Sont présentés ici les résultats d’un accompagnement ergonomique mené dans une unité expérimentale d’élevage bovins et ovins d’une structure de recherche publique.
À l’origine de la démarche, plusieurs indicateurs de santé et sécurité préoccupants ont été remontés à la direction de l’Unité (rapports de visites du médecin du travail, des organisations syndicales, du service prévention). La direction a alors décidé de confier un diagnostic ergonomique à un cabinet conseil, sur le thème de « la prévention globale des risques professionnels sur l’ensemble de l’unité ».
Les 75 agents répartis sur 3 sites ont ainsi été mobilisés pour : hiérarchiser et analyser les situations de travail les plus critiques (83 au total). À l’issue de cette première partie de la démarche, 144 pistes d’actions (de natures : techniques, organisationnelles, architecturales, humaines) ont été retenues.
Une seconde phase d’accompagnement sous le format « formation-action » des assistants de prévention a ensuite été déployée. Les 9 stagiaires avaient la charge de projets visant la mise en place d’une grande partie des pistes d’action. La formation-action était constituée de 6 modules entrecoupés de temps d’intersession. Elle s’est étendue sur 7 mois.
Au-delà des multiples transformations, la démarche visant à rendre les professionnels acteurs de la conception tout en développant des compétences qui leur seront durablement utiles, semble avoir joué un rôle important dans la réduction des risques professionnels :
– Des dizaines de situations à risque (TMS, accidents) ont été réglées.
– 100 % des stagiaires disent que la formation leur a permis de mieux gérer leur charge de travail.
– 75 % se sentent plus reconnus, plus engagés.
– 78 % se projettent plus durablement dans le travail.
– 67 % affirment trouver encore plus de sens dans le travail au quotidien.
– Ils disent aussi que la formation a permis de renforcer le sentiment d’appartenance au collectif, de créer du lien entre les agents de terrain, leur hiérarchie et la direction : « on voit que quand les projets sont travaillés, la direction s’implique et nous écoute », « chez nous, tout le monde ne s’entendait pas, ça a créé du lien ».
– Les questionnaires de fin de formation montrent que les agents sont plus sensibles aux critères de performance de la structure : santé/sécurité (4,75/5), l’efficience (4,37/5), la qualité des expérimentation (4,38/5), l’intérêt de discuter plus régulièrement du travail (4,88/5) et à l’écologie (3,86/5).
En conclusion, cette démarche ergonomique visant à rendre les collectifs acteurs de l’amélioration de leurs conditions de travail, a eu des effets positifs et probablement durables sur l’ensemble des facteurs de risques physiques et psychosociaux.