{"title":"Coup de chaleur d’exercice, il y a urgence à refroidir","authors":"Camille Chaffard , Marie-Charlotte Delignette , Céline Guichon , Alice Blet","doi":"10.1016/j.anrea.2024.06.002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Le coup de chaleur d’exercice se caractérise par une température centrale<!--> <!-->><!--> <!-->40<!--> <!-->°C, accompagnée de symptômes neurologiques consécutifs à un effort physique. Observé lors d’exercices sportifs intenses ou dans des conditions environnementales difficiles, son incidence est difficile à évaluer en raison de sa faible incidence. Sa physiopathologie complexe repose principalement sur une dysrégulation thermique, avec une production de chaleur excessive due à l’exercice, mal régulée par l’organisme. Cette hyperthermie peut déclencher une réaction inflammatoire systémique pouvant évoluer vers une défaillance multiviscérale, engageant le pronostic vital du patient. Le diagnostic doit être envisagé en présence de troubles neurologiques pendant l’effort et il est confirmé par la mesure de la température centrale. La prise en charge initiale repose sur l’arrêt de l’effort et un refroidissement rapide, idéalement par immersion dans de l’eau froide. En cas d’évolution vers un état de défaillance multiviscérale, les premières heures peuvent être marquées par une instabilité hémodynamique, une rhabdomyolyse, une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), une insuffisance rénale ainsi qu’une insuffisance hépatique. La nécessité d’une transplantation hépatique peut être difficile à établir, notamment car l’évaluation de la défaillance hépatique peut être biaisée par la CIVD et les troubles neurologiques liés au coup de chaleur d’exercice. Cette revue de littérature aborde l’épidémiologie et les principaux mécanismes physiopathologiques du coup de chaleur d’exercice. Elle détaille les aspects diagnostiques, la prise en charge initiale puis en soins critiques, tout en mettant en lumière les défis de la transplantation hépatique et les critères décisionnels pertinents.</p></div><div><p>Exertional-induced heatstroke is characterized by a core temperature above 40<!--> <!-->°C, with neurological symptoms following physical exercise. Observed during intense exercise or in difficult environmental conditions, its incidence is difficult to assess due to its rarity. Its complex physiopathology involved mainly thermal dysregulation, with dysregulated excessive heat production due to exercise. Hyperthermia can trigger a systemic inflammatory reaction which can lead to multi-visceral failure, impairing the patient's prognosis. When encountering neurological symptoms during physical activity, it is essential to consider the possibility of a diagnosis, which can be confirmed by assessing core body temperature. The primary intervention involves stopping physical activity and initiating rapid cooling through immersion in cold water. If the patient progresses to multi-visceral failure, the first few hours may be marked by hemodynamic instability, rhabdomyolysis, disseminated intravascular coagulation (DIC), renal failure, and liver failure, which may require liver transplantation. Assessing the need for liver transplantation can be a challenge, as DIC and neurological disturbances associated with exercise-induced heat stroke might bias the assessment of hepatic failure. This review discusses the epidemiology and mechanisms of exercise-induced heat stroke. It outlines diagnostic aspects, initial management, and intensive care while highlighting the challenges of transplantation and relevant decision-making criteria.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2024-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Anesthesie & Reanimation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000996","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"ANESTHESIOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le coup de chaleur d’exercice se caractérise par une température centrale > 40 °C, accompagnée de symptômes neurologiques consécutifs à un effort physique. Observé lors d’exercices sportifs intenses ou dans des conditions environnementales difficiles, son incidence est difficile à évaluer en raison de sa faible incidence. Sa physiopathologie complexe repose principalement sur une dysrégulation thermique, avec une production de chaleur excessive due à l’exercice, mal régulée par l’organisme. Cette hyperthermie peut déclencher une réaction inflammatoire systémique pouvant évoluer vers une défaillance multiviscérale, engageant le pronostic vital du patient. Le diagnostic doit être envisagé en présence de troubles neurologiques pendant l’effort et il est confirmé par la mesure de la température centrale. La prise en charge initiale repose sur l’arrêt de l’effort et un refroidissement rapide, idéalement par immersion dans de l’eau froide. En cas d’évolution vers un état de défaillance multiviscérale, les premières heures peuvent être marquées par une instabilité hémodynamique, une rhabdomyolyse, une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), une insuffisance rénale ainsi qu’une insuffisance hépatique. La nécessité d’une transplantation hépatique peut être difficile à établir, notamment car l’évaluation de la défaillance hépatique peut être biaisée par la CIVD et les troubles neurologiques liés au coup de chaleur d’exercice. Cette revue de littérature aborde l’épidémiologie et les principaux mécanismes physiopathologiques du coup de chaleur d’exercice. Elle détaille les aspects diagnostiques, la prise en charge initiale puis en soins critiques, tout en mettant en lumière les défis de la transplantation hépatique et les critères décisionnels pertinents.
Exertional-induced heatstroke is characterized by a core temperature above 40 °C, with neurological symptoms following physical exercise. Observed during intense exercise or in difficult environmental conditions, its incidence is difficult to assess due to its rarity. Its complex physiopathology involved mainly thermal dysregulation, with dysregulated excessive heat production due to exercise. Hyperthermia can trigger a systemic inflammatory reaction which can lead to multi-visceral failure, impairing the patient's prognosis. When encountering neurological symptoms during physical activity, it is essential to consider the possibility of a diagnosis, which can be confirmed by assessing core body temperature. The primary intervention involves stopping physical activity and initiating rapid cooling through immersion in cold water. If the patient progresses to multi-visceral failure, the first few hours may be marked by hemodynamic instability, rhabdomyolysis, disseminated intravascular coagulation (DIC), renal failure, and liver failure, which may require liver transplantation. Assessing the need for liver transplantation can be a challenge, as DIC and neurological disturbances associated with exercise-induced heat stroke might bias the assessment of hepatic failure. This review discusses the epidemiology and mechanisms of exercise-induced heat stroke. It outlines diagnostic aspects, initial management, and intensive care while highlighting the challenges of transplantation and relevant decision-making criteria.