Prévalence des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes âgées de plus de 65 ans : une revue des méthodologies et des risques de sous-estimation
R. Leguillon , J. Grosjean , F. Roca , E. Barat , R. Varin , S. Darmoni , J. Charlet , M.L. Laroche
{"title":"Prévalence des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes âgées de plus de 65 ans : une revue des méthodologies et des risques de sous-estimation","authors":"R. Leguillon , J. Grosjean , F. Roca , E. Barat , R. Varin , S. Darmoni , J. Charlet , M.L. Laroche","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.077","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Le paysage démographique mondial subit une transformation rapide caractérisée par le vieillissement accéléré de la population. Concomitamment, l’augmentation de la polypharmacie, définie comme la prise simultanée de plusieurs médicaments, a donné lieu à une augmentation substantielle du risque d’exposition aux médicaments potentiellement inappropriés (MPI) chez les individus âgés de plus de 65 ans.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Au cœur de notre démarche, l’hypothèse initiale repose sur la possibilité que la prévalence estimée en population générale soit sous-estimée en raison de la sous-utilisation des outils disponibles pour la détecter. L’objectif fondamental de cette revue de la littérature est de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse cruciale, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des défis associés à la polypharmacie chez les personnes âgées.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Cette étude a entrepris une recherche exhaustive dans la base de données Medline pour identifier des articles relatifs à la prévalence des « Potentially Inappropriate Medications » (PIM). Les articles publiés entre janvier 2010 et juin 2023 ont été inclus dans notre revue. Les articles sélectionnés ont fait l’objet d’une analyse approfondie, portant sur des variables telles que le type de base de données, la méthode de dépistage, les adaptations apportées, et la prévalence des PIM. L’étude a procédé à une catégorisation des bases de données et des méthodes de dépistage pour accroître la clarté des résultats, examiné les adaptations effectuées, et évalué la concordance entre différentes méthodes de dépistage.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cette étude, englobant 48 manuscrits et couvrant 58 évaluations d’échantillons, a révélé une prévalence moyenne des PIM dans la population générale des individus âgés de plus de 65 ans, atteignant 29,3 % (IC à 95 % : 18,7 %–37,5 %). Une hétérogénéité significative s’est manifestée tant au niveau des bases de données utilisées que des méthodes de détection employées. L’adaptation des méthodes originales a été observée dans 86,2 % des cas. Notablement, la moitié des méthodes utilisées pour évaluer les PIM appartenaient à la catégorie « Liste de médicaments ». De plus, environ un tiers des études avaient recours à moins de la moitié des critères originaux après adaptation. Seules trois études utilisaient plus de 75 % des critères originaux et dépassaient la barre des 50 critères.</p></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><p>Cette revue éclaire la prévalence des PIM chez les adultes plus âgés, mettant en exergue les complexités méthodologiques et le potentiel de sous-estimation résultant des limitations des données et des ajustements algorithmiques. Les résultats incitent à une réflexion approfondie sur les méthodologies actuelles, préconisant des algorithmes transparents et appelant à une compréhension approfondie des règles complexes.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224001217","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
Le paysage démographique mondial subit une transformation rapide caractérisée par le vieillissement accéléré de la population. Concomitamment, l’augmentation de la polypharmacie, définie comme la prise simultanée de plusieurs médicaments, a donné lieu à une augmentation substantielle du risque d’exposition aux médicaments potentiellement inappropriés (MPI) chez les individus âgés de plus de 65 ans.
Objectifs
Au cœur de notre démarche, l’hypothèse initiale repose sur la possibilité que la prévalence estimée en population générale soit sous-estimée en raison de la sous-utilisation des outils disponibles pour la détecter. L’objectif fondamental de cette revue de la littérature est de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse cruciale, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des défis associés à la polypharmacie chez les personnes âgées.
Méthode
Cette étude a entrepris une recherche exhaustive dans la base de données Medline pour identifier des articles relatifs à la prévalence des « Potentially Inappropriate Medications » (PIM). Les articles publiés entre janvier 2010 et juin 2023 ont été inclus dans notre revue. Les articles sélectionnés ont fait l’objet d’une analyse approfondie, portant sur des variables telles que le type de base de données, la méthode de dépistage, les adaptations apportées, et la prévalence des PIM. L’étude a procédé à une catégorisation des bases de données et des méthodes de dépistage pour accroître la clarté des résultats, examiné les adaptations effectuées, et évalué la concordance entre différentes méthodes de dépistage.
Résultats
Cette étude, englobant 48 manuscrits et couvrant 58 évaluations d’échantillons, a révélé une prévalence moyenne des PIM dans la population générale des individus âgés de plus de 65 ans, atteignant 29,3 % (IC à 95 % : 18,7 %–37,5 %). Une hétérogénéité significative s’est manifestée tant au niveau des bases de données utilisées que des méthodes de détection employées. L’adaptation des méthodes originales a été observée dans 86,2 % des cas. Notablement, la moitié des méthodes utilisées pour évaluer les PIM appartenaient à la catégorie « Liste de médicaments ». De plus, environ un tiers des études avaient recours à moins de la moitié des critères originaux après adaptation. Seules trois études utilisaient plus de 75 % des critères originaux et dépassaient la barre des 50 critères.
Discussion/Conclusion
Cette revue éclaire la prévalence des PIM chez les adultes plus âgés, mettant en exergue les complexités méthodologiques et le potentiel de sous-estimation résultant des limitations des données et des ajustements algorithmiques. Les résultats incitent à une réflexion approfondie sur les méthodologies actuelles, préconisant des algorithmes transparents et appelant à une compréhension approfondie des règles complexes.