M. Labadie , C. Becker , A. Cal , A. Nardon , C. Paradis , C. Tournoud , French PCC research Group , C. Bragança
{"title":"Pile bouton enclavée dans l’œsophage : série descriptive à partir des données des centres antipoison","authors":"M. Labadie , C. Becker , A. Cal , A. Nardon , C. Paradis , C. Tournoud , French PCC research Group , C. Bragança","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.023","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Description rétrospective des cas d’enclavement œsophagien d’une pile bouton (PB) à partir des données des centres antipoison français (CAP) entre le 1<sup>er</sup> janvier 2022 et le 31 décembre 2023.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Extraction du système d’information des CAP des dossiers ayant fait l’objet d’un appel pour une exposition à une PB et pour lesquels la PB était œsophagienne sur la radiographie thoracique.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur la période d’étude, 20 patients (2,5 %) étaient retenus sur 810 extraits, 11 patients en 2022 et 9 en 2023. L’âge des patients était compris entre 7 mois et 14<!--> <!-->ans. Dix-sept (85 %) étaient âgés de 5<!--> <!-->ans ou moins et l’âge médian était de 2<!--> <!-->ans. Le sex-ratio H/F était de 0,8. L’origine de la PB était connue pour 8 patients (40 %) : jouet 3, clef de voiture 1, télécommande 1, bip 1, balance électronique 1 et montre 1. Le diamètre de la PB n’était connu que pour 6 patients (30 %), tous supérieurs ou égaux à 15<!--> <!-->mm. Tous les patients étaient pris en charge dans un service d’urgence et tous ont bénéficié d’une œsogastroduodénoscopie (FOGD) d’extraction dans les suites de la radiographie thoracique. Toutes les PB étaient restées enclavées dans l’œsophage entre la réalisation de la radiographie thoracique et la FOGD. L’extraction de la PB était faite en moins de 2<!--> <!-->h, entre 2 et 24<!--> <!-->h, et dans un délai supérieur à 24<!--> <!-->h après l’ingestion respectivement pour 2, 13 et 4 patients. Pour 1 patient, le délai d’extraction n’était pas connu. 20 (100 %) patients avaient des lésions à la FOGD, dont 1 (5 %), 4 (20 %), 9 (45 %) et 3 (15 %) étaient des atteintes œsophagiennes respectivement de classification Zargar 2a, 2b, 3a et 3b. Pour 3 patients, le stade de Zargar n’était pas évaluable dans le dossier. Les 2 patients qui avaient bénéficié de la FOGD avant la deuxième heure n’avaient pas de nécrose œsophagienne. Tous les patients étaient initialement symptomatiques sauf 3 patients pour lesquels l’anamnèse n’était pas précisée dans l’observation médicale. Treize patients avaient à la prise en charge des signes digestifs (dysphagie et/ou refus alimentaire, et/ou douleur abdominale et/ou vomissements). Sept patients avaient des signes respiratoires (toux et/ou dyspnée). Sept patients avaient des signes généraux (asthénie et/ou fièvre). Cinq patients avaient des symptômes ORL (hypersialorrhée et/ou douleur oropharyngée et/ou douleur sans précision). Tous les patients avaient un score d’impaction supérieur à 1 initialement. Un seul patient a présenté une atteinte vasculaire avec choc hémorragique. Sept (35 %) patients ont bénéficié d’un suivi prolongé : 4 (57 %) patients présentaient une sténose œsophagienne. Tous les patients suivis ont guéri sans séquelles.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Comparativement à la série de Labadie et al.<span><span>[1]</span></span> de 1999 à 2015, il n’y a pas eu de décès, mais un cas grave avec choc hémorragique, mais les cas sont certainement sous-déclarés. Les enclavements œsophagiens concernent toujours les enfants âgés de 5<!--> <!-->ans ou moins et ayant ingéré des PB de diamètre d’au moins 15<!--> <!-->mm. Ils ont tous un score d’impaction supérieur à 1 <span><span>[2]</span></span>. L’urgence reste à l’extraction dans les 2<!--> <!-->h si la PB est œsophagienne comme indiqué dans les recommandations de la Société de toxicologie clinique et de la Haute Autorité de santé de 2022 mais ce délai reste difficile à tenir en France <span><span>[3]</span></span>.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S82-S83"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001847","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Description rétrospective des cas d’enclavement œsophagien d’une pile bouton (PB) à partir des données des centres antipoison français (CAP) entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023.
Méthode
Extraction du système d’information des CAP des dossiers ayant fait l’objet d’un appel pour une exposition à une PB et pour lesquels la PB était œsophagienne sur la radiographie thoracique.
Résultats
Sur la période d’étude, 20 patients (2,5 %) étaient retenus sur 810 extraits, 11 patients en 2022 et 9 en 2023. L’âge des patients était compris entre 7 mois et 14 ans. Dix-sept (85 %) étaient âgés de 5 ans ou moins et l’âge médian était de 2 ans. Le sex-ratio H/F était de 0,8. L’origine de la PB était connue pour 8 patients (40 %) : jouet 3, clef de voiture 1, télécommande 1, bip 1, balance électronique 1 et montre 1. Le diamètre de la PB n’était connu que pour 6 patients (30 %), tous supérieurs ou égaux à 15 mm. Tous les patients étaient pris en charge dans un service d’urgence et tous ont bénéficié d’une œsogastroduodénoscopie (FOGD) d’extraction dans les suites de la radiographie thoracique. Toutes les PB étaient restées enclavées dans l’œsophage entre la réalisation de la radiographie thoracique et la FOGD. L’extraction de la PB était faite en moins de 2 h, entre 2 et 24 h, et dans un délai supérieur à 24 h après l’ingestion respectivement pour 2, 13 et 4 patients. Pour 1 patient, le délai d’extraction n’était pas connu. 20 (100 %) patients avaient des lésions à la FOGD, dont 1 (5 %), 4 (20 %), 9 (45 %) et 3 (15 %) étaient des atteintes œsophagiennes respectivement de classification Zargar 2a, 2b, 3a et 3b. Pour 3 patients, le stade de Zargar n’était pas évaluable dans le dossier. Les 2 patients qui avaient bénéficié de la FOGD avant la deuxième heure n’avaient pas de nécrose œsophagienne. Tous les patients étaient initialement symptomatiques sauf 3 patients pour lesquels l’anamnèse n’était pas précisée dans l’observation médicale. Treize patients avaient à la prise en charge des signes digestifs (dysphagie et/ou refus alimentaire, et/ou douleur abdominale et/ou vomissements). Sept patients avaient des signes respiratoires (toux et/ou dyspnée). Sept patients avaient des signes généraux (asthénie et/ou fièvre). Cinq patients avaient des symptômes ORL (hypersialorrhée et/ou douleur oropharyngée et/ou douleur sans précision). Tous les patients avaient un score d’impaction supérieur à 1 initialement. Un seul patient a présenté une atteinte vasculaire avec choc hémorragique. Sept (35 %) patients ont bénéficié d’un suivi prolongé : 4 (57 %) patients présentaient une sténose œsophagienne. Tous les patients suivis ont guéri sans séquelles.
Conclusion
Comparativement à la série de Labadie et al.[1] de 1999 à 2015, il n’y a pas eu de décès, mais un cas grave avec choc hémorragique, mais les cas sont certainement sous-déclarés. Les enclavements œsophagiens concernent toujours les enfants âgés de 5 ans ou moins et ayant ingéré des PB de diamètre d’au moins 15 mm. Ils ont tous un score d’impaction supérieur à 1 [2]. L’urgence reste à l’extraction dans les 2 h si la PB est œsophagienne comme indiqué dans les recommandations de la Société de toxicologie clinique et de la Haute Autorité de santé de 2022 mais ce délai reste difficile à tenir en France [3].