Description de la dose équivalente de Levodopa (LED) au cours de la mise sous pompe à apomorphine chez le parkinsonien : avant instauration, sortie d’hospitalisation et à distance
N. Pierrat-Maury, P. Nardone, E. Civade, C. Laborde
{"title":"Description de la dose équivalente de Levodopa (LED) au cours de la mise sous pompe à apomorphine chez le parkinsonien : avant instauration, sortie d’hospitalisation et à distance","authors":"N. Pierrat-Maury, P. Nardone, E. Civade, C. Laborde","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.063","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Chez le patient parkinsonien, l’initiation de la pompe à apomorphine sous cutané (ASC) permet de lisser l’administration d’agoniste dopaminergique au cours de la journée et d’éviter les problèmes d’effet indésirable et d’absorption en lien avec la gastroparésie. La <em>Levodopa Equivalent Dose</em> (LED) est la dose de médicament parkinsonien ayant le même effet que 100<!--> <!-->mg de Levodopa à libération immédiate. Cet indicateur LED existe mais reste peut décrit dans la littérature aux différents moments du parcours de soin du parkinsonien.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Ce travail a pour objectif d’analyser l’évolution des LED avant l’instauration de l’ASC, en sortie d’hospitalisation et entre 3 à 8 mois post-instauration.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Les patients parkinsoniens hospitalisés pour instauration de l’ASC ont été inclus de mai 2022 à avril 2023. La LED est la somme des doses équivalentes en Levodopa de chaque ligne de traitement parkinsonien, ajusté à la posologie et pour une journée entière. Cette étude rétrospective consistait à comparer les LED calculées globales journalières pour chaque ordonnance (avant instauration, en sortie et à distance). Les moyennes des LED calculées sont significativement différentes (vérifiées par le Test de Student apparié et le Test de Friedman).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’initiation a concerné 31 patients (<em>sex ratio</em> H/F : 0,94 ; âge médian : 68<!--> <!-->ans). Le passage à l’ASC s’effectuait en moyenne 13<!--> <!-->ans post-diagnostic. Le traitement initial parkinsonien était composé à 19 % de monothérapie, 16 % de bithérapie ; 39 % de trithérapie et 26 % de quadrithérapie.</p><p>La LED a été augmentée significativement en moyenne de 1142<!--> <!-->mg/j ± 371 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->31), à 1457<!--> <!-->mg/j ± 457 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->31) puis à 1538<!--> <!-->±<!--> <!-->490<!--> <!-->mg/j (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->23) respectivement avant l’instauration de l’ASC, en sortie d’hospitalisation et à distance (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001).</p><p>Au moment de la sortie de l’hôpital, 28/31 patients avaient une LED majorée de 35 % en moyenne. 3/31 patients avaient une LED diminuée de 7 % en moyenne, en comparaison de l’ordonnance initiale.</p><p>À distance, 12/23 patients avaient une LED augmentée en moyenne de 14 %, 9/23 patients une LED diminuée en moyenne de 13 % et 2/23 patients une LED stable en comparaison de l’ordonnance de sortie. 8 patients suivis ont été perdus de vue suite à l’instauration. Pour 2 patients, l’ASC a dû être stoppée en raison d’une inefficacité et/ou d’apparition d’hallucination.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>L’étude a montré une grande variabilité inter-individuelle de la LED aux différents moments du parcours. La moyenne des LED semble augmenter au cours du temps. Cependant, à l’échelle de l’individu et à distance, cette ASC a permis une diminution de la LED chez près de la moitié des patients, reflétant probablement un bon contrôle des symptômes de la maladie.</p><p>À l’heure actuelle, la LED est encore un critère peu exploité et non uniformisé. Cette LED pourrait devenir dans un avenir proche un outil de prédiction et d’évolution clinique, grâce aux publications scientifiques.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":"59 2","pages":"Pages e50-e51"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224001072","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
Chez le patient parkinsonien, l’initiation de la pompe à apomorphine sous cutané (ASC) permet de lisser l’administration d’agoniste dopaminergique au cours de la journée et d’éviter les problèmes d’effet indésirable et d’absorption en lien avec la gastroparésie. La Levodopa Equivalent Dose (LED) est la dose de médicament parkinsonien ayant le même effet que 100 mg de Levodopa à libération immédiate. Cet indicateur LED existe mais reste peut décrit dans la littérature aux différents moments du parcours de soin du parkinsonien.
Objectifs
Ce travail a pour objectif d’analyser l’évolution des LED avant l’instauration de l’ASC, en sortie d’hospitalisation et entre 3 à 8 mois post-instauration.
Méthode
Les patients parkinsoniens hospitalisés pour instauration de l’ASC ont été inclus de mai 2022 à avril 2023. La LED est la somme des doses équivalentes en Levodopa de chaque ligne de traitement parkinsonien, ajusté à la posologie et pour une journée entière. Cette étude rétrospective consistait à comparer les LED calculées globales journalières pour chaque ordonnance (avant instauration, en sortie et à distance). Les moyennes des LED calculées sont significativement différentes (vérifiées par le Test de Student apparié et le Test de Friedman).
Résultats
L’initiation a concerné 31 patients (sex ratio H/F : 0,94 ; âge médian : 68 ans). Le passage à l’ASC s’effectuait en moyenne 13 ans post-diagnostic. Le traitement initial parkinsonien était composé à 19 % de monothérapie, 16 % de bithérapie ; 39 % de trithérapie et 26 % de quadrithérapie.
La LED a été augmentée significativement en moyenne de 1142 mg/j ± 371 (n = 31), à 1457 mg/j ± 457 (n = 31) puis à 1538 ± 490 mg/j (n = 23) respectivement avant l’instauration de l’ASC, en sortie d’hospitalisation et à distance (p < 0,001).
Au moment de la sortie de l’hôpital, 28/31 patients avaient une LED majorée de 35 % en moyenne. 3/31 patients avaient une LED diminuée de 7 % en moyenne, en comparaison de l’ordonnance initiale.
À distance, 12/23 patients avaient une LED augmentée en moyenne de 14 %, 9/23 patients une LED diminuée en moyenne de 13 % et 2/23 patients une LED stable en comparaison de l’ordonnance de sortie. 8 patients suivis ont été perdus de vue suite à l’instauration. Pour 2 patients, l’ASC a dû être stoppée en raison d’une inefficacité et/ou d’apparition d’hallucination.
Discussion - Conclusion
L’étude a montré une grande variabilité inter-individuelle de la LED aux différents moments du parcours. La moyenne des LED semble augmenter au cours du temps. Cependant, à l’échelle de l’individu et à distance, cette ASC a permis une diminution de la LED chez près de la moitié des patients, reflétant probablement un bon contrôle des symptômes de la maladie.
À l’heure actuelle, la LED est encore un critère peu exploité et non uniformisé. Cette LED pourrait devenir dans un avenir proche un outil de prédiction et d’évolution clinique, grâce aux publications scientifiques.