Exposition médicamenteuse de la dyade patient/aidant dans la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : pensez à optimiser les traitements du proche aidant !
T. Novais , S. Qassemi , P. Cestac , C. Mccambridge , B. Decaudin , M. Dambrine , C. Mouchoux
{"title":"Exposition médicamenteuse de la dyade patient/aidant dans la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : pensez à optimiser les traitements du proche aidant !","authors":"T. Novais , S. Qassemi , P. Cestac , C. Mccambridge , B. Decaudin , M. Dambrine , C. Mouchoux","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.043","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (MA2), et leurs proches aidants représentent une population à risque élevé d’iatrogénie médicamenteuse en lien avec le vieillissement, la polypathologie et la polymédication. Par ailleurs les études ont montré que les proches aidants avaient tendance à négliger leur propre prise en charge.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>L’objectif de cette étude ancillaire était d’évaluer l’exposition médicamenteuse des patients atteints de MA2 et leur proche aidant.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Il s’agit d’une étude transversale ancillaire basée sur les données médicamenteuses à l’inclusion de l’étude PHARMAID. L’étude PHARMAID est un essai clinique randomisé contrôlé évaluant l’impact des soins pharmaceutiques intégrés à un programme psychosocial. Les patients ambulatoires âgés de 65<!--> <!-->ans et plus, atteints de MA2, et leur proche aidant âgé de 65<!--> <!-->ans et plus ont été inclus. L’exposition médicamenteuse était illustrée par le nombre de médicaments, la prévalence des médicaments potentiellement inappropriés (MPI) à partir de la liste EU (7)-PIM et la complexité des schémas thérapeutiques à partir du MRCI (<em>Medication Regimen Complexity Index</em>).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 73 dyades ont été inclues dans cette étude ancillaire. Le nombre moyen de médicaments utilisés par les patients atteints de MA2 était de 6,8<!--> <!-->±<!--> <!-->2,6 médicaments et par les proches aidants, de 4,7<!--> <!-->±<!--> <!-->3,7 médicaments. Les prévalences de MPI étaient de 60,3 % chez les patients et de 47,9 % chez les proches aidants. Les principaux MPI identifiés sont les mêmes chez les patients et chez les proches aidants : inhibiteurs de la pompe à proton, psychotropes et antiarythmiques. Concernant la complexité des schémas thérapeutiques, le MRCI moyen était de 16,3<!--> <!-->±<!--> <!-->8,1 pour les patients et de 11,3<!--> <!-->±<!--> <!-->10,5 pour les proches aidants.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Les résultats observés au sein de cette étude ancillaire sont comparables aux résultats des études transversales précédemment publiées. Thorpe et al. (2012) avaient montré que 39,3 % des proches aidants de patients atteints de démence prenaient au moins un MPI. Concernant les patients âgés atteints de MA2, une revue systématique de la littérature (Redston et al., 2018) avait mis en évidence une prévalence de MPI allant de 53,2 % à 89,8 %. Concernant la complexité des schémas thérapeutiques, des études antérieures menées chez des patients âgés ambulatoires avaient montré un MRCI médian de 10 à 12,5 (Lee et al., 2012, Sayin et al., 2020). En comparaison à notre étude, la complexité des schémas thérapeutique était plus élevé chez les patients atteints de MA2 mais équivalente pour les proches aidants. Les résultats de cette étude ancillaire confirment la pertinence d’optimiser les traitements des patients atteints de MA2 afin de prévenir l’iatrogénie médicamenteuse, mais également auprès de leurs proches aidants, pouvant être considérés comme des patients secondaires.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277295322400087X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (MA2), et leurs proches aidants représentent une population à risque élevé d’iatrogénie médicamenteuse en lien avec le vieillissement, la polypathologie et la polymédication. Par ailleurs les études ont montré que les proches aidants avaient tendance à négliger leur propre prise en charge.
Objectifs
L’objectif de cette étude ancillaire était d’évaluer l’exposition médicamenteuse des patients atteints de MA2 et leur proche aidant.
Méthode
Il s’agit d’une étude transversale ancillaire basée sur les données médicamenteuses à l’inclusion de l’étude PHARMAID. L’étude PHARMAID est un essai clinique randomisé contrôlé évaluant l’impact des soins pharmaceutiques intégrés à un programme psychosocial. Les patients ambulatoires âgés de 65 ans et plus, atteints de MA2, et leur proche aidant âgé de 65 ans et plus ont été inclus. L’exposition médicamenteuse était illustrée par le nombre de médicaments, la prévalence des médicaments potentiellement inappropriés (MPI) à partir de la liste EU (7)-PIM et la complexité des schémas thérapeutiques à partir du MRCI (Medication Regimen Complexity Index).
Résultats
Au total, 73 dyades ont été inclues dans cette étude ancillaire. Le nombre moyen de médicaments utilisés par les patients atteints de MA2 était de 6,8 ± 2,6 médicaments et par les proches aidants, de 4,7 ± 3,7 médicaments. Les prévalences de MPI étaient de 60,3 % chez les patients et de 47,9 % chez les proches aidants. Les principaux MPI identifiés sont les mêmes chez les patients et chez les proches aidants : inhibiteurs de la pompe à proton, psychotropes et antiarythmiques. Concernant la complexité des schémas thérapeutiques, le MRCI moyen était de 16,3 ± 8,1 pour les patients et de 11,3 ± 10,5 pour les proches aidants.
Discussion - Conclusion
Les résultats observés au sein de cette étude ancillaire sont comparables aux résultats des études transversales précédemment publiées. Thorpe et al. (2012) avaient montré que 39,3 % des proches aidants de patients atteints de démence prenaient au moins un MPI. Concernant les patients âgés atteints de MA2, une revue systématique de la littérature (Redston et al., 2018) avait mis en évidence une prévalence de MPI allant de 53,2 % à 89,8 %. Concernant la complexité des schémas thérapeutiques, des études antérieures menées chez des patients âgés ambulatoires avaient montré un MRCI médian de 10 à 12,5 (Lee et al., 2012, Sayin et al., 2020). En comparaison à notre étude, la complexité des schémas thérapeutique était plus élevé chez les patients atteints de MA2 mais équivalente pour les proches aidants. Les résultats de cette étude ancillaire confirment la pertinence d’optimiser les traitements des patients atteints de MA2 afin de prévenir l’iatrogénie médicamenteuse, mais également auprès de leurs proches aidants, pouvant être considérés comme des patients secondaires.