Mise en place d’un parcours au bénéfice des patients migraineux épisodiques ou chroniques sévères nouvellement traités par anti-CGRP : un modèle de coopération hôpital–ville
G. Léau , L. Manot , G. Nolevaux , L. Duicu , O. Gallon
{"title":"Mise en place d’un parcours au bénéfice des patients migraineux épisodiques ou chroniques sévères nouvellement traités par anti-CGRP : un modèle de coopération hôpital–ville","authors":"G. Léau , L. Manot , G. Nolevaux , L. Duicu , O. Gallon","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.059","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>La migraine est une maladie chronique invalidante qui affecte entre 17 et 21 % des français. Une nouvelle classe thérapeutique, les anticorps anti-CGRP (<em>Calcitonin Gene-Related Peptide</em>), est disponible en prophylaxie des crises migraineuses épisodiques/chroniques chez les patients en impasse thérapeutique. Certaines molécules sont réservées à l’usage hospitalier mais non financées en sus des groupes homogènes de séjour (GHS) comme l’eptinezumab qui coute 551 euros (€)/séance. D’autres sont disponibles en ville mais non remboursé par l’Assurance maladie. Notre hôpital (CH) a mis en place un parcours de prise en charge de l’eptinezumab sous forme d’hospitalisation de jour (HJ) pluridisciplinaire auquel participe le pharmacien hospitalier (PH).</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Les objectifs de ce travail étaient de mesurer l’impact du PH dans le parcours, de vérifier sa pérennité et d’évaluer l’impact clinique du médicament sur la qualité de vie des patients suivis.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Le parcours prévoit 5 HJ, dont 2 dans lesquelles le PH intervient, l’HJ pré-thérapeutique (HJ0) et de suivi (HJ6) (avant la 3<sup>e</sup> perfusion), sous forme d’un entretien pharmaceutique en plus du neurologue, de l’infirmière (IDE) d’éducation et d’une IDE. Au cours de l’HJ0, le PH recueille les traitements habituels de fond/crise, leur gestion, le niveau d’adhésion/abus médicamenteux éventuels, l’historique, l’absence de contre-indication, les informations/questions relatives à la prise en charge médicamenteuse et il leur remet une fiche synthétique. À HJ6, le PH évalue l’efficacité (réduction du nombre et de l’intensité des crises : calendrier/échelle numérique de douleur), la tolérance et la satisfaction du patient vis-à-vis du parcours (questionnaire).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>À ce jour 15 patients ont intégré le parcours dont 10 ont eu 2 injections. La population inclue est en moyenne âgée de 40<!--> <!-->ans, majoritairement féminine (<em>sex-ratio</em> 2:1) et souffre de 20 crises/mois. Un patient sur 5 décrit des auras associées. Les patients sont en échec d’en moyenne 5 traitements de fond différents à l’inclusion. Tous sauf un décrivent une baisse importante du nombre de crises voire de leur sévérité ayant permis d’arrêter les traitements de fond (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), de les alléger (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) ou de le maintenir (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4). Hormis une asthénie et un essoufflement réversibles aucune intolérance n’a été rapporté sur 25 cures. Aucune HJ6 n’a encore eu lieu.</p><p>Le total des recettes du parcours est de 3408,99€ permettant de dégager un excédent de +<!--> <!-->1248,99€ contre +<!--> <!-->47,20€ pour un parcours de 4 HJ reposant uniquement sur l’administration du médicament de la réserve hospitalière.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Au CH les anti-CGRP ont montré une bonne efficacité et une bonne tolérance. Ce parcours va être maintenu et devra être réévalué à son terme. C’est une opportunité et un modèle pour les PH ; il est « lucratif » donc pérenne. Il permet aux patients de bénéficier de traitements hospitaliers innovants associés à des prestations pharmaceutiques à forte valeur ajoutée.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224001035","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
La migraine est une maladie chronique invalidante qui affecte entre 17 et 21 % des français. Une nouvelle classe thérapeutique, les anticorps anti-CGRP (Calcitonin Gene-Related Peptide), est disponible en prophylaxie des crises migraineuses épisodiques/chroniques chez les patients en impasse thérapeutique. Certaines molécules sont réservées à l’usage hospitalier mais non financées en sus des groupes homogènes de séjour (GHS) comme l’eptinezumab qui coute 551 euros (€)/séance. D’autres sont disponibles en ville mais non remboursé par l’Assurance maladie. Notre hôpital (CH) a mis en place un parcours de prise en charge de l’eptinezumab sous forme d’hospitalisation de jour (HJ) pluridisciplinaire auquel participe le pharmacien hospitalier (PH).
Objectifs
Les objectifs de ce travail étaient de mesurer l’impact du PH dans le parcours, de vérifier sa pérennité et d’évaluer l’impact clinique du médicament sur la qualité de vie des patients suivis.
Méthode
Le parcours prévoit 5 HJ, dont 2 dans lesquelles le PH intervient, l’HJ pré-thérapeutique (HJ0) et de suivi (HJ6) (avant la 3e perfusion), sous forme d’un entretien pharmaceutique en plus du neurologue, de l’infirmière (IDE) d’éducation et d’une IDE. Au cours de l’HJ0, le PH recueille les traitements habituels de fond/crise, leur gestion, le niveau d’adhésion/abus médicamenteux éventuels, l’historique, l’absence de contre-indication, les informations/questions relatives à la prise en charge médicamenteuse et il leur remet une fiche synthétique. À HJ6, le PH évalue l’efficacité (réduction du nombre et de l’intensité des crises : calendrier/échelle numérique de douleur), la tolérance et la satisfaction du patient vis-à-vis du parcours (questionnaire).
Résultats
À ce jour 15 patients ont intégré le parcours dont 10 ont eu 2 injections. La population inclue est en moyenne âgée de 40 ans, majoritairement féminine (sex-ratio 2:1) et souffre de 20 crises/mois. Un patient sur 5 décrit des auras associées. Les patients sont en échec d’en moyenne 5 traitements de fond différents à l’inclusion. Tous sauf un décrivent une baisse importante du nombre de crises voire de leur sévérité ayant permis d’arrêter les traitements de fond (n = 3), de les alléger (n = 3) ou de le maintenir (n = 4). Hormis une asthénie et un essoufflement réversibles aucune intolérance n’a été rapporté sur 25 cures. Aucune HJ6 n’a encore eu lieu.
Le total des recettes du parcours est de 3408,99€ permettant de dégager un excédent de + 1248,99€ contre + 47,20€ pour un parcours de 4 HJ reposant uniquement sur l’administration du médicament de la réserve hospitalière.
Discussion - Conclusion
Au CH les anti-CGRP ont montré une bonne efficacité et une bonne tolérance. Ce parcours va être maintenu et devra être réévalué à son terme. C’est une opportunité et un modèle pour les PH ; il est « lucratif » donc pérenne. Il permet aux patients de bénéficier de traitements hospitaliers innovants associés à des prestations pharmaceutiques à forte valeur ajoutée.