que les éléments contextuels soient pauvres, et les signes cliniques peu spécifiques. Dans ce cas, les différents examens toxicologiques disponibles pour caractériser une intoxication par le CO, métrologiques et biométrologiques, peuvent apporter une aide au diagnostic. Parmi ces examens, on dispose de la mesure du CO dans l’air ambiant (COA) sur le lieu de l’intoxication, la mesure dans l’air expiré (COE) <span><span>[2]</span></span>, la CO-oxymétrie de pouls (COP), le dosage sanguin de la carboxyhémoglobinémie (HbCO) ou, plus rarement, de l’oxycarbonémie <span><span>[3]</span></span>. Si ces examens peuvent apporter une aide au diagnostic en cas de suspicion d’intoxication, il est nécessaire d’en connaître les limites, car pour chacun d’entre eux, il existe des possibilités d’erreurs. Mal connues, ces erreurs diagnostiques, individuelles ou collectives peuvent faire conclure à tort à une intoxication oxycarbonée <span><span>[4]</span></span>. Dans le doute, cela peut donner lieu à une prise en charge inadaptée, l’administration inappropriée d’une oxygénothérapie normobare, voire hyperbare. En plus de mobiliser inutilement des ressources, une oxygénothérapie hyperbare ainsi initiée pourrait être à l’origine d’une iatrogénie évitable. Enfin, avérées ou non, les expositions au monoxyde de carbone sont génératrices d’anxiété, parfois d’un stress post-traumatique, voire de véritables phénomènes collectifs, dont la gestion est parfois complexe et les conséquences importantes. Si le risque d’erreur imputable à la phase strictement analytique des examens de laboratoire a été réduit au cours de ces dernières décennies, il existe également un risque d’interprétation erronée ou excessive des résultats analytiques, s’ils sont interprétés sans prise en compte des éléments cliniques et contextuels. La mise au point suivante a pour objectif de fournir aux différents intervenants impliqués dans la prise en charge urgente de cas suspects d’intoxication oxycarbonée, des éléments utiles permettant d’éviter les erreurs lors du diagnostic d’une intoxication par le CO.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S78"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001768","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Le diagnostic d’intoxication aiguë par le monoxyde de carbone (CO) repose sur un faisceau d’éléments contextuels, cliniques, et paracliniques. Les éléments de contexte évocateur sont : la présence d’une source de monoxyde de carbone, la chronologie, le caractère collectif. Les signes cliniques évocateurs sont : céphalées, vertiges, asthénie, nausées, vomissements, perte de connaissance, convulsions ou coma notamment [1]. Dans la prise en charge aiguë, il est fréquent que les éléments contextuels soient pauvres, et les signes cliniques peu spécifiques. Dans ce cas, les différents examens toxicologiques disponibles pour caractériser une intoxication par le CO, métrologiques et biométrologiques, peuvent apporter une aide au diagnostic. Parmi ces examens, on dispose de la mesure du CO dans l’air ambiant (COA) sur le lieu de l’intoxication, la mesure dans l’air expiré (COE) [2], la CO-oxymétrie de pouls (COP), le dosage sanguin de la carboxyhémoglobinémie (HbCO) ou, plus rarement, de l’oxycarbonémie [3]. Si ces examens peuvent apporter une aide au diagnostic en cas de suspicion d’intoxication, il est nécessaire d’en connaître les limites, car pour chacun d’entre eux, il existe des possibilités d’erreurs. Mal connues, ces erreurs diagnostiques, individuelles ou collectives peuvent faire conclure à tort à une intoxication oxycarbonée [4]. Dans le doute, cela peut donner lieu à une prise en charge inadaptée, l’administration inappropriée d’une oxygénothérapie normobare, voire hyperbare. En plus de mobiliser inutilement des ressources, une oxygénothérapie hyperbare ainsi initiée pourrait être à l’origine d’une iatrogénie évitable. Enfin, avérées ou non, les expositions au monoxyde de carbone sont génératrices d’anxiété, parfois d’un stress post-traumatique, voire de véritables phénomènes collectifs, dont la gestion est parfois complexe et les conséquences importantes. Si le risque d’erreur imputable à la phase strictement analytique des examens de laboratoire a été réduit au cours de ces dernières décennies, il existe également un risque d’interprétation erronée ou excessive des résultats analytiques, s’ils sont interprétés sans prise en compte des éléments cliniques et contextuels. La mise au point suivante a pour objectif de fournir aux différents intervenants impliqués dans la prise en charge urgente de cas suspects d’intoxication oxycarbonée, des éléments utiles permettant d’éviter les erreurs lors du diagnostic d’une intoxication par le CO.