S. Leblanc , M. Genin , F. Occelli , L. Dauchet , V. Leblanc , S. Hominal , A. Bizieux-Thaminy , S. Thomassin , M. Bernardi , E. Briens , L. Belmont , C. Lefoll , D. Renault , M. Paysse , A. Tierce , E. Wasielewski , A. Hamroun , D. Debieuvre , A. Cortot
{"title":"Association épidémiologique entre pollution et altérations oncogéniques dans le cancer du poumon","authors":"S. Leblanc , M. Genin , F. Occelli , L. Dauchet , V. Leblanc , S. Hominal , A. Bizieux-Thaminy , S. Thomassin , M. Bernardi , E. Briens , L. Belmont , C. Lefoll , D. Renault , M. Paysse , A. Tierce , E. Wasielewski , A. Hamroun , D. Debieuvre , A. Cortot","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.031","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les particules diesel, les hydrocarbures polycycliques et les particules fines sont classés cancérigènes pour le poumon par le CIRC. Ce mécanisme d’oncogenèse reste mal connu. Des données récentes suggèrent que les particules fines jouent le rôle de promoteur des tumeurs avec mutation EGFR <span>[1]</span>. L’objectif de notre étude est d’étudier le lien entre l’exposition aux polluants, aux radiations ionisantes et les altérations moléculaires et le statut PD-L1 des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC).</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>La cohorte KBP-2020 est une étude observationnelle multicentrique ayant inclus tous les patients avec un diagnostic de cancer du poumon en 2020. Seuls les patients atteints d’un CBNPC non épidermoïde dont le lieu de résidence était correctement rempli et situé en France métropolitaine ont été inclus dans cette analyse. Les niveaux d’exposition moyenne au cours des 20 dernières années aux polluants suivants ont été segmentés en quartiles : PM2,5, PM10, NO<sub>2</sub>, O<sub>3</sub>, rayonnements telluriques et cosmiques. L’exposition au radon a été segmentée selon les trois classes de l’IRSN. Les résultats étaient ajustés sur le tabac, l’âge et le sexe. Ils sont exprimés en OR IC95 %.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total 7006 cas de CBNPC non épidermoïdes ont été identifiés. Pour 2900 cas où la mutation EGFR avait été recherchée, il existait un lien significatif et linéaire entre la moyenne des concentrations en PM2,5 et la présence de la mutation EGFR (OR du 4<sup>e</sup> quartile vs 1<sup>er</sup> quartile : 2,34 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002). Il existait également une association significative entre mutation EGFR et moyenne des concentrations en NO<sub>2</sub> (OR du 4<sup>e</sup> quartile vs 1<sup>er</sup> quartile : 2,21 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003). Pour l’O<sub>3</sub>, on observait une association inverse (OR : 0,53 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003). Les autres altérations moléculaires n’étaient pas associées aux facteurs environnementaux, en dehors de la présence de STK11 avec les moyennes de PM10 (OR : 1,63, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,016). Aucun lien significatif n’a été retrouvé entre le statut PDL1 et les expositions environnementales. Un lieu d’habitation à haut potentiel d’exposition au radon n’était pas associé à la présence d’altérations moléculaires.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ces résultats démontrent l’association entre mutations EGFR et les PM2,5 et le NO<sub>2</sub>, indépendamment du tabagisme, alors qu’aucun lien n’est retrouvé pour les autres altérations touchant les drivers oncogéniques. Ils suggèrent que la lutte contre la pollution pourrait réduire la survenue de certains cancers du poumon.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 19-20"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120323002690","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les particules diesel, les hydrocarbures polycycliques et les particules fines sont classés cancérigènes pour le poumon par le CIRC. Ce mécanisme d’oncogenèse reste mal connu. Des données récentes suggèrent que les particules fines jouent le rôle de promoteur des tumeurs avec mutation EGFR [1]. L’objectif de notre étude est d’étudier le lien entre l’exposition aux polluants, aux radiations ionisantes et les altérations moléculaires et le statut PD-L1 des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC).
Méthodes
La cohorte KBP-2020 est une étude observationnelle multicentrique ayant inclus tous les patients avec un diagnostic de cancer du poumon en 2020. Seuls les patients atteints d’un CBNPC non épidermoïde dont le lieu de résidence était correctement rempli et situé en France métropolitaine ont été inclus dans cette analyse. Les niveaux d’exposition moyenne au cours des 20 dernières années aux polluants suivants ont été segmentés en quartiles : PM2,5, PM10, NO2, O3, rayonnements telluriques et cosmiques. L’exposition au radon a été segmentée selon les trois classes de l’IRSN. Les résultats étaient ajustés sur le tabac, l’âge et le sexe. Ils sont exprimés en OR IC95 %.
Résultats
Au total 7006 cas de CBNPC non épidermoïdes ont été identifiés. Pour 2900 cas où la mutation EGFR avait été recherchée, il existait un lien significatif et linéaire entre la moyenne des concentrations en PM2,5 et la présence de la mutation EGFR (OR du 4e quartile vs 1er quartile : 2,34 p = 0,002). Il existait également une association significative entre mutation EGFR et moyenne des concentrations en NO2 (OR du 4e quartile vs 1er quartile : 2,21 p = 0,003). Pour l’O3, on observait une association inverse (OR : 0,53 p = 0,003). Les autres altérations moléculaires n’étaient pas associées aux facteurs environnementaux, en dehors de la présence de STK11 avec les moyennes de PM10 (OR : 1,63, p = 0,016). Aucun lien significatif n’a été retrouvé entre le statut PDL1 et les expositions environnementales. Un lieu d’habitation à haut potentiel d’exposition au radon n’était pas associé à la présence d’altérations moléculaires.
Conclusion
Ces résultats démontrent l’association entre mutations EGFR et les PM2,5 et le NO2, indépendamment du tabagisme, alors qu’aucun lien n’est retrouvé pour les autres altérations touchant les drivers oncogéniques. Ils suggèrent que la lutte contre la pollution pourrait réduire la survenue de certains cancers du poumon.