Marie Jonard , Mathias Rossignol , Coralie Chiesa-dubruille , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle
{"title":"Mortalité maternelle par thromboembolie veineuse en France 2016–2018","authors":"Marie Jonard , Mathias Rossignol , Coralie Chiesa-dubruille , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.011","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La grossesse et le post-partum représentent une situation à risque thromboembolique et l’embolie pulmonaire (EP) reste l’une des principales causes de décès maternels directs dans les pays développés. Entre 2016 et 2018, en France, vingt décès maternels ont été causés par une complication thromboembolique veineuse (TEV), soit un RMM de 0,9 pour 100 000 NV (IC 95 % 0,6–1,3), sans changement par rapport aux périodes 2013–2015 ou 2010–2012. Parmi ces 20 décès, 1 décès était en rapport avec une thrombophlébite cérébrale, les 19 autres étaient dus à une EP. Concernant le moment du décès, 2 décès sont survenus après une terminaison précoce de la grossesse, 40 % (8/20) pendant une grossesse évolutive, et 50 % (10/20) en post-partum. Parmi les 20 décès par TEV, 20 % (4/20) sont survenus en dehors d’une structure de soins (domicile, voie publique). Parmi les dix-neuf cas avec un IMC documenté, sept femmes présentaient une obésité (37 %), soit trois fois plus que dans la population des parturientes en France (11,8 %, ENP 2016). Parmi les dix-neuf décès par EP et le cas de thrombophlébite cérébrale, onze ont été considérés comme inévitables, six possiblement évitables (35 %), deux probablement évitables (12 %) et trois évitabilités non établies. Les facteurs d’évitabilité retrouvés étaient l’inadéquation des soins et le défaut d’interaction de la patiente avec le système de soins. De l’analyse des cas, ont été tirés des axes d’amélioration concernant la prise en compte insuffisante de l’existence de facteurs de risques majeurs et ou mineurs, la précocité d’un traitement prophylactique adapté et l’absence du recours à la fibrinolyse dans les cas d’ACR réfractaire sur EP suspectée.</p></div><div><p>Pregnancy and the postpartum period represent a thromboembolic risk situation, with pulmonary embolism (PE) remaining one of the leading causes of direct maternal deaths in developed countries. Between 2016 and 2018 in France, twenty maternal deaths were caused by venous thromboembolic complications (VTE), yielding a Maternal Mortality Ratio (MMR) of 0.9 per 100,000 live births (95% CI 0.6–1.3), with no change compared to the periods 2013–2015 or 2010–2012. Among these 20 deaths, 1 death was related to cerebral thrombophlebitis, and the remaining 19 were due to PE. Regarding the timing of death, 2 deaths occurred after an early termination of pregnancy, 40% (8/20) during an ongoing pregnancy, and 50% (10/20) in the postpartum period. Among the 20 VTE deaths, 20% (4/20) occurred outside of a healthcare facility (at home or in a public place). Among the nineteen cases with documented BMI, seven women had obesity (37%), three times more than in the population of parturients in France (11.8%, ENP 2016). Among the nineteen PE deaths and the case of cerebral thrombophlebitis, eleven were considered preventable, six possibly preventable (35%), two probably preventable (12%), and three preventability undetermined. The identified preventability factors were inadequate care and the patient's failure to interact with the healthcare system. From the case analysis, areas for improvement were identified, including insufficient consideration of major and minor risk factors, the early initiation of appropriate prophylactic treatment, and the absence of fibrinolysis in cases of s refractory cardiac arrest due to suspected PE.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Anesthesie & Reanimation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000716","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"ANESTHESIOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La grossesse et le post-partum représentent une situation à risque thromboembolique et l’embolie pulmonaire (EP) reste l’une des principales causes de décès maternels directs dans les pays développés. Entre 2016 et 2018, en France, vingt décès maternels ont été causés par une complication thromboembolique veineuse (TEV), soit un RMM de 0,9 pour 100 000 NV (IC 95 % 0,6–1,3), sans changement par rapport aux périodes 2013–2015 ou 2010–2012. Parmi ces 20 décès, 1 décès était en rapport avec une thrombophlébite cérébrale, les 19 autres étaient dus à une EP. Concernant le moment du décès, 2 décès sont survenus après une terminaison précoce de la grossesse, 40 % (8/20) pendant une grossesse évolutive, et 50 % (10/20) en post-partum. Parmi les 20 décès par TEV, 20 % (4/20) sont survenus en dehors d’une structure de soins (domicile, voie publique). Parmi les dix-neuf cas avec un IMC documenté, sept femmes présentaient une obésité (37 %), soit trois fois plus que dans la population des parturientes en France (11,8 %, ENP 2016). Parmi les dix-neuf décès par EP et le cas de thrombophlébite cérébrale, onze ont été considérés comme inévitables, six possiblement évitables (35 %), deux probablement évitables (12 %) et trois évitabilités non établies. Les facteurs d’évitabilité retrouvés étaient l’inadéquation des soins et le défaut d’interaction de la patiente avec le système de soins. De l’analyse des cas, ont été tirés des axes d’amélioration concernant la prise en compte insuffisante de l’existence de facteurs de risques majeurs et ou mineurs, la précocité d’un traitement prophylactique adapté et l’absence du recours à la fibrinolyse dans les cas d’ACR réfractaire sur EP suspectée.
Pregnancy and the postpartum period represent a thromboembolic risk situation, with pulmonary embolism (PE) remaining one of the leading causes of direct maternal deaths in developed countries. Between 2016 and 2018 in France, twenty maternal deaths were caused by venous thromboembolic complications (VTE), yielding a Maternal Mortality Ratio (MMR) of 0.9 per 100,000 live births (95% CI 0.6–1.3), with no change compared to the periods 2013–2015 or 2010–2012. Among these 20 deaths, 1 death was related to cerebral thrombophlebitis, and the remaining 19 were due to PE. Regarding the timing of death, 2 deaths occurred after an early termination of pregnancy, 40% (8/20) during an ongoing pregnancy, and 50% (10/20) in the postpartum period. Among the 20 VTE deaths, 20% (4/20) occurred outside of a healthcare facility (at home or in a public place). Among the nineteen cases with documented BMI, seven women had obesity (37%), three times more than in the population of parturients in France (11.8%, ENP 2016). Among the nineteen PE deaths and the case of cerebral thrombophlebitis, eleven were considered preventable, six possibly preventable (35%), two probably preventable (12%), and three preventability undetermined. The identified preventability factors were inadequate care and the patient's failure to interact with the healthcare system. From the case analysis, areas for improvement were identified, including insufficient consideration of major and minor risk factors, the early initiation of appropriate prophylactic treatment, and the absence of fibrinolysis in cases of s refractory cardiac arrest due to suspected PE.