T. Horowitz , D. Pierre , T. Radulesco , C. Serge , A. Ménard , E. Guedj
{"title":"Faible récupération de l’altération métabolique cérébrale chez les patients atteints de COVID long persistant : une étude en TEP cérébrale au [18F]FDG","authors":"T. Horowitz , D. Pierre , T. Radulesco , C. Serge , A. Ménard , E. Guedj","doi":"10.1016/j.mednuc.2024.01.052","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La TEP cérébrale au [18F]FDG a été proposée comme un biomarqueur dans le COVID long, montrant un <em>pattern</em> hypométabolique caractéristique, intéressant les régions limbiques, le tronc cérébral et le cervelet. On ne connaît pas encore l’évolution de ces atteintes métaboliques, notamment chez les patients présentant des symptômes persistants sans récupération clinique évidente. L’objectif de cette étude en TEP au [18F]FDG est d’évaluer les changements métaboliques de sujets atteints de COVID long avec des symptômes persistants.</p></div><div><h3>Matériel et méthode</h3><p>Nous avons inclus rétrospectivement tous les sujets ayant réalisé deux TEP cérébrales au [18F]FDG dans le cadre d’un COVID long dans notre service entre juin 2020 et novembre 2022. Ces TEPs ont été nommées TEP1 et TEP2 (56 sujets, âgés en moyenne de 51,1 ans, range de 24 à 71 ans ; 36 femmes). Tous répondaient aux critères de l’OMS pour la définition du COVID long, avec une preuve biologique de l’infection par le SARS-CoV-2 pour 55 sur 56 sujets. Tous les sujets présentaient des symptômes persistants de COVID long au moment de la réalisation de la deuxième TEP, ce qui explique sa réalisation. Les 56 sujets atteints de COVID long ont été comparés à 51 sujets sains (âge moyen de 51,2 ans, range de 22 à 78 ans ; 33 femmes). En moyenne, les TEP1 et TEP2 ont été réalisées, respectivement, à 7 et 16 mois après l’infection aiguë à COVID. L’analyse voxel à voxel de l’ensemble du cerveau a comparé les TEP1 et TEP2 aux sujets sains (<em>p</em>-voxel<!--> <!--><<!--> <!-->0,001 non-corrigé, <em>p</em>-cluster<!--> <!--><<!--> <!-->0,05 corrigé selon FWE) et les TEP1 aux TEP2 (d’abord avec le même seuil ; puis avec un seuil statistique moins contraignant, <em>p</em>-voxel<!--> <!--><<!--> <!-->0,005 non-corrigé, <em>p</em>-cluster<!--> <!--><<!--> <!-->0,05 non-corrigé).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Tous les sujets présentaient des symptômes persistants de COVID long, globalement stables au cours du suivi. Les sujets atteints de COVID long lors des TEP1 et TEP2 présentaient des hypométabolismes significatifs selon le <em>pattern</em> précédemment rapporté dans le COVID long (régions limbiques, tronc cérébral et cervelet). Sur les 14 068 voxels hypométaboliques identifiés sur la TEP1, 6503 voxels étaient encore hypométaboliques sur la TEP2 (46 %). Sur les 7732 voxels hypométaboliques identifiés sur la TEP2, 6094 avaient été trouvés sur la TEP1 (78 %). En comparant les TEP1 et TEP2, il n’a pas été observé d’amélioration significative après correction des comparaisons multiples pour le cluster par la méthode FWE. Avec un seuil statistique moins contraignant, deux clusters présentaient une amélioration significative lors de la TEP2 intéressant, respectivement, le pont et le vermis cérébelleux droit, avec une amélioration de, respectivement, 8,4 % et 5,2 % lors de la TEP2, en moyenne 9 mois plus tard.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les sujets ayant des symptômes persistants de COVID long présentent des hypométabolismes cérébraux durables, même plus de deux ans après le début des symptômes. Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’évolution des hypométabolismes en TEP cérébral au [18F]FDG chez les patients cliniquement guéris.</p></div>","PeriodicalId":49841,"journal":{"name":"Medecine Nucleaire-Imagerie Fonctionnelle et Metabolique","volume":"48 2","pages":"Pages 71-72"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2024-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Medecine Nucleaire-Imagerie Fonctionnelle et Metabolique","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0928125824000524","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"PATHOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La TEP cérébrale au [18F]FDG a été proposée comme un biomarqueur dans le COVID long, montrant un pattern hypométabolique caractéristique, intéressant les régions limbiques, le tronc cérébral et le cervelet. On ne connaît pas encore l’évolution de ces atteintes métaboliques, notamment chez les patients présentant des symptômes persistants sans récupération clinique évidente. L’objectif de cette étude en TEP au [18F]FDG est d’évaluer les changements métaboliques de sujets atteints de COVID long avec des symptômes persistants.
Matériel et méthode
Nous avons inclus rétrospectivement tous les sujets ayant réalisé deux TEP cérébrales au [18F]FDG dans le cadre d’un COVID long dans notre service entre juin 2020 et novembre 2022. Ces TEPs ont été nommées TEP1 et TEP2 (56 sujets, âgés en moyenne de 51,1 ans, range de 24 à 71 ans ; 36 femmes). Tous répondaient aux critères de l’OMS pour la définition du COVID long, avec une preuve biologique de l’infection par le SARS-CoV-2 pour 55 sur 56 sujets. Tous les sujets présentaient des symptômes persistants de COVID long au moment de la réalisation de la deuxième TEP, ce qui explique sa réalisation. Les 56 sujets atteints de COVID long ont été comparés à 51 sujets sains (âge moyen de 51,2 ans, range de 22 à 78 ans ; 33 femmes). En moyenne, les TEP1 et TEP2 ont été réalisées, respectivement, à 7 et 16 mois après l’infection aiguë à COVID. L’analyse voxel à voxel de l’ensemble du cerveau a comparé les TEP1 et TEP2 aux sujets sains (p-voxel < 0,001 non-corrigé, p-cluster < 0,05 corrigé selon FWE) et les TEP1 aux TEP2 (d’abord avec le même seuil ; puis avec un seuil statistique moins contraignant, p-voxel < 0,005 non-corrigé, p-cluster < 0,05 non-corrigé).
Résultats
Tous les sujets présentaient des symptômes persistants de COVID long, globalement stables au cours du suivi. Les sujets atteints de COVID long lors des TEP1 et TEP2 présentaient des hypométabolismes significatifs selon le pattern précédemment rapporté dans le COVID long (régions limbiques, tronc cérébral et cervelet). Sur les 14 068 voxels hypométaboliques identifiés sur la TEP1, 6503 voxels étaient encore hypométaboliques sur la TEP2 (46 %). Sur les 7732 voxels hypométaboliques identifiés sur la TEP2, 6094 avaient été trouvés sur la TEP1 (78 %). En comparant les TEP1 et TEP2, il n’a pas été observé d’amélioration significative après correction des comparaisons multiples pour le cluster par la méthode FWE. Avec un seuil statistique moins contraignant, deux clusters présentaient une amélioration significative lors de la TEP2 intéressant, respectivement, le pont et le vermis cérébelleux droit, avec une amélioration de, respectivement, 8,4 % et 5,2 % lors de la TEP2, en moyenne 9 mois plus tard.
Conclusion
Les sujets ayant des symptômes persistants de COVID long présentent des hypométabolismes cérébraux durables, même plus de deux ans après le début des symptômes. Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’évolution des hypométabolismes en TEP cérébral au [18F]FDG chez les patients cliniquement guéris.
期刊介绍:
Le but de Médecine nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique est de fournir une plate-forme d''échange d''informations cliniques et scientifiques pour la communauté francophone de médecine nucléaire, et de constituer une expérience pédagogique de la rédaction médicale en conformité avec les normes internationales.