Évaluation de l’efficacité de l’arrêt du tabac par la méthode de consultation directe, combinée à une consultation téléphonique chez les patients hospitalisés atteints de certaines maladies pulmonaires
T.L.Q. Pham , Q.C. Ngo , X.B. Tran , T.P. Phan , T. Hua-Huy , F. Aubourg , A.T. Dinh-Xuan
{"title":"Évaluation de l’efficacité de l’arrêt du tabac par la méthode de consultation directe, combinée à une consultation téléphonique chez les patients hospitalisés atteints de certaines maladies pulmonaires","authors":"T.L.Q. Pham , Q.C. Ngo , X.B. Tran , T.P. Phan , T. Hua-Huy , F. Aubourg , A.T. Dinh-Xuan","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.054","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le tabagisme est la première cause de mortalité et de morbidité dans le monde. Bien que le Vietnam fasse partie des pays où le taux de tabagisme est le plus élevé, les études sur l’efficacité du sevrage tabagique au Vietnam sont peu nombreuses. Nous avons évalué l’efficacité du sevrage tabagique par des conseils directs (en face à face) lors d’une hospitalisation à l’Hôpital Bach Mai (Hanoi), associés ou non à une assistance téléphonique après la sortie de l’hôpital chez des patients fumeurs atteints de maladies respiratoires chroniques.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Nous avions conduit une étude interventionnelle, randomisée, d’Octobre 2017 à Octobre 2020, comparant 254 patients tabagiques répartis en 2 groupes. Le premier groupe comprenait 128 patients témoins ayant reçu uniquement des conseils directs selon le modèle 5As (1 conseil bref de 5<!--> <!-->minutes et une consultation approfondie de 30<!--> <!-->minutes avec un médecin lors de l’hospitalisation). Le deuxième groupe comprenait 126 patients (groupe d’intervention) recevant des conseils directs comme le groupe témoin avec en plus 6 consultations téléphoniques dans les 3 mois suivant la sortie de l’hôpital à 1, 2, 3, 4, 8 et 12 semaines. Les principaux critères d’évaluation effectués à 6 mois étaient le taux d’abstinence pendant une semaine (aucune cigarette fumée au cours des 7<!--> <!-->jours précédents), le taux d’abstinence pendant 1, 3 et 6 mois après la sortie de l’hôpital (aucune cigarette fumée au cours 1 mois, 3 mois, 6 mois précédents). La diminution du tabagisme était objectivée par un taux de CO exhalé<!--> <!-->≤<!--> <!-->10<!--> <!-->ppm). Nous avons utilisé le logiciel STATA pour analyser les données.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Six mois après la sortie de l’hôpital, les taux d’arrêt tabagique observés dans le groupe d’intervention et le groupe témoin pendant une semaine, puis 1, 3 et 6 mois étaient respectivement 71 vs 54%; 71 vs 53%; 70 vs 51%; et 63 vs 49%. L’arrêt tabagique était validé par une mesure basse du CO (≤10<!--> <!-->ppm) dans l’air expiré à 6 mois de suivi (66% dans le groupe d’intervention <em>vs</em> 44% dans le groupe témoin; (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001). Les résultats de l’analyse de régression multivariée, ajustés en fonction des caractéristiques démographiques, liées au tabagisme, des antécédents d’arrêt du tabac, du diagnostic de maladie respiratoire et de la durée d’hospitalisation, ont montré que le groupe d’intervention avait une probabilité d’arrêter de fumer plus élévée que le groupe témoin avec OR, 95%CI 4,91 (2,21–10,91) à 3 mois de suivi.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Chez les patients tabagiques hospitalisés pour des maladies respiratoires, la consultation anti-tabac directe avec un médecin était efficace pour aider les patients à arrêter de fumer. Cette efficacité était encore meilleure si on l’associait à une consultation téléphonique continue après la sortie du patient de l’hôpital.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 33-34"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120323002926","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le tabagisme est la première cause de mortalité et de morbidité dans le monde. Bien que le Vietnam fasse partie des pays où le taux de tabagisme est le plus élevé, les études sur l’efficacité du sevrage tabagique au Vietnam sont peu nombreuses. Nous avons évalué l’efficacité du sevrage tabagique par des conseils directs (en face à face) lors d’une hospitalisation à l’Hôpital Bach Mai (Hanoi), associés ou non à une assistance téléphonique après la sortie de l’hôpital chez des patients fumeurs atteints de maladies respiratoires chroniques.
Méthodes
Nous avions conduit une étude interventionnelle, randomisée, d’Octobre 2017 à Octobre 2020, comparant 254 patients tabagiques répartis en 2 groupes. Le premier groupe comprenait 128 patients témoins ayant reçu uniquement des conseils directs selon le modèle 5As (1 conseil bref de 5 minutes et une consultation approfondie de 30 minutes avec un médecin lors de l’hospitalisation). Le deuxième groupe comprenait 126 patients (groupe d’intervention) recevant des conseils directs comme le groupe témoin avec en plus 6 consultations téléphoniques dans les 3 mois suivant la sortie de l’hôpital à 1, 2, 3, 4, 8 et 12 semaines. Les principaux critères d’évaluation effectués à 6 mois étaient le taux d’abstinence pendant une semaine (aucune cigarette fumée au cours des 7 jours précédents), le taux d’abstinence pendant 1, 3 et 6 mois après la sortie de l’hôpital (aucune cigarette fumée au cours 1 mois, 3 mois, 6 mois précédents). La diminution du tabagisme était objectivée par un taux de CO exhalé ≤ 10 ppm). Nous avons utilisé le logiciel STATA pour analyser les données.
Résultats
Six mois après la sortie de l’hôpital, les taux d’arrêt tabagique observés dans le groupe d’intervention et le groupe témoin pendant une semaine, puis 1, 3 et 6 mois étaient respectivement 71 vs 54%; 71 vs 53%; 70 vs 51%; et 63 vs 49%. L’arrêt tabagique était validé par une mesure basse du CO (≤10 ppm) dans l’air expiré à 6 mois de suivi (66% dans le groupe d’intervention vs 44% dans le groupe témoin; (p < 0,0001). Les résultats de l’analyse de régression multivariée, ajustés en fonction des caractéristiques démographiques, liées au tabagisme, des antécédents d’arrêt du tabac, du diagnostic de maladie respiratoire et de la durée d’hospitalisation, ont montré que le groupe d’intervention avait une probabilité d’arrêter de fumer plus élévée que le groupe témoin avec OR, 95%CI 4,91 (2,21–10,91) à 3 mois de suivi.
Conclusion
Chez les patients tabagiques hospitalisés pour des maladies respiratoires, la consultation anti-tabac directe avec un médecin était efficace pour aider les patients à arrêter de fumer. Cette efficacité était encore meilleure si on l’associait à une consultation téléphonique continue après la sortie du patient de l’hôpital.